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Calvados
Zones de captages : les agriculteurs donnent le ton

La réunion technique sur les zones de captage a été perturbée mardi dernier. Plus de 100 agriculteurs se sont invités pour faire passer un message : “on arrête de jouer. Notre parole doit être entendue”.

© HB
Une centaine d’agriculteurs du Calvados se sont rendus mardi dernier dans les locaux de “Caen la Mer” à Hérouville-Saint-Clair. Reçus par les techniciens en charge de la préservation de l’eau, Clotilde Hareau, présidente de l'association CAPTAGES 14, prévient : “Ce n’est plus seulement CAPTAGES 14 qui s’exprime, c’est toute la profession agricole”. Des propos corroborés par Benoît Lefébure qui affirme que “l’invitation a été lancée par le syndicat betteravier, les différents syndicats agricoles, AGRIAL, la coopérative de Creully et la Chambre d’agriculture”.

Des sujets récurrents
Depuis 1 an1/2, les revendications des agriculteurs sont les mêmes; or rien ne change”, explique Benoît Lefébure. “Nous souhaitons travailler sur des plans d’actions par zones, avec des demandes spécifiques. Stopper ou réduire l’utilisation d’un produit phytosanitaire précis sur une surface précise où il a été détecté en trop grande quantité : oui. Interdire l’utilisation d’un produit sur un territoire global : c’est hors de question”, fulmine l’agriculteur. “N’oublions pas que nous sommes tous chefs d’entreprise. Nous devons sortir des résultats technico-économiques viables. Aujourd’hui, nous sommes incapables d’assumer la réduction de 40% de ces produits, sur nos fermes”. Et d’ajouter “En 2012, si aucun accord n’est trouvé, 100% des agriculteurs Calvadosiens seront hors-la-loi”.
Autre point de discorde : les délimitations des BAC (Bassin d’Alimentation de Captage). “Nous souhaitons connaître la vulnérabilité des terres agricoles ainsi que la méthodologie utilisée pour parvenir à ces résultats. Pour certains, ils sont aberrants (Saint-Vigor-le-Grand - voir encadré)”, signale Benoît Lefébure.
Dernier sujet de désaccord abordé : les MAE (Mesure Agro Environnementale). L’ensemble des agriculteurs présents l’ont fortement mentionné : “Nous voulons produire. Prendre de l’argent à l’Etat -démarche limitée dans le temps- n’est pas une option. Nous ferons tout pour bloquer cette manoeuvre”.

Concrétiser le projet
Si les agriculteurs se sont déplacés, c’est pour faire entendre, d’une voix unanime, les exigences de l’agriculture. Cependant, nous souhaitons qu’un accord de bon sens soit trouvé rapidement”, assure Clotilde Hareau. Les techniciens présents “ont pris note de la demande”, tout en expliquant qu’ils “n’avaient pas le pouvoir de décision. Nous remettrons les raisons de votre visite aux élus” a assuré Marie Bachet, animatrice de “RESEAU”. Dans l’expectative de parvenir à un accord, les deux parties prenantes de la réunion se sont entendues sur la création d’une commission sur l’eau. Celle-ci réunira agriculteurs, techniciens de la Chambre d’agriculture, d’Arvalis, responsables syndicaux(1). “Ainsi, vous disposerez d’un véritable panel d’acteurs de la filière. Le but :  échanger sur la protection de la ressource en eau, en tenant compte des données techniques, agronomiques et économiques auxquelles nous devons faire face quotidiennement”, conclut Benoît Lefébure.
(1): après plusieurs mois de réunions et de réflexion, la section “Environnement” de la FDSEA a décidé de passer à l’action en mettant en place un groupe de travail sur l’eau (lire en page 5 de notre édition du 22 septembre) . Groupe de travail qu’elle souhaite élargir aux instituts techniques (Arvalis, coopération, chambre d’Agriculture...) mais aussi à tous les acteurs motivés. Cette même volonté exprimée par CAPTAGES 14 pourrait se concrétiser par une mise en commun des moyens mobilisés.Délimitation des BAC : la discorde
“Nous ignorons les méthodes précises utilisées pour tracer les contours des bassins d’alimentation de captage. Cependant, la nature géohydraulique des sols étant une des composantes principales, des questions surviennent. En effet, comment, (ici sur le BAC de Saint-Vigor-le-Grand), dans une même parcelle le sol peut être différent et suivre une ligne droite. Ligne exactement similaire à une route existante. Je m’interroge”, ironise Benoît Lefébure.
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