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Roulage
Une opportunité pour détruire les couverts propres et gélifs

Pour élargir les techniques de destruction des couverts végétaux, Arvalis-Institut du végétal a testé l’efficacité du roulage pour amplifier les dégâts du gel sur les plantes

Des expérimentations conduites par Arvalis, en partenariat avec les Chambres d’agriculture des Pays de la Loire, ont montré des résultats encourageants transposables en Normandie, sous réserve de respecter certaines conditions.
Différentes sources d’inspiration sont à l’origine du roulage des couverts sur gel. L’observation des dégâts parfois provoqués par des traces de roues faîtes sur du blé ou du gazon gelés en est une. Le roulage est aussi utilisé par certains agriculteurs brésiliens, à l’aide de rouleaux lourds (rolo-faca) qui écrasent la végétation. La plante n’y meurt pas du gel mais de dessèchement, sous un climat assez chaud. En France, où le climat est différent, la destruction de la culture intermédiaire repose sur l’action du froid accentuée sur les tissus fragilisés.

Le roulage efficace sur les espèces moyennement gélives
Les résultats des expérimentations menées montrent que la technique du roulage doit être réservée à des espèces assez sensibles au froid, comme la moutarde ou la phacélie. Il est d’autant plus efficace que ces couverts sont développés. Il présente également un intérêt sur pois, vesce et lentille développés. Pour les espèces très gélives, comme le nyger, le sarrasin et le tournesol détruits dès - 2 à - 4 °C sous abri, il est inutile. Le radis, le colza ou la navette sont quant à eux difficiles à détruire avec des rouleaux, car peu sensibles au gel (destruction au-delà de - 13 °C). Le roulage présente uniquement une action sur le radis chinois (espèce peu répandue) dont les pivots dépassent du sol et cassent sous l’action du rouleau quand ils sont emprisonnés dans un sol gelé. Enfin, le roulage est généralement inefficace sur les espèces de graminées, y compris les repousses de céréales et les adventices qui peuvent salir le couvert. Il s’agit là d’une limite de la technique, qui perd son intérêt en parcelle infestée par des graminées.

Intervenir au début d’une période de gel
Les conditions climatiques le jour de l’intervention et les suivants sont très importantes. Pour être efficace, le roulage doit être réalisé sur une végétation gelée, mais sans neige, si possible le matin si les températures sont amenées à remonter dans la journée. A condition que le sol soit portant, il est recommandé d’intervenir au début de la période de froid annoncée, pour favoriser l’action des températures négatives sur le couvert.
La nécessité de rencontrer des températures négatives constitue une autre limite de cette méthode dans notre région soumise à un climat où les périodes de gel sont parfois courtes.
Rappelons qu’avant des cultures de printemps comme le maïs, la destruction des cultures intermédiaires doit être réalisée suffisamment tôt pour éviter des effets dépressifs pour la culture suivante (prélèvement d’eau trop important, organisation de l’azote minéral du sol, maintien prolongé d’un sol humide, retardant les implantations en non labour…). Les cultures intermédiaires peuvent engendrer des pertes de rendement non négligeables et assez fréquentes pour une destruction intervenant après début mars. Une destruction en février par un autre moyen que le roulage, si aucune vague de froid ne survient d’ici là, est donc conseillée, quand les conditions le permettent.
Pour des raisons analogues, avant des cultures de printemps comme le pois ou l’orge de printemps, une destruction avant la mi-janvier est recommandée.

Les rouleaux “classiques” donnent de bons résultats
La plupart des essais ont été réalisés avec des rouleaux Cambridge et Cultipacker, qui donnaient de très bons résultats.
Un autre a été réalisé avec un rouleau broyeur de marque Drax. Habituellement utilisé sur tournesol ou colza, cet outil brise les tiges bien sèches. Il a démontré une bonne efficacité sur tournesol et sur phacélie. Pour éviter le bourrage et optimiser son usage, il est nécessaire de réunir
plusieurs conditions : planéité du sol, sol faiblement plastique… autant de critères qui sont en cours d’étude.
Le sol gèle difficilement sous un couvert. Aussi, quel que soit le type de rouleau, les passages d’outils provoquent fréquemment des tassements dans les traces de roues du tracteur. Comme dans le cas d’un broyage, c’est une contrainte importante, plus particulièrement pour les agriculteurs travaillant peu leurs sols, voire plus du tout.
De nouveaux outils (de scalpage, rouleaux agressifs,…) permettraient d’intervenir sur différents types de couverts, hors période de gel. Ils sont en cours d’évaluation par Arvalis, pour mesurer à la fois leur efficacité pour détruire le couvert, les adventices et les repousses ; leur souplesse d’intervention sans dégrader le sol et leur coût.
Au vu des limites qu’il présente, le roulage est une opportunité à saisir sur les espèces de couverts sensibles, sur parcelles propres, les années où les conditions climatiques hivernales permettent d’intervenir dans de bonnes conditions.

Le roulage moins coûteux qu’un broyage
Si le roulage est un peu plus coûteux qu’un passage de glyphosate, il l’est moins qu’un broyage. Avec un débit de 3 ha/heure, la dépense s’élève à 15 €/ha environ pour le passage d’un rouleau type Cambridge de 8 m, contre 30 €/ha pour un broyeur de 4,50 m travaillant à 1,8 ha/heure.

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