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Session Chambre d'agriculture du Calvados
Une session Chambre avant moisson dense et animée

Vendredi 20 juin à Caen, la session de la Chambre d'agriculture du Calvados a réuni élus, syndicats et services de l'État autour de sujets brûlants : dégâts dus aux intempéries, paiement du solde de la DJA, mise en place du 7e programme d'actions nitrates... Une séance chargée, marquée par la demande d'un soutien concret.

"La DDTM se tient à la disposition des exploitants pour traiter les différents cas", a signalé la directrice en faisant référence aux intempéries du 13 juin dernier dans le département.
"La DDTM se tient à la disposition des exploitants pour traiter les différents cas", a signalé la directrice en faisant référence aux intempéries du 13 juin dernier dans le département.
© PS

Réunis à Caen pour leur session de juin, les membres de la Chambre d'agriculture du Calvados ont abordé une actualité dense, marquée par la violence des orages du 13 juin dernier, qui ont ravagé une partie des cultures dans le département. À cela s'ajoutent les incertitudes concernant les contrôles des investissements liés aux aides aux jeunes agriculteurs (DJA) et les crispations liées à la mise en œuvre de nouvelles réglementations environnementales (PAR 7). Une réunion rondement menée par Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre, et ponctuée par les nombreuses contributions des élus présents dans la salle ainsi que les représentants des OPA (Organisations professionnelles agricoles) et des services de l'État.

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Intempéries, que faire ?

C'est l'un des points d'actualité qui a immédiatement cristallisé les échanges. Les orages violents du 13 juin ont laissé de lourdes traces dans les campagnes calvadosiennes. Douvres-la-Délivrande, Chicheboville, Condé-en-Normandie... les signalements se sont multipliés. "Nous avons reçu entre 135 et 140 déclarations d'agriculteurs, certains avec des dégâts atteignant les 100 %", a rappelé Xavier Hay, vice-président. Antoine Bossuyt, lui-même impacté, déplore : "J'ai perdu 18 hectares de blé. Pour les jeunes maïs, il y a peut-être un espoir. Pour les cultures d'hiver, c'est fini." L'inquiétude monte : ces intempéries ne sont pas reconnues en catastrophe naturelle. Seuls le régime assurantiel classique et l'Indemnisation de solidarité nationale (ISN) peuvent s'appliquer. "S'il y a 10 % des agriculteurs assurés contre les aléas climatiques, c'est bien, déplore Antoine Bossuyt. C'est une situation extrêmement préoccupante qui rend l'ambiance très morose chez nous."

Christine Dumont, élue à la MSA, rappelle la possibilité de demander des reports d'échéances et le recours à la cellule d'accompagnement Réagir-Agri'aide 14. Et Jean-Yves Heurtin d'appuyer le propos : "Au-delà des indemnisations, il faudra porter une attention particulière au soutien psychologique pour accompagner les sinistrés." Le président préconise également "la prudence sur ce que l'on peut conseiller. Il ne faut pas donner d'éléments avec trop de certitude car personne ne peut assurer le rendu final de la culture resemée."

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Le PAR 7 sous le feu des critiques

Autre sujet de crispation : la mise en œuvre du 7e programme d'action régional (PAR 7) contre la pollution des eaux par les nitrates d'origine agricole, applicable dès septembre. Bien que la DDTM ait assuré qu'un travail de simplification est en cours, les agriculteurs expriment leur lassitude face à la complexité des normes à maitriser. "Des réunions entre la DRAAF, la DREAL et la Chambre d'agriculture définiront la déclinaison locale des nouvelles mesures", précise Marianne Piqueret. "On nous parle d'un droit à l'erreur, mais ce qu'il faudrait, c'est un droit de ne pas comprendre", ironise un élu. Une motion portée par la FDSEA du Calvados plaide pour une alternative pédagogique aux sanctions pécuniaires pour les primo-contrevenants. "Cependant, une formation obligatoire, en plus de celle qui pourrait être proposée par la Chambre devra forcément être dispensée par des organismes publics", précise la directrice de la DDTM. "Il faut préférer la formation à la punition", a résumé Jean-Yves Heurtin.

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Interdiction de broyer

Les EDT Normandie ont également déposé une motion afin de demander une mesure préfectorale temporaire d'interdiction du broyage des pailles sur les cultures de céréales à paille lors de la moisson 2025, compte tenu de la pénurie croissante. Un signal d'alerte pour anticiper une tension majeure sur cette ressource précieuse pour les élevages. "Cela permettrait aussi de limiter les risques d'incendies agricoles dans les champs", indique le responsable des EDT Normandie.

Au fil de la session, une constante a émergé : il y a un besoin global de clarté administrative, de soutien psychologique et financier et une adaptation de la réglementation. La DDTM, la Chambre, les syndicats et les OPA devront avancer ensemble pour permettre aux exploitants d'exercer leur métier dans les meilleures conditions possibles.

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Le bio retrouve des couleurs

En fin de session, une table ronde animée par Thierry Métivier, Conseiller en agriculture biologique à la Chambre et Jérôme Verger, gérant d'un Biocoop à Mondeville, a permis de faire le point sur la conjoncture du bio en Normandie. Bonne nouvelle : les indicateurs repartent à la hausse, retrouvant leur niveau de 2019 côté consommateurs. La fréquentation des magasins spécialisés reprend, portée par un repli des rayons bio en grande distribution. Quant aux profils des consommateurs, ils s'élargissent également, signe d'une diversification plus que bienvenue.

DJA : un retour en arrière qui inquiète

La Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) aussi fait l'objet d'inquiétudes face à un retour en arrière partiel des acquis en 2023. Cette même année, l'allègement des contrôles a été obtenu mais partiellement remis en cause en 2025, notamment sur la vérification des investissements en fin de période d'engagement. Si les dossiers déjà payés ne sont pas remis en question, un couperet est tombé : une réduction de 20 % de la DJA sera appliquée si les investissements réalisés sont inférieurs à 50 % du prévisionnel - sauf justification solide.

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