Une précision à la carte d’Emmanuel Beltoise
Emmanuel Beltoise est installé à Fel, dans l'Orne. L'agriculteur observe les différentes méthodes pour mieux apporter l'azote sur ses terres filtrantes. Farmestar, Jubil ou drone : il tente diverses solutions et apprend.

Emmanuel Beltoise cultive des terres argilocalcaires superficielles. La minéralisation est faible. Les bilans azotés ressortent à 200-220 unités en blé et 180 unités sur le colza. « Sur mes sols filtrants, l'azote doit être bien utilisé. Nous avons un objectif moyen à 85 quintaux sur la ferme. Cependant, ce chiffre marque d'importantes disparités ». Le marché des céréales oblige également l'agriculteur à gérer précisément ses apports d'azote. « Pour 0,5 point de protéines qui manque sur un blé, on peut être sanctionné de 30 €/t. Alors je ne sais pas si je fais de l'agriculture de précision, mais je veux pratiquer l'agriculture mieux qu'avant ».
Farmestar abandonné au profit du drone
Cet exploitant a donc tenté plusieurs méthodes. Il a abandonné la solution Farmestar qui lui semblait peu performante. Depuis deux ans, il s'est orienté vers les drones, via la solution Airinov. Sur cette exploitation, la méthode Jubil et les drones ont donné des résultats similaires. « Je reste indulgent, car les techniques se mettent en place et peuvent s'affiner. Je teste, car je ne veux pas partir tête baissée alors que nos méthodes de travail ne cessennt d’évoluer », souligne Emmanuel Beltoise.
Le drone dessine l'ancien parcellaire...
Les premiers résultats s'avèrent encourageants. Les tests ont été réalisés sur un îlot de 30 hectares, fruit d'un regroupement d'une quinzaine de parcelles en 2010. Les cartes de biomasse correspondent à l'historique du terrain. « On devine les parcelles qui ont reçu beaucoup de fumier dans le passé. On voit les délimitations de l'ancien parcellaire », observe Emmanuel Beltoise.
La question de la rentabilité
Reste à bien valoriser toutes ces données. L'année dernière, l'agriculteur a régulé manuellement son épandage d'azote. Mais dans ces conditions, la valorisation de ces cartes très précises apparaît compliquée. L'exploitant dispose cependant d'un boîtier offrant la possibilité de moduler l'azote. « Maintenant au SIMA, on nous vend le boîtier. L'épandeur est presque devenu secondaire ». Cette année, Emmanuel Beltoise a pu synchroniser son boîtier et sa barre de guidage. L'occasion d'essayer cette technologie sur le blé. « Je tente l'expérience, car je n'ai investi que dans un câble à 80 €. Mais, je n'aurais pas investi 3000 euros. La question de la rentabilité se pose. J'attends donc de voir la méthode la plus efficace économiquement. Car quand le drone me donne une carte avec 12 points d'azote d'écart, l'économie réalisée ne paye pas la prestation ».