Aller au contenu principal

Communication positive
Au gabion comme à la fac, Cassandre Burgot défend la chasse

Cassandre Burgot est la seule femme de son groupe de chasse, dans le Calvados. Âgée de 21 ans et fraîchement licenciée, elle veut prouver que l’activité peut être pratiquée par toutes et tous, « en pleine conscience ».  

Cassandre Burgot est chasseuse dans le Calvados. Elle veut prouver que la pratique n’est pas opposée à la préservation de la faune sauvage, et qu’au contraire, il s’agit là d’un geste citoyen pour l’environnement.
© LM

Cassandre Burgot, 21 ans, est une passionnée de chasse. Bien loin du cliché que certains peuvent avoir sur le milieu, la jeune femme tend à briser les codes et rajeunir la pratique. En parallèle, elle est étudiante en licence professionnelle Métiers de la protection et de la gestion de l’environnement (MPGE), parcours environnement, agriculture, paysage et territoires ruraux.

Un cursus distillé sur trois sites : à l’Université de Caen, mais aussi au lycée agricole de Sées, dans l'Orne, et à celui du Robillard, dans le Calvados. L’occasion pour cette fan du gabion de crier haut et fort que chasse et respect de l’environnement ne sont pas contradictoires.

Lire aussi : Dans le Calvados, l'ouverture de la chasse a lieu dimanche 17 septembre 2023

De participante… 

Avant de passer son permis de chasse, Cassandre Burgot – qui a toujours vécu à la campagne, à Ouilly-le-Vicomte – a avant tout œuvré en tant qu’accompagnatrice. De ses 12 ans à ses 19 ans, elle a participé à de nombreuses traques pour rabattre le gibier lors des battues. 

« Mon grand-père et mon oncle ont transmis leur passion à mon frère, avant que mon père ne suive. […] Ce dernier est responsable de chasse à Manneville-la-Pipard, dans un bois de 40 ha », raconte-t-elle. 

Dans la famille, chasser est donc une tradition. « Ce que j’aime le plus, c’est d’être avec les chiens et de les voir travailler. Mais au fur et à mesure, j’ai découvert d’autres chasses que la traque, telles que le gabion (chasse du canard, de la bécassine, etc.) ou la chasse à la bécasse », affirme-t-elle.

Lorsqu’elle part à la chasse, Cassandre Burgot est accompagnée de sa fidèle comparse : une Setter anglais nommée Naïa. Pour la jeune femme, la chasse rime avec balade en nature, beaux paysages et moments de complicité avec ses proches. © DR

A licenciée

C’est son frère aîné, lui-même salarié de la Fédération des chasseurs du Calvados (FDC 14), et ses amis qui l’ont décidée à sauter le pas en mars 2022. « C’est très simple. Il suffit de s’inscrire pour suivre les formations théoriques, puis la formation pratique. […] Les formations permettent de mieux appréhender la reconnaissance des espèces, l’information sur la sécurité – qui est primordiale – et le fonctionnement de son arme. C’est indispensable pour bien chasser, sans accident ! », reconnaît-elle. 

Une activité qui se féminise

De plus en plus de femmes passent le permis de chasse. Dans le Calvados, département d’origine de Cassandre Burgot, 13 000 chasseurs pratiquent ce loisir. Bien que les femmes ne représentent aujourd’hui que 2 % d’entre eux, « on dénombre 12 % de femmes candidates au permis de chasser en 2022 », constate la Fédération des chasseurs du Calvados. Une nouvelle qui ne sera pas pour déplaire à Cassandre, laquelle est pour le moment la seule chasseresse de son secteur. 

Lire aussi : Ouverture de la chasse dans la Manche : « de plus en plus de femmes »

L’âge moyen baisse

« Au départ, j’étais la seule adolescente à chasser avec mon frère. Depuis quelques années, j’observe beaucoup plus de jeunes de mon âge ou d’autres personnes autour de la trentaine. Il y a une augmentation d’actionnaires plus jeunes au sein des groupes de chasse, constate nettement Cassandre Burgot. A Manneville-la-Pipard, je dirais que c’est moitié-moitié. »

Chasser, « c’est être très observateur. J’ai toujours les yeux levés au ciel pour regarder la migration. Cela me permet de connaître les canards par cœur, par exemple, là où d’autres personnes dans mes études vont avoir du mal à les identifier », confie-t-elle. © DR

Démocratiser la chasse

Pour l’étudiante, l’étiquette de chasseuse n’est finalement pas si difficile à porter, même à l’université où elle côtoie des camarades qui n’ont aucune connaissance sur le sujet. « Au départ, ils sont étonnés, mais finalement, la mixité est bien vue », explique-t-elle. 

Malgré cette bienveillance, elle reçoit souvent des commentaires sur l’incompatibilité de chasser et d’être en licence MPGE. Ce à quoi elle rétorque : « nous sommes les premiers acteurs de l’environnement. La régulation de gibiers est nécessaire pour qu’il n’y ait pas de dégâts, ce qui n’empêche pas d’œuvrer pour que les autres espèces soient préservées. 

Les chasseurs veillent au bon maintien des milieux existants en les gérant, dans l’optique de les conserver et de les améliorer. » Et la jeune femme de faire mention de l’opération nationale « Hirondelles et Biodiversité ».

Lire aussi : Dans le Calvados, la réserve ornithologique de Saint-Samson remise en eau

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité