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Une solution pour améliorer l’autonomie des engraisseurs

Herbe récoltée ou légumineuses pour les Jeunes Bovins.

La flambée des prix des matières premières (céréales et protéines) de ces dernières années a des conséquences directes sur le coût des rations alimentaires utilisées en engraissement de jeunes bovins. La production de jeunes bovins nécessite des rations riches en énergie, équilibrées en protéines afin de maintenir une croissance élevée. De plus, les surfaces en herbe sont souvent importantes dans les exploitations avec de l’engraissement. Les fermes expérimentales ont donc testé l’utilisation d’herbe et de légumineuses pour une production de jeunes bovins plus autonomes et plus économes.

 


Enrubannage de prairies dans une ration maïs

Une expérimentation réalisée sur l’hiver 2011-2012 à la station expérimentale de la Jaillère (44) montre que l’introduction d’enrubannage de prairie dans une ration d’engraissement de JB est possible sans dégrader les performances de croissance (tableau 1). 
Des performances conservées…Testée sur des lots de broutards charolais, une ration à base d’ensilage maïs avec introduction d’1/3 ou de 2/3 d’enrubannage permet de conserver de bonnes performances de croissance (respectivement 1 523 et 1 455 g/j sur la période d’engraissement) avec des carcasses bien finies. Les indices de consommation restent corrects même s’ils sont légèrement dégradés avec l’introduction d’herbe. Les durées d’engraissement sont donc légèrement plus longues pour le régime où les quantités d’enrubannage sont les plus élevées (236 jours pour une ration 100 % maïs ensilage et 262 jours pour une ration avec 2/3 d’enrubannage) (tableau 2).
… pour une marge identiqueQue ce soit dans un contexte de prix des matières premières élevées ou plus faibles, la marge par JB entre une ration 100 % maïs et une ration maïs avec introduction d’enrubannage est conservée (de 300 € à 316 € dans un contexte de prix élevés et de 397 € à 404 € dans un contexte de prix moins élevés). Ce faible écart est dû à un coût de l’enrubannage élevé par rapport à un maïs. De plus, pour conserver des niveaux élevés en énergie dans la ration, les quantités de céréales ingérées par les jeunes bovins sont plus importantes lorsque l’on augmente la part d’herbe dans la ration (tableau 3).Le niveau d’introduction d’enrubannage dans la ration est fonction des disponibilités en fourrage sur l’exploitation. Dans des exploitations où les surfaces en herbe ne manquent pas, l’introduction d’enrubannage dans une ration à base de maïs ensilage permet de limiter les quantités et donc les surfaces de maïs ensilage nécessaires. Ces hectares sont ainsi libérés pour d’autres cultures dont les marges sont plus intéressantes.

 


De l’enrubannage de luzerne pour les JB

La luzerne sécurise la ration par son apport de fibres, de matière azotée et de calcium. Elle contribue à l’autonomie en protéines, et permet une indépendance en termes d’achats de compléments azotés.
De meilleures performances de croissanceL’incorporation d’enrubannage de luzerne comme seul apport protéique dans l’alimentation de deux lots de jeunes bovins limousins a été testée sur 2 années à la Ferme expérimentale de Mauron. Deux lots ont été engraissés avec un régime à base de blé, l’un complémenté avec du tourteau de soja incorporé dans un mélange fermier et l’autre avec de la luzerne enrubannée (tableau 4).La consommation de luzerne enrubannée a été bien inférieure aux prévisions puisque les animaux ont consommé en moyenne 2,3 kg de MS (contre 3 kg prévus pour avoir le même niveau protéique que le lot soja). Malgré cela et l’absence de consommation de paille et de bicarbonate, les croissances des jeunes bovins avec la luzerne ont été supérieures au lot soja (+ 75 g/j) avec une consommation totale identique, soit une efficacité alimentaire améliorée (de près de 0,4 kg/ kg de gain).Les caractéristiques des carcasses (conformation, état d’engraissement et rendement) sont identiques avec la luzerne (tableau 5).
Des marges améliorées avec la luzerne enrubannéeLes coûts alimentaires sont réduits de 25 % (464 € pour le lot luzerne et 601 € pour le lot soja en hypothèse de prix élevés des aliments et 332 € pour le lot luzerne et 447 € pour le lot soja en hypothèse de prix plus faibles des aliments) (tableau 6). La marge par JB, grâce à une meilleure croissance des jeunes bovins du lot luzerne, passe de 116 € à 136 € selon les hypothèses de prix considérées.Dans le cas où l’éleveur produit son blé et sa luzerne, l’utilisation d’une ration blé + enrubannage de luzerne nécessite plus de surface par animal (5,2 ares en plus par JB produit). Ces hectares permettent dans l’hypothèse d’une ration soja de produire des céréales de vente. Cependant, même en considérant une marge de 1 000 €/ha sur les surfaces de blé vendu, l’écart de marge entre les deux systèmes reste nettement en faveur de l’engraissement avec l’enrubannage de luzerne (tableau 7).

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