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La Commission nationale des agricultrices au SIA
[CÔTÉ CONFERENCE] Et si les agricultrices osaient s'engager ?

Au salon de l’agriculture à Paris, la Commission nationale des agricultrices (CNA) de la FNSEA organisait une table ronde le 29 février 2024 autour de la thématique du sport et de l’agriculture. Deux domaines aux valeurs similaires en termes d’engagement, de valeur, de partage, d’égalité…

Il y avait deux femmes et deux hommes à la table ronde, parlant d’égalité en agriculture et dans le sport. Égalité parfaite. Dans l’assistance, ce n’était pas le cas. Et pour cause, cette table ronde était initiée par la CNA (Commission nationale des agricultrices) de la FNSEA. 

À cette table ronde, participaient deux acteurs du monde agricole, Joel Limouzin, agriculteur, ancien président de la chambre d’agriculture de Vendée, et ancien président du Fonds national agricole de mutualisation sanitaire et environnemental (FMSE), Catherine Faivre-Pierret, présidente de la CNA et agricultrice dans le Doubs, et deux acteurs du monde sportif : Cindy Pellegrino, championne de France d’aviron et chef d’entreprise et Jean-Luc Denéchau, président de la fédération Française de voile. 

Lire aussi : [LA TABLE RONDE] La féminisation en milieu agricole ? Peut mieux faire

Porter des dossiers collectivement

Cette table ronde a permis de mettre en valeur la manière où les quatre intervenants pouvaient s’épanouir dans leur engagement tout comme dans leur vie personnelle. Catherine Faivre-Pierret est la seule femme au sein du bureau de la FNSEA. « Ce n’est pas un frein ! Loin de là ! Nous sommes complémentaires. Dans le sport, c’est la même chose. J’ai toujours trouvé des hommes pour m’accompagner comme Joel dans la course à pied, ou d’autres hommes pour des projets. On ne peut pas porter les dossiers si on n’est pas épaulé », confie-t-elle.

Prendre du pouvoir

La vision des femmes et des hommes sur l’engagement n’est pas tout à fait le même. « Quand je sollicite un homme, il ne me parle jamais de confiance et il me donne sa réponse en dix minutes. Quand je sollicite une femme parce que je connais ses compétences, elle va hésiter davantage. Je vais devoir la convaincre parce qu’elle a tendance à parler des compétences qu’elle n’a pas », indique Jean-Luc Denéchau qui n’hésite pas non plus à souligner que les hommes et les femmes n’expriment pas le même niveau de satisfaction à l’issue d’une réunion. 

Les deux hommes de la table ronde n’ont pas hésité à conseiller aux femmes de trouver les moyens de prendre des responsabilités. « Le pouvoir ça ne se donne pas, ça se prend », note Joel Limouzin. Et surtout, « cela se partage en famille », ajoute-t-il. C’est ce qu’il a fait en matière de sport pour vivre sa passion et trouver son équilibre. 

Lire aussi : L’engagement féminin dans la Manche comme à Paris

Un meilleur crédit d'impôt

Les agricultrices qui s’engagent n’oublient pas pour autant d’être présentes à la fois sur l’exploitation, auprