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Festival de la Terre et de la Ruralité dans la Manche
Une rentrée syndicale de socs

De la convivialité et du professionnalisme, des spectateurs et des compétiteurs, un grand soleil pour autant de poussière (...). Autant d’ingrédients qui ont fait du Festival de la Terre et de la Ruralité, ce dimanche à Ste-Croix-Hague, un grand évènement populaire et apprécié. 

Bien qu’excentré “tout là haut, tout là haut”, le Festival de la Terre et de la Ruralité, qui s’est tenu à Ste-Croix-Hague, a constitué le temps d’un dimanche le centre névralgique de la Ferme Manche.

Convivialité et professionnalisme
Bonjour le soleil et la poussière et bienvenue dans l’antre d’une convivialité bien terrienne malgré un contexte agricolo-économique 2009/2010 nuageux. Et si le grand public a apprécié le spectacle (concours de labour, horse-ball, 4 L cross, quad, les ateliers proposés par la Chambre d’Agriculture, les vieux engins, le comice local...) sans oublier le village des OPA (Organisation Professionnelle Agricole), jeunes et agriculteurs plus âgés ont pu échanger sur l’actualité chaude. Car une finale, régionale ou départementale, de labour marque toujours une rentrée syndicale. Rentrée 2010 un peu spécial car les opérations de “stickage lait” durant l’été ont largement écourté les congés des responsables JA ou FDSEA. 
Dans son discours de clôture et après les agapes des traditionnels remerciements, Jean-François Bouillon a commenté cette actualité, notamment sur le dossier lait. “Comme vous avez pu le vivre cet été notre combat a encore été rude pour faire reconnaître aux transformateurs que le compte n'y était pas sur notre paye de lait. A force de conviction, de mobilisation et de courage, nous avons obtenu gain de cause et connaissons le prix auquel notre lait sera payé jusqu'à la fin de l'année”, s’est satisfait le président de JA Manche. Et comme la vocation de JA est de préparer l’avenir, le dossier “contractualisation” a également été ouvert. “Dans le secteur laitier, nous devrons travailler sans relâche sur la mise en place de la contractualisation. Ce nouveau système, qui peut faire peur à certains, est incontournable pour la survie de la filière laitière. Il est indispensable de se regrouper en organisations de producteurs pour mettre en place un rapport de forces équilibré entre agriculteurs et transformateurs. Cette réflexion, que nous menons dès aujourd'hui, nous permettra, je l'espère, de vivre correctement la fin des quotas. Ce système est la solution pour réguler le marché laitier qui, rappelons-le, sera indépendant de tout soutien européen. Nous sommes convaincus de la force de ce nouveau système. Néanmoins pour qu'il soit vraiment efficace, nous en appelons à votre rôle, mesdames et messieurs les élus, pour faire en sorte qu'il soit repris dans l'ensemble dans les pays de l'Union Européenne”, a-t-il délivré en guise de message d’espoir. Une approche du dossier partagée par bon nombre d’élus, le sénateur Bizet en tête .

Lait, viande bovine, porc...
Même si la Manche compte plus de 80% de ses jeunes installés en production laitière, Jean-François Bouillon ne pouvait pas ne pas évoquer les productions connexes. “Je pense entre autre aux jeunes porchers et aux jeunes éleveurs de viande bovine qui n'ont pas, non plus vécu, une année très gaie. En effet, inutile de vous rappeler que le secteur porcin traverse une crise sans précédent depuis maintenant plus de 3 ans, que les éleveurs de viande bovine, qui, jusque là, réussissaient à survivre, sont eux aussi touchés par la crise causée en partie par la spéculation sur le prix des céréales”. Raison largement suffisante pour JA de s’associer aux opérations de stickage qui se sont déroulées hier dans la Manche. 

Forum des métiers et formation
Après ce dimanche à la campagne, JA prépare d’autres rendez-vous. “Nous proposerons afin d'assurer la promotion de notre métier, un forum des métiers de l'agriculture et du milieu rural destiné à l'ensemble des jeunes étudiants, lycéens et collégiens du département afin de les informer sur la multitude des métiers qui gravitent autour du milieu agricole. Par ailleurs, nous reconduirons notre formation destinée à former de futurs jeunes responsables et nous serons présents sur les cantons afin d'être à l'écoute des attentes de nos adhérents et les représenter au mieux lors des différentes instances qu'elles soient départementales, régionales, nationale ou bien européenne”. A vos agendas !


