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Calvados
A Vire, le monde agricole veut aussi sauvegarder sa maternité

Près de 2 000 manifestants dont de nombreux agricultrices et agriculteurs, jeunes et aînés, conjointes et conjoints, toutes tendances confondues, ont défilé samedi dans les rues de Vire pour sauvegarder “leur maternité”. Le changement, c’est pas pour maintenant. 

Laëtitia a accouché à Vire. Un accouchement avec complication mais qui s’est très bien passé grâce à la compétence de ce service de proximité.
Laëtitia a accouché à Vire. Un accouchement avec complication mais qui s’est très bien passé grâce à la compétence de ce service de proximité.
© TG
Femme d’agriculteur à Vassy, son bébé Léo dans les bras, Laëtitia Lebrun a poussé ce samedi son coup de gueule contre le démantèlement des services publics et des services de santé dans le bocage virois. “J’ai accouché à Vire et j’ai été très contente de cette maternité. J’ai vécu un accouchement avec complications mais tout le monde a assuré, témoigne-t-elle volontiers. C’est une honte que de vouloir fermer une maternité comme celle là”. Depuis le 9 juillet, les accouchements sont suspendus par décision de l’ARS (Agence Régionale de Santé).

De la vie à Vire
“C’est un service public indispensable à l’ensemble des citoyens et bien sûr aux agriculteurs, rebondit Patrice Lepainteur. Nous avons voulu montrer notre solidarité avec l’ensemble de la population en étant présents, ici, ce matin.” Le président de la FDSEA, en collaboration avec JA (Jeunes Agriculteurs), avait d’ailleurs appelé à la mobilisation de ses troupes (voir l’Agriculteur Normand du 30 août). Les autres syndicats agricoles ont également participé à ce mouvement. Cette démonstration de force, qui a également réuni de nombreux élus tous bords confondus, suffira-t-elle à faire revenir l’ARS (Agence Régionale de Santé) sur sa décision ? “On a encore un dernier espoir. La maternité doit vivre pour les enfants,” insiste Laëtitia.“On espère qu’elle soit sauvable. Tous les éléments nous laissent penser que, moyennant l’embauche de deux gynécologues, la maternité peut perdurer”, analyse Patrice Lepainteur. C’est un enjeu de territoire. Si on laisse faire, après la maternité, ce sera peut-être l’hôpital... Les services publics sont vitaux pour préserver le dynamisme du milieu rural”. Cette démonstration de force a semble-t-il marqué les esprits et les instances décisionnaires (lire ci-contre). Le tissu rural y a apporté sa pierre.
Alain Tourret : “la politique médicale ne doit pas être celle du chiffre”
Alain Tourret, nouveau député, était au côté de celui qu’il a battu (Jean-Yves Cousin) dans les rues de Vire. “Le Bocage est attaché à sa maternité. Nous avons le droit d’avoir des hôpitaux et des médecins de proximité.
C’est un enjeu de société. La politique médicale ne doit être celle du chiffre”, a-t-il dénoncé. Mais invité par nos confrères de Normandie TV pour le JT (Journal Télévisé), Alain Tourret a tenu des propos rassurants. “L’ARS a estimé qu’il fallait 3 chirurgiens obstétriciens pour réouvrir la maternité. Il nous faut en retrouver 2 en réunissant les conditions de leur accueil. Je suis persuadé qu’on va y arriver”. Suite à un incident (hémorragique et heureusement sans graves conséquences), l’ARS avait décidé la fermeture de la maternité en juin. Fermeture reportée en novembre sous la pression des élus avec possibilité de réouverture sous condition de la reconstitution d’une nouvelle équipe après le départ d’un des chirurgiens. Mais s’agit-il d’une simple question de nombre de praticiens ?
A Flers-de-l’Orne, à 40 minutes environ de Vire, l’administration a décidé la création d’un pôle femme/enfant de grande envergure. La viabilité de cet outil est-elle compatible avec Vire qui pratique environ 500 accouchements par an ? La question mérite d’être posée. Alain Tourret qui ne veut pas “d’usine à bébés” campe sur ses positions (son confrère ornais n’a peut-être pas la même approche) et ne veut pas en faire un enjeu politique avant quand même de décocher : “nous sommes victimes de la politique de droite qui consiste à considérer que moins il y a de médecins, moins on creuse le déficit de la sécurité sociale”.
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