Aller au contenu principal

Calvados : l’agriculture prioritaire sur ses terres ?

Pour la 3ème année consécutive, JA du Calvados, et en l’occurrence les Jeunes Agriculteurs de Bayeux - Caumont, ont ensemencé une parcelle abandonnée dans l’échangeur de Secqueville-en-Bessin.

llll Avec l’installation, la préservation du foncier est l’autre cheval de bataille du syndicalisme jeune. Des JA qui ont de la suite dans les idées et surtout une grande once de persévérance éprouvée. Jeudi 24 novembre dernier, Stéphane Françoise, sous les yeux de Julien Leguillois (vice-président de JA 14) accompagné d’un comité de soutien local, a au volant de son Mc Cormick ensemencé en blé deux parcelles (pour un total de 2,5 ha) abandonnées dans les méandres bitumés de l’échangeur de Secqueville-en-Bessin, entre Caen et Bayeux.

Pour la troisième année
«C’est la troisième année que nous menons, au même endroit, cette opération», assume Julien Leguillois, «et nous reviendrons autant de fois que nécessaire», martèle Stéphane.
JA veut par là médiatiser et dénoncer le phénomène récurrent du gaspillage foncier alors que le challenge alimentaire constitue l’un des grands enjeux de demain. L’échangeur incriminé est symptomatique d’une politique d’aménagements routiers grands consommateurs de foncier, qui plus est, dans les meilleures terres agricoles du département. Pour l’heure et depuis une dizaine d’années, la desserte dessert modestement. «Peut-être qu’on nous cache un projet futur de zone industrielle», lâche un jeune agriculteur. La question est légitime.
Pas question pour autant de faire de l’anti-développement territorial assure JA. «Ce que nous voulons dans pareil cas, c’est une réflexion sur la consommation foncière et que la profession soit consultée comme cela se pratique désormais au niveau de la circulation des engins agricoles en cas de construction d’un rond-point ou tout autre aménagement». Et Stéphane d’avancer ses propositions. «Entretenir de telles superficies représente un coût pour la société. Qu’elle rémunère plutôt un agriculteur pour cultiver ces parcelles et qu’une fois les charges de mises en culture déduites, le reliquat soit reversé à des œuvres caritatives»

Véhiculer une image positive de l’agriculture
C’est aussi toute la philosophie de l’opération. «Au-delà de notre coup de colère, cette opération nous permet de véhiculer une image positive de notre métier», insiste Julien Leguillois. Sans être exceptionnelle, la dernière récolte de blé a permis d’engranger 15 T de blé. Du blé écrasé en farine sous les meules de deux autres jeunes agriculteurs. D’où la présence, jeudi dernier sur site, d’Yves Litzellmann. Le président des Restaurants du Cœur du Calvados est reparti avec 880 kg de poudre blanche qui ne va nuire à personne. Dans cette boucle vertueuse, la coopérative de Creully apporte également son obole. C’est elle qui a fourni les semences et pris en charge les frais de séchage et de stockage du blé et maïs des années précédentes.

Demain de la betterave et du sucre
Et quand on est jeune, on se projette dans l’avenir. Alors Stéphane y va de ses idées : «pourquoi pas l’an prochain cultiver de la betterave pour la transformer en sucre? L’année suivante du lin pour faire des vêtements?» Une façon de boucler la boucle en mettant en avant l’esprit de filière. Une manière de constater aussi que, du côté des JA, la problématique de l’échangeur de Secqueville-en-Bessin et celui de ces petits ou grands frères n’est pas près d’être solutionnée.  «Agriculture, ta terre fout le camp mais en plus on y laisse monter en graines toutes sortes d’adventices, ce qui est interdit par la loi chez les agriculteurs». Un sujet semble-t-il assez loin des préoccupations des candidats à la présidentielle ? Rendez-vous désormais en juillet pour les moissons solidaires.

Plus de réfugiés
«Ce don nous sera très utile, assure Yves Litzellmann. Il n’y a pas plus de migrants à la table des Restaurants du Cœur mais plus de réfugiés qui viennent notamment d’Albanie. Ces réfugiés, ce sont ceux qui ne sont pas candidats au départ. Ils veulent rester en France. Le nombre de bénéficiaires a augmenté de 50 % cet été et devrait encore augmenter de 15 % cet hiver soit 1500 personnes qui viendront s’ajouter aux déjà 8000 bénéficiaires. C’est l’équivalent d’une ville comme Ouistreham». Et rappelant les fondamentaux de l’assssociation créée par Coluche «gratuité et accueil inconditionnel», le président des Restaurants du Cœur d’insister sur le fait que l’augmentation des besoins liée aux réfugiés ne se fait pas au détriment des bénéficiaires habituels.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

GAGNEZ 2 PLACES POUR LE MATCH SM CAEN - PARIS FC
Jeu concours pour aller encourager votre club normand au stade d'Ornano !
Deuxième en partant de la droite, Philippe Denis a reçu dans sa ferme un parterre de responsables, dont Arnaud Rousseau (deuxième en partant de la gauche).
Tuberculose : Arnaud Rousseau à l'écoute des éleveurs
À l'occasion de sa visite dans l'Orne, Arnaud Rousseau s'est rendu à Landigou, sur l'exploitation de Philippe Denis, dont le…
Valentine Amette, 22 ans, céréalière, s'est lancée dans son projet de meunerie. La Farine de Valentine est disponible à la boulangerie de Pont-d'Ouilly, de Fresné-la-Mère ou encore chez elle, à Bazoches-au-Houlme, les premiers lundis du mois, de 9 h à 12 h.
Valentine Amette, agricultrice au champ et au moulin
Nous l'avions rencontré en fin d'année dernière, alors qu'elle se présentait au concours Miss agricole 2024. Alors aux champs,…
Toutes les animations sont gratuites (sauf la restauration et le baptême en hélicoptère).
Des bonshommes de paille débarquent dans la Manche
À la veille des moissons, les Jeunes agriculteurs ont monté des bonshommes de paille un peu partout dans la Manche. Un bon moyen…
Cette baisse des volumes a été annoncée alors même que "nous sortons d'une période compliquée", dénonce Yohann Serreau, président de l'OPNC (570 producteurs, 422 ml de lait).
Lactalis confirme la baisse de ses volumes
À l'assemblée générale de l'OPNC (Organisation de Producteurs Normandie Centre), organisée à Sées, dans l'Orne, en juin 2024 et…
"Transmission-installation, que peut-on faire de plus ?" Tel était le thème de la table ronde à laquelle participaient Clotilde Eudier (vice-présidente de la Région Normandie), Emmanuel Hyest (président de la Safer de Normandie), Anne-Marie Denis (présidente de la FRSEA Normandie), Emmanuel Roch (président de JA Normandie), Guillaume Larchevêque (Chambre d'agriculture Normandie) et Bruno du Mesnildot (Propriété privée 50).
Safer et installation : faire plus grâce à une volonté commune
"Nous avons toute une génération de jeunes à installer. On doit et on peut certainement faire mieux sous condition d'une volonté…
Publicité