Questions à Jonathan Lenourichel, président du Groupement de défense sanitaire du Calvados
Colloque tuberculose bovine début septembre 2025 : "la journée est ouverte à tout le monde"
Le GDS Calvados et le GTV Normand organisent une journée d'échanges et d'expertise autour de la tuberculose bovine, mardi 9 septembre 2025 à Falaise, dans le Calvados.
Le GDS Calvados et le GTV Normand organisent une journée d'échanges et d'expertise autour de la tuberculose bovine, mardi 9 septembre 2025 à Falaise, dans le Calvados.



Pourquoi organiser cet événement ?
On [les GDS, les services de l'État, les Chambres d'agriculture, GTV, fédération des chasseurs, etc. N.D.L.R.] fait souvent des réunions avec beaucoup d'interlocuteurs, mais les agriculteurs ne comprennent pas forcément toutes les décisions prises, le pourquoi du comment de telle application, etc.
C'est donc l'occasion de faire un bilan au bout de cinq années d'actions réalisées. L'idée, c'est de comprendre ce qui est fait en matière de biosécurité, de tuberculose. Et d'aller plus loin !
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Pourquoi avoir choisi un format d'une journée ?
L'objectif, c'est d'aller plus en profondeur sur la connaissance de cette maladie, sur les méthodes de détection et de lutte, la faune sauvage, les causes de contamination, etc. afin de répondre à toutes les questions pouvant être posées.
Les intervenants sont des scientifiques. En quoi est-ce important pour vous, organisateurs ?
Nous voulons casser les idées reçues à l'heure où nous entendons beaucoup de fausses vérités. [...] Les personnes sachantes, vétérinaires, chercheurs et autres, sont plus à même de répondre aux questions. C'est l'occasion de confronter les opinions à la crédibilité des scientifiques. L'objectif, c'est que les discours soient le plus accessibles possibles.
Qui peut assister à cette journée ?
Nous l'avons ouverte volontairement à tout le monde. Nous avons invité en priorité les exploitations ayant été foyers de tuberculose, les responsables professionnels, mais aussi des personnes extérieures. L'idée, c'est bien que tous les agriculteurs du Calvados et de l'Orne puissent faire le déplacement.
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Par contre, je ne veux pas ce que ce soit une réunion politique. On est là pour parler de la maladie, des choses qui se font, même celles qui se font moins bien. Rien n'est parfait, d'où les temps d'échange, de pédagogie.
Certains vous reprochent d'être trop "sévères" dans l'éradication de la maladie sur le territoire. Que leur répondez-vous ?
Les mesures sont assez dures car on a l'espoir de maîtriser la maladie, contrairement à d'autres régions de France. On ne peut pas laisser un animal douteux dans la campagne. Et je rappelle que ce n'est pas parce qu'un animal ne réagit pas à l'intradermo-tuberculination et qu'il est négatif à l'interféron, qu'il ne porte pas la mycobactérie en lui. [...]
La maladie dans le Calvados, dans son ensemble, est proche d'être maîtrisée [un cas a été détecté depuis le début de la prophylaxie 2024-2025, contre trois cas en 2023-2024, N.D.L.R.]. Nous n'avons pas constaté d'infection de la faune sauvage. Il y a de moins en moins de détections de réagissants lors des prophylaxies. Tous ces éléments nous laissent donc penser que nous sommes sur une voie décroissante, qui tend à l'éradication.
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