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ZNT : ne pas laisser dériver le débat

Répondant à l’invitation de la FDSEA et des JA de la Manche, Christiane Lambert s’est rendue ce lundi à la ferme expérimentale de la Blanche Maison à Pont-Hébert (50). La présidente de la FNSEA, devant de nombreux élus (parlementaires, élus départementaux, maires...) et les représentants de l’Etat, a remis l’église au cœur du village sur le dossier des ZNT (Zone de Non Traitement). « Il n’y a pas d’inertie écologique en agriculture », a-t-elle insisté.

lll « Nous ne sommes pas addictes aux produits phytosanitaires. La transition écologique est engagée et il n’y a pas d’inertie environnementale en agriculture mais nous faisons plus confiance à la science et aux bonnes pratiques plutôt qu’aux distances qui risquent de devenir des zones de non-culture où les adventices vont se multiplier », a synthétisé Christiane Lambert au terme d’un échange, très pédagogique, sur le sujet trop médiatique des ZNT (Zone de Non traitement).

Plus de 30 % de la SAU à la Blanche Maison
Pour l’occasion, Sébastien Amand et François Rihouet (respectivement présidents de la FDSEA et de JA Manche) avaient battu le rappel de leurs troupes pour mettre en scène, sous forme d’une chaine humaine, les conséquences d’une ZNT de 150 mètres. A la ferme expérimentale de la Blanche Maison, que préside Nadège Mahé, le verdict est sans appel : 35 ha impactés sur 112 soit plus de 30 % de la SAU (Surface Agricole Utile).
Un verdict de quasi-condamnation à mort pour certaines productions. « Dans cette hypothèse, les trois zones légumières disparaissent de la carte départementale », pronostique Pascal Férey, représentant Sébastien Windsor au nom de la Cran (Chambre régionale d’agriculture de Normandie).
« La jeunesse agricole est désespérée, a rebondi François Rihouet avant de s’adresser aux élus : nous avons confiance en nos maires ruraux mais nous avons besoin de relais ». L’occasion pour le président de la FDSEA 50 d’appeler au consensus. « On veut rassurer. La notion de distance, ce n’est pas la question », plaide Sébastien Amand en phase avec Christiane Lambert. « 150 mètres, ça ne correspond à rien. C’est un sujet qui a fait l’objet de trop de diabolisation. Nous n’avons pas besoin de cliver davantage».

Dix centimètres de précision avec la buse antidérive
Déplorant ce débat confisqué et cette politique militante des 150 mètres, la patronne de la FNSEA fait plus confiance « à la science qu’à l’émotion » en se remettant aux conclusions de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). Dix mètres pour les cultures hautes et cinq mètres pour les cultures basses « voire moins avec des buses antidérive avec lesquelles on atteint une précision de 10 cm ». Des propos corroborés par une démonstration in situ. Avec le concours des Ets Lebaudy, les élus présents (Stéphane Travert, ancien ministre de l’Agriculture en tête) se sont prêtés au test des lunettes. A 10 cm de la moitié de rampe équipée de buses antidérive, pas de projection sur les verres. Sur l’autre moitié équipée de buses classiques, un effet brouillard.  « L’âge moyen d’un pulvérisateur en France est de 13 ans. Il faudrait s’équiper d’engins plus récents », reconnaît Christiane Lambert. Une piste à creuser dans un contexte de bonnes pratiques déjà largement répandues. Traiter avec un vent inférieur à 19 km/h, traiter plutôt la nuit à sève descendante, tenir compte de la présence ou pas des riverains pour retisser du lien social...
Un lien social mis à mal par les 60 maires (sur 36 000 communes en France) qui ont pris un décret antipesticide. Des maires courages ? « Courage de quoi ? Ils opposent les uns aux autres.» La présidente de la FNSEA préfère la charte des riverains et le contrat de solutions imaginé avec une quarantaine de partenaires. Treize chartes, malgré les stop-and-go de l’administration, ont déjà été signées. On devrait en comptabiliser 50 d’ici la fin de l’année et 100 % de couverture au 2 avril 2020.

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