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Agriculteurs et chasseurs ornais
Unis contre les corvidés

Chambre d'Agriculture et Fédération des Chasseurs de l'Orne unissent leurs forces pour mener un plan de lutte, à grande échelle, contre les corvidés.

"Les corvidés ont de la mémoire. Il faut mieux ne pas les louper", précise-t-on du côté du technicien de la Fédération des Chasseurs.  (DR)
"Les corvidés ont de la mémoire. Il faut mieux ne pas les louper", précise-t-on du côté du technicien de la Fédération des Chasseurs. (DR)
© TG

"Nous sommes confrontés à une montée en puissance des dégâts. Les corbeaux s'attaquent principalement aux maïs et pois juste après la levée. J'ai vu l'an dernier une parcelle de 5 ha balayée en 3 jours". Pour Jean-Louis Belloche, président de la Chambre d'Agriculture de l'Orne, la situation n'était plus tenable d'autant qu'il n'existe aucune mesure compensatoire. Outre la perte financière liée au coût d'un resemis (200 e/ha à minima), c'est le potentiel de production qui est hypothéqué par un décalage dans le calendrier. Du côté des chasseurs, le désamour avec les corvidés (corbeau freux et corneille noire) est également palpable. Selon un comptage réalisé l'an dernier dans l'Oise, 100 des nids de corvidés visités recelaient des restes de lapereaux, levreaux ou bien encore faisandeaux. "Les 15 à 20 000 couples de corneilles noires existant dans le département sont responsables de la destruction de 5 000 levreaux par an", estime Christophe de Balorre, président de la Fédération des Chasseurs de l'Orne.

Réguler la population
Face à cette situation, Chambre d'Agriculture de l'Orne et Fédération des Chasseurs ont décidé de croiser leurs moyens et leurs réseaux pour mener à bien une politique de régulation. La Chambre d'Agriculture a dégagé une enveloppe de 3 000 e pour participer financièrement à l'achat, par les chasseurs, d'un kit de camouflage (casquette et filet plus formes) ramenant son coût de 90 à 25 e. La Fédération des Chasseurs, qui met également la main au porte-monnaie, s'engage parallèlement à former toute personne ayant fait une demande de régulation de tir. Cette opération bénéficie d'un cadre réglementaire (lire par ailleurs) simplifié grâce à la bonne collaboration de la DDT (Direction Départementale des Territoires). Il suffit de remplir une demande d'autorisation de régulation à tir d'animaux classés nuisibles disponibles sur les sites de la DDT, de la Chambre d'Agriculture et de la Fédération des Chasseurs. Fini le passage obligatoire par la mairie. Par ailleurs, tout agriculteur non-chasseur a la possibilité de déléguer son droit de destruction à tout titulaire du permis de chasse.
De bonne heure et à poste fixe
Les corvidés sont des animaux très intelligents et, surtout, pas faciles à approcher à portée de fusil. "Il faut représenter une zone naturelle, casser la forme humaine à l'aide d'une tenue de camouflage et les attirer avec au moins une douzaine de formes disposées dans tous les sens", explique-t-on du côté des techniciens de la Fédération des Chasseurs. Il faut se positionner avant le lever du jour auprès des zones de gagnage pour une durée de 2 heures environ. Côté cartouche : "la moins chère possible, mais attention à ne pas rater sa cible. Le corbeau a de la mémoire". La Fontaine aurait pu en écrire une fable.

Corbeau freux
- 380 à 590 g,
- 44 cm de long et 92 cm d'envergure,
- ponte de 3 à 5 oeufs
fin-mars/début avril,
- niche en colonie
au sommet des arbres.
Corneille noire
- 450 à 580 g,
- 45 cm de long et 90 cm d'envergure,
- ponte de 4 à 6 oeufs
d'avril à juin,
- niche isolément.

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