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Orne
Une petite clé USB pour fluidifier le parcours à l’installation

L’équipe 2012/2014 des JA cale son pas dans celui de son prédécesseur. L’installation et le renouvellement des générations restent la priorité du syndicalisme jeune. Un zeste de simplicité administrative serait le bienvenu.

De gauche à droite : Michel Hédouin (cédant), Jean-Pierre Fontaine (président de la SAFER Basse-Normandie), Joël Clergue (administrateur de JA national) Manuella Belliard (présidente de JA Orne), l’animateur de la table ronde, Jean-Marie Colléony (directeur de la DDT), Patrice Lemartinel (Crédit Agricole Normandie) et Mickaël Mauger (conseiller installation à la Chambre d’Agriculture de l’Orne). Si le débat a été revendicatif, il a également mis en exergue certaines ...
De gauche à droite : Michel Hédouin (cédant), Jean-Pierre Fontaine (président de la SAFER Basse-Normandie), Joël Clergue (administrateur de JA national) Manuella Belliard (présidente de JA Orne), l’animateur de la table ronde, Jean-Marie Colléony (directeur de la DDT), Patrice Lemartinel (Crédit Agricole Normandie) et Mickaël Mauger (conseiller installation à la Chambre d’Agriculture de l’Orne). Si le débat a été revendicatif, il a également mis en exergue certaines avancées comme le chantier de
© TG
Une bonne participation, des débats sans langue de bois, un brin d’humour qui aide à faire passer les messages... L’assemblée générale de JA Orne s’est tenue vendredi dernier à Alençon.
Thème des travaux : “l’installation que je veux, où je veux et quand je veux”. Une revendication sous forme de litote car si Manuella Belliard (présidente de JA) a souligné les bons rapports que la profession entretenait avec son administration de tutelle, si elle a souligné le passage de témoin sans bogue entre l’ADASEA et la Chambre d’Agriculture sur le dossier installation, elle a également regretté le “encore trop de contraintes administratives”. 

Vive la clé USB
Ce “trop de contraintes administratives”, les jeunes agriculteurs l’ont mis en scène à travers un clip vidéo. Une œuvre certes pas “oscarisable” mais la saynette a produit son effet. Il y est question d’un candidat à l’installation qui doit fournir à l’administration un avenant à son PDE (Plan de Développement Economique). Il vient en effet d’investir dans une brouette et un balai. Il doit se justifier. Le papier y joue également un rôle majeur : forcément antipathique à cause de sa surabondance. Mais la bonne fée arrive. A l’heure de la dématérialisation, elle propose la clé USB. Fiction !
La simplification administrative, on en parle, on en parle mais on avance pas”, déplore Manuella Belliard. “On ne veut pas de semi-remorque de papier. Il faut rendre les choses plus fluides. A ce jour, on communique le stress de l’administration au jeune”, regrette Joël Clergue, administrateur JA national. Le syndicalisme jeune plaide donc pour une (r) évolution informatique. Du côté de la DDT (Direction Départementale des Territoires), on ne peut qu’acquiescer d’autant plus qu’elle invite chaque agriculteur à privilégier “la télé déclaration” par exemple.

Gommer les disparités
Autre revendication portée par JA : plus de cohérence interdépartementale concernant les coûts des PDE et de ses avenants. “De 0 e à 2 000 e pour une étude économique. De 300 e à 1 800 e pour un avenant selon le département”, fait remarquer Manuella Belliard. “L’agriculteur est un chef d’entreprise. S’il doit investir et qu’il a l’aval de sa banque et de son conseiller de gestion, c’est que ça ne va pas bouleverser l’équilibre économique de son entreprise. Dans l’Orne, au-delà de 60 000 e, il faut un avenant. Un avenant qui génère un coût”.
Réponse de Jean-Marie Colléony (directeur de la DDT) : “nous sommes pris entre plusieurs feux, le local, le national et les dispositifs européens qui fabriquent de la complexité. Or, il est difficile d’ajuster l’échelon local mais nous plaidons pour un relèvement des seuils. Il faut pour cela un cadrage national plus ouvert mais attention aux dérives. On voit en régularisation des avenants à 250 000 e. Ce n’est pas neutre”. 

