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La ferme du Bourg Groux, une exploitation « exemplaire » en développement

La ferme du Bourg Groux, installée à Moyon depuis trois générations, poursuit son développement malgré la crise sanitaire. Elle investit 1,5 million d’euros dans une nouvelle ligne de conditionnement de pots de yaourts afin de valoriser davantage la production et s’installer sur les tables parisiennes. Aujourd’hui, 14 personnes y travaillent.

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La famille Viard, Arnold, 30 ans, Basile, 23 ans, Axel, 32 ans et Julien 36 ans, aux côtés de Sylvain, retraité, et Pascale.
© DR

Avec un cheptel de 320 vaches laitières et 220 ha, le Gaec du Bourg Groux piloté par la famille Viard, produit 2 500 000 litres de lait et en transforme 80 % en crème, beurre, fromage blanc, confiture de lait, riz au lait… La crise sanitaire n’a pas épargné l’exploitation de Moyon Villages. « Nous avons perdu 500 000 € de chiffre d’affaires en 2020 », indique Julien Viard, associé du Gaec, l’âme commerciale. Malgré ce constat, l’état d’esprit reste combatif. C’est ce qui caractérise la famille Viard, à la tête de l’exploitation depuis trois générations. « Nous sommes en plein développement avec la mise en place d’une nouvelle ligne de conditionnement », explique le jeune trentenaire. Une ligne qui permettra de sortir 4 000 pots/heure. La mise en place de cette « laiterie », opérationnelle pour la fin de l’année, atteint les 1,5 million d’euros.

Une affaire familiale

La transformation n’est pas une activité nouvelle. Le papa, Sylvain, installé depuis 1984 sur la ferme familiale avec son père, puis son frère, a fait le pari de la vente directe dès 1991. Un pari osé il y a 30 ans mais qui a séduit son fils Julien, alors mécanicien automobile, revenu sur la ferme familiale il y a dix ans. Ont suivi Axel puis Arnold, paysagistes de formation et l’année dernière, Basile, « attiré par l’agriculture depuis tout petit », se souvient Sylvain. Agés de 23 à 36 ans, les quatre cousins s’affairent à faire perdurer l’exploitation. Les agrandissements permettront d’augmenter la production déjà bien connue et présente dans de nombreux commerces. Pour le moment, la famille Viard reconnait ne pas démarcher beaucoup. « Nos produits sont sur la table d’un chef étoilé à Paris, qui en a parlé autour de lui. Mais en fin d’année, nous développerons la partie commerciale », assure Julien Viard. La transformation et la commercialisation restent la clé d’une meilleure valorisation. Effectivement, le litre de lait atteint 0,65 €. L’ambition est d’arriver à 1 €/litre. « C’est du travail. On n’a pas rien sans rien », confie Sylvain, qui regarde désormais l’exploitation avec un œil de retraité.

Producteurs d’énergie

L’installation de panneaux photovoltaïques en 2012, l’accueil de deux éoliennes en 2014 mais aussi la plantation de 2,5 km de haies depuis 2015, font de l’exploitation de Moyon Villages une structure sensibilisée aux énergies renouvelables et à l’environnement.
Depuis 2019, c’est une unité de méthanisation en cogénération qui est entrée en fonction, avec un investissement de 1,7 million d’euros. « Nous sommes producteurs de lait et d’énergie », se réjouit le papa, Sylvain. Un nouveau logo pourrait bientôt figurer sur les murs de l’exploitation : HVE (Haute valeur environnementale) de niveau 3. « Cela montre à la société que les agriculteurs sont en quête de systèmes résilients et de produits de qualité », note Philippe Langlois, de la société euroise Agricoach, qui a accompagné les associés dans les démarches administratives. 

Une aide de 120 000 € de la Région

En visite sur le site vendredi 9 avril 2021, Hervé Morin, président de la Région Normandie, s’est réjoui du projet de développement. « C’est un projet formidable, une exploitation exemplaire, qui crée de la valeur ajoutée, de l’emploi, de l’énergie », note-t-il. Pour la réalisation de la nouvelle ligne de conditionnement, une aide régionale de 120 000 € a été allouée. « Sur les 31 000 exploitations que compte la Normandie, 16 000 d’entre elles ont bénéficié d’un dispositif d’aides régionales. En 5 ans, nous avons consacré 420 millions d’euros aux exploitants. Et avec le plan de relance, nous allons poursuivre puisque nous aurons une enveloppe de 205 millions d’euros pour les deux prochaines années », conclut Hervé Morin.

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