Aller au contenu principal

Projet d'extension de la zone Natura 2000 de la Vallée de la Sée
Vers un compromis de 80 m ?

Face à l'évolution du périmètre Natura 2000 dans la vallée de la Sée, des réunions publiques ont été organisées, dont la première à Brécey le 8 février 2024. Un compromis d'un périmètre de 80 m de chaque côté du cours d'eau se dessine. La consultation auprès des collectivités est en cours jusqu'au 21 mai 2024. 

Près de 70 personnes étaient présentes à la première réunion publique concernant le nouveau périmètre de Natura 2000.
© Sandrine Bossière

La révision du périmètre Natura 2000 au cours du second semestre 2023 avait suscité de nombreux remous aussi bien du côté des élus que du monde agricole. Et pour cause, le périmètre tel qu'il est défini aujourd'hui à 1 422 ha se voyait être multiplié par trois en raison d'une révision imposée par l'Union européenne. Pour rappel, le site Natura 2000 de la vallée de la Sée a été désigné pour la conservation de quatre espèces de poissons d'intérêt communautaire européen : le saumon atlantique, la lamproie marine, la lamproie de planer et le chabot. Pour le saumon, "on est à une tendance à la baisse", précise Olivier Cattiaux, chef du service environnement à la DDTM de la Manche. "En 2023, on a enregistré le deuxième moins bon résultat depuis 2001", poursuit-il.

 

Une consultation jusqu'au 21 mai

Les conseils municipaux des communes concernées par Natura 2000 devaient se positionner sur l'extension de ce nouveau périmètre dans un temps jugé assez court et sans explication. De multiples échanges ont été engagés. "Ce nouveau périmètre est issu d'un compromis avec les acteurs locaux, la profession agricole, les élus et toutes les réglementations", souligne Philippe Faucon, président du comité de pilotage.
Ce nouveau périmètre est soumis à une consultation qui s'étend jusqu'au 21 mai 2024. L'extension du périmètre intègre les parcelles bordant les principaux affluents en remontant jusqu'au plus près des sources et assois le périmètre sur un tampon de 80 m de part et d'autre des cours d'eau. Ce qui porte la surface totale à
2 964 ha, dont 64 % de surface agricole, composée majoritairement de prairies permanentes et temporaires.

Lire aussi : François Rihouet (FDSEA 50) : « Restons connectés, dynamiques et impliqués »

Pas le couteau sous la gorge

"Il n'est pas question de ne pas avoir de vie sur cette zone", précise Olivier Cattiaux face à des agriculteurs toujours inquiets. "On ne vous met pas le couteau sous la gorge. On essaie de vous convaincre avec des mesures agro-environnementales et climatiques (Maec). Ce sont des mesures d'aide à l'environnement", avance-t-il. "Il y a eu 27 dossiers Maec. C'est assez peu", note Louis-Marie Sourget, animateur du projet Natura 2000 à la communauté d'agglomération Mont-Saint-Michel Normandie. De nombreux agriculteurs ont à nouveau levé la voix face à leurs appréhensions sur les futures règles qui seront appliquées dans cette zone et des conséquences sur l'évolution de leur exploitation. "Il faudra un étude d'incidences", fait remarquer Sandra Gridaine de la DDTM d'Avranches. "Et parlons d'évaluation d'incidences financières également. Je suis outré de voir ces documents sans notion financière", rétorque François Serrant. "Compte tenu des contraintes, il faut y mettre les moyens comme des paiements pour services environnementaux. Aujourd'hui, il y a un faible taux de demandes de Maec parce que cela ne correspond pas. Et il y a urgence dans les 4 à 5 prochaines années parce que 53 % des agriculteurs ont plus de 50 ans", martèle-t-il. Les règles qui s'imposeront dans cette zone seront définies dans le document d'objectifs (Docob), qui fera l'objet de discussions d'ici la mi-mars. 

Rester mobilisés et vigilants

Pour François Rihouet, secrétaire général de la FDSEA, la profession agricole devra se mobiliser "pour continuer à défendre sa position et ses intérêts. Ces documents et leur contenu ont également fait l'objet de revendications syndicales afin d'appuyer la demande de simplification devant les services de l'Etat, mais aussi et surtout, sur la problématique de sur transposition. Il est primordial de rester mobilisés sur le sujet et vigilants", conclut-il.

A noter que le périmètre s'étendra sur 2 964 ha contre 1 422 ha actuellement, dont 1 902 ha de surface agricole utile (1 507 ha de prairies permanentes, 69 ha de prairies permanentes, 211 ha de maïs...). 39 communes sont concernées contre 25 aujourd'hui. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Les organisateurs ont présenté l'affiche officielle et le programme, lundi 25 mars 2024 à Lisieux.
La foire de Lisieux de retour ce week-end du 6 et 7 avril 2024
Habituellement organisée début mai, la Foire de Lisieux revient dès le 6 et 7 avril 2024 pour cette nouvelle édition. Au…
GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - VALENCIENNES FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Un accord a été signé pour 425 €/1 000 litres en moyenne nationale sur les quatre premiers mois de l'année. Les discussions continuent sur la formule de prix.
Accord avec Lactalis : le combat de l'Unell continue
Après plusieurs semaines de tensions et d'incertitudes, depuis décembre 2023, l'Union nationale des éleveurs livreurs Lactalis (…
Le nouveau bureau de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait) a été élu. Il est présidé par Yohann Barbe, producteur dans les Vosges.
Ludovic Blin et Benoit Gavelle, deux Normands dans le bureau de la FNPL
Depuis le 9 avril 2024, en succédant à Thierry Roquefeuil, Yohann Barbe devient le nouveau président de la FNPL (Fédération…
Hervé Morin, président de la Région Normandie et Clotilde Eudier, vice-présidente de la Région en charge de l'agriculture, ont été accueillis chez Romain Madeleine, éleveur à Le Molay-Littry pour présenter le plan "reconquête de l'élevage allaitant", en présence de Nicolas Dumesnil (tout à gauche), président d'Interbev Normandie, et en présence du maire, Guillaume Bertier (au micro).
La Normandie à la reconquête de l'élevage bovin
C'est sur l'exploitation de Romain Madeleine, éleveur installé à Le Molay-Littry (Calvados) que la Région Normandie a lancé son…
Deux jours après avoir exposé son projet de loi d'orientation agricole, Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, est venu dans la Manche à la rencontre des éleveurs, des jeunes et des responsables agricoles.
[EN IMAGES] Marc Fesneau à l'écoute des jeunes et des éleveurs
Le 5 avril 2024, le ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Marc Fesneau, s'est déplacé pour la première…
Publicité