Un cédant, 23 candidats
Pour support à son débat sur le renouvellement des générations, JA avait convié Michel Hérouin, cédant du côté de Bellême. Installé sur 28 ha et exploitant 112 ha “après avoir galéré pendant 30 ans” selon ses propres termes. Il a insisté sur la volonté de transmettre à une jeune car “quand vous êtes prêts à lâcher, vos voisins deviennent des requins”. Mais comment transmettre quand on a face à soi 14 propriétaires et 23 candidats ? Encore une fois, une question de volonté. Face à un propriétaire retord, Michel Hérouin a racheté 3 ha pour les céder au repreneur. Il a également établi un contrat de parrainage bis. Ils ont fait équipe de septembre à décembre. Depuis, ça roule.  “Mais il ne faut rien lâcher sur son exploitation pendant les trois dernières années, insiste Michel Hérouin. Mon jeune, il va sortir ses premières bêtes dans quelques semaines”.

Anticiper et communiquer
S’étant déjà installé une première fois par ailleurs, le successeur de Michel Hérouin n’a pas bénéficié de tous les dispositifs existants. Ce qui ne signifie aucunement que les outils à l’installation ne remplissent pas leur rôle.  “Le RDI (Répertoire Départ Installation) génère 15 % des installations. Le contrat de parrainage financé par la Région, ça marche”, a rappelé Mickaël Mauger. “Tout cédant doit se poser cette question : après mon départ en retraite, mon exploitation est-elle viable ? On peut réaliser un audit pour surtout ne se fermer aucune porte. Il faut anticiper et communiquer”, préconise enfin Joël Clergue. Une façon aussi de surligner l’importance des forums cédants organisés par le syndicalisme jeune.

Vive les apporteurs de capitaux
Reste la problématique foncière pour laquelle chacun cherche des solutions. “La terre est sur une tendance nettement haussière mais notre bonne terre agricole reste la moins chère d’Europe”, a lancé en préambule Jean-Pierre Fontaine (président de la SAFER Basse-Normandie). Et d’illustrer ses propos : “6 000 e/ha, l’équivalent du coût de 3 mois en maison de retraite”.
Mais si tout est relatif, face aux montants des reprises qui ne cessent de croître , aucun candidat à l’installation ne peut s’offrir le foncier qui va avec et qui est souvent à vendre. “Nous sommes très favorables aux apporteurs de capitaux privés”, a annoncé la présidente de JA. “Ça marche jusqu’à 6 000/7 000 //ha. C’est un placement modeste mais qui traverse les crises”, lui a répondu Jean-Pierre Fontaine. “Attention cependant à choisir son apporteur de capitaux”.
Une bonne solution donc mais qui ne règlera pas tout. “Il faut mettre en place de nouveaux outils de financement du foncier avec des outils d’épargne attractifs. Il faut imaginer d’autres avantages que la rentabilité. Je pense à la fiscalité par exemple mais on se heurte à des difficultés juridiques”, argumente Patrice Lemartinel (Crédit Agricole Normandie). “Les statuts des baux ruraux et de la fiscalité doivent s’adapter”.
Question de volonté politique aussi. La taxe sur le changement de destination du foncier inscrite dans la LMA (Loi de Modernisation Agricole) va dans le bon sens. “Mais elle n’est pas dissuasive”, relativise Joël Clergue. Les équipes JA, du local au national, ont encore du pain sur la planche.
66 installations en 2011
Mickael Mauger (conseiller installation à la Chambre d’Agriculture de l’Orne) a présenté les chiffres 2011 de l’installation aidée dans le département. Avec 66 réalisations contre 59 en 2010, la Ferme Orne enregistre un léger mieux. L’âge moyen a baissé (27 ans contre 28 l’an dernier). 31 % sont titulaires d’un BTS. 83 % sont des hommes. Quelques évolutions concernant les productions concernées avec un recul en vente directe (15 % contre 25 %), stabilité en viande bovine et en céréales et légère augmentation en production laitière (de 53 % à 58 %). A noter enfin que l’installation hors cadre familial se maintient aux alentours de 30/35 %.
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