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Jean-François Le Grand, Président du Conseil général de la Manche
Une relation nouvelle et privilégiée proposée aux rurbains

Enjeu économique, atout sociétal, vertu environnementale (...), le tourisme rural et ses activités connexes constituent un atout majeur pour la Ferme Manche. Questions à l’un de ses défenseurs Jean-François Le Grand.

<i>"Aujourd'hui, le relai Gîtes de France du département de la Manche propose 1 000 adresses" </i<se félicite Jean-François Le Grand.
<i>"Aujourd'hui, le relai Gîtes de France du département de la Manche propose 1 000 adresses" </i<se félicite Jean-François Le Grand.
© DR
Le Président du Conseil général de la Manche a-t-il déjà goûté aux joies du gîte rural ou de la chambre (table) d’hôtes ? Jean-François Le Grand. La chambre d’hôtes oui, et même très fréquemment quand je me déplace. On y retrouve une atmosphère familiale. Ce n’est, ni l’hôtel, ni l’invitation chez des gens, mais un mixte et un mélange des deux qui est très sympathique. Et allez-vous parfois remplir votre panier à la ferme ? Quand je peux. J’ai encore acheté du miel de la Lande de Lessay il y a quelques jours. Estimez-vous que pour un département comme la Manche, le tourisme rural dans sa globalité (hébergement, restauration, vente directe...) constitue un atout et un secteur à soutenir et développer ? Complètement et en premier lieu parce que l’on va aujourd’hui vers une modification sensible des modes de vacances. Les séjours courts sont de plus en plus prisés, notamment avec la RTT (Réduction du Temps de Travail), mais reviennent plus fréquemment. Cela ponctue les périodes de travail. D’autre part, ces séjours sont de plus en plus typés et la campagne a la faveur des Français. C’est la relation entre la personne et ses origines rurales qui remonte à la surface même si elle date parfois de plusieurs générations. C’est une opportunité majeure à jouer. C’est pour cela que, depuis des années, le Conseil général impulse le développement de la capacité d’accueil en milieu rural. Quand j’ai été élu Conseiller général en 1976, il y avait 4 gîtes ruraux dans la Manche. Aujourd’hui, le relai Gîtes de France du département propose 1 000 adresses. A ce titre, quelles actions concrètes mène le Conseil général? Tout ce qui est subventions à l’équipement et à l’investissement. On peut citer également la mise en réseau pour les locations avec la centrale de réservation de Manche Tourisme. Cet outil permet aux propriétaires de gîtes de se débarrasser du souci de la réservation. Cela nous permet en plus un retour très important. Sans oublier les salons et toute la promotion touristique pour lesquels nous nous investissons énormément. Quels sont les enjeux de cette activité au niveau d’un territoire ? Ils sont fondamentaux pour plusieurs raisons. La première, c’est le coup de frein donné à la détérioration du patrimoine rural. Cela permet de sauver une partie du bâti et de maintenir un capital tout en créant de l’activité pour les artisans du secteur. Exemple avec le Parc des Marais. Quand j’en assurais la présidence, on a initié la restauration des murs en terre et des couvertures en chaume. J’en discutais il y a quelques jours avec un des artisans à l’origine de cette démarche de formation. Il m’avouait qu’ils étaient plus d’une vingtaine d’entreprises avec un cahier de commandes chargé. L’aspect humain n’est pas négligeable non plus ? Il ne faut effectivement surtout pas rompre ce lien social avec le territoire rural. 80 % des Français vivent sur 20 % du territoire. Il y a donc un souci de rééquilibrage nécessaire. D’autant plus que la société rurbaine, je parle pour le département de la Manche, est elle équilibrée. Ce qui nous met à l’écart des grands mouvement type banlieue ou ceux liés à la désertification rurale. Notre modèle manchois, équilibré, est à multiplier à l’échelon hexagonal. A chaque fois que l’on favorise une meilleure connaissance de ce tissu, et les gîtes et les chambres d’hôtes en sont un moyen, on améliore la qualité sociale du territoire. Dernier élément : l’environnement. Nos gîtes et nos chambres d’hôtes s’orientent de plus en plus vers la découverte environnementale comme les Pandas. Ce n’est pas grand chose, une mallette mise à disposition du locataire avec une paire de jumelles, un ou deux bouquins qui lui expliquent ce qu’il va découvrir dans le marais ou le bocage (...), mais les vertus pédagogiques sont énormes. Le tourisme rural, c’est aussi un plus économique pour les agriculteurs ? C’est le dernier point que j’allais aborder. On peut parler d’un vrai complément de revenu. In fine, il s’agit d’un sauvetage du patrimoine immobilier qui, en plus, rapporte. Un point de rencontre aussi et d’échanges entre le producteur et son consommateur ? C’est un plus. Quand ils font table d’hôtes ou vendent des produits du terroir, ils expliquent comment cela se fabrique. C’est une relation nouvelle et privilégiée proposée aux rurbains. Cela peut nous éviter de retrouver dans les écoles maternelles des grandes villes des enfants qui, quand vous leur demandez de dessiner un poisson, vous font un cube pané. Pensez-vous que le tourisme rural constitue une concurrence aux autres formes de tourisme ? Toutes les formes d’accueils touristiques sont complémentaires. Il n’y a aucune opposition des genres car les clientèles sont différentes. On aura toujours des touristes qui préféreront l’hôtellerie, d’autres qui opteront pour le gîte ou la chambre d’hôtes, d’autres enfin qui voudront du package pour ne pas avoir à se soucier du lendemain. C’est la formule du circuit. Tout cela n’est absolument pas contradictoire mais parfaitement complémentaire. Propos recueillis par Th. Guillemot Si vous souhaitez créer une activité de tourisme rural, de transformation à la ferme ou de vente directe, l’association Agriculture Tourisme et Terroirs de la Manche avec la participation des Gîtes de France de la Manche vous donne rendez-vous le mardi 24 octobre dès 10 h au Lycée agricole de Coutances. Le tourisme rural dans la Manche 380 exploitations proposent des activités touristiques sur le département : 296 offrent de l’hébergement, 35 de la restauration et 83 proposent d’autres activités lucratives (visite de ferme, goûter...). 811 exploitations proposent leurs produits en vente directe dont 186 qui associent transformation des produits et vente directe. On compte 296 propriétaires de chambres d’hôtes, 644 gîtes ruraux et 37 gîtes d’étape et de séjour adhérant à Gîtes de France dans le département. Données issues du RGA 2000 et du rapport d’activités 2005 de Gîtes de France - Manche.
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