Palmarès
1er : Romain LEBEHOT
(LE LUOT) avec 537 points.
2ème : Jean-Baptiste NOVE
(LA BLOUTIERE) avec 500 points.
3ème : Paul LEROUXEL
(CARANTILLY) avec 480 points.
4ème : Frédéric SAVARY
(TROISGOTS) avec 415 points.
5ème : Mathieu THEBAULT
(ISIGNY-LE-BUAT) avec 406 points.
6ème : Mickael PASSILLY
(OCTEVILLE) avec 395 points.
7ème : Jérémy QUETTIER
(COLOMBY) avec 347 points.

Romain LEBEHOT : “trop content de participer l’an prochain à la régionale sur ses terres”
• Pour sa troisième participation à une finale départementale de labour (cinquième puis second l’an dernier), Romain Lebehot (étudiant en BTS ACSE et futur installé) s’était fixé un objectif. Terminer dans les deux premiers pour avoir le privilège de participer en 2011 à la régionale qui se tiendra dans son canton. En plein dans le mille puisqu’il décroche la timbale du vainqueur. “Je me suis entraîné toute la semaine avec le matériel de mon père. C’est avec cette charrue que j’ai toujours labouré. Le terrain était un peu vallonné et caillouteux mais la terre était souple,”commentait-il à l’issue de l’épreuve. Et s’il savait qu’il avait fait du bon boulot en voyant sa planche, il savait aussi que la victoire se déciderait dans un mouchoir. Pas de botte secrète cependant.  “C’est une question de réglage. Il faut toujours aller bien droit et être rigoureux”, conseille-t-il aux futurs candidats. A l’an prochain !

Jean Bizet (sénateur) : “la contractualisation est inscrite dans la loi”

Venu saluer le dynamisme de JA en rappelant que “les élus ont conscience de l’importance de l’agriculture dans la Manche”, Jean Bizet, dans son allocution, s’est attardé sur la LMA (Loi de Modernisation Agricole et la LMA (Loi de Modernisation de l’Economie). Sur la LMA, il a insisté sur la mise en place “de clés de sécurité pour éviter des distorsions de revenus et de concurrence (que ce soit au travers des garanties aléas sanitaires, aléas climatiques...) qui devraient permettre d’assurer une maîtrise de vos revenus”. Et de rebondir sur la contractualisation. “Ce n’est pas une procédure bien comprise ou bien admise par certains, a-t-il reconnu, mais je voudrais clairement dire que c’est inscrit dans la loi. Vos principaux partenaires, les transformateurs, seront amenés demain à vous proposer des contrats”, a-t-il insisté. Contrats qu’il juge comme éléments de régulation des marchés en réponse notamment à la fin des quotas laitiers en 2015. “Je conseille aux agriculteurs de ne pas contractualiser à titre individuel pour une unique raison : le législateur a souhaité créer de nouveaux rapports de force entre les producteurs et les transformateurs. Je vous invite donc à contractualiser à travers d’OP (Organisation de Producteurs). C’est une nouvelle révolution pour la profession”.

Revoir la LME
Sur le dossier de la LME, Jean Bizet a reconnu “qu’il fallait la revoir car il y a une question de moralité. Si on ne règle pas ça, on aura des difficultés à donner de bons messages aux jeunes qui veulent s’engager dans la profession agricole”. Sur le grill sénatorial, le partage de la valeur ajoutée. “Entre les producteurs, les transformateurs et la grande distribution, ce n’est pas très clair. Le partage de la valeur ajoutée n’est pas correctement effectué”. Mais l’élu de la Manche de se féliciter cependant au passage d’avancées comme la condamnation de quelques grandes enseignes pour non application de la LME. Malheureusement, des mesures d’intimidation font que ces sommes sont consignées auprès de la Caisse des Dépôts. “C’est vous dire le climat qui règne entre les trois partenaires”, a-t-il lâché. Evoqué enfin la volatilité des prix. “Le Président de la République a été très clair. La maîtrise de la volatilité et de la spéculation sur les matières premières agricoles seront au cœur des négociations du G20 au même titre que la refonte du système financer international”, fin de citation.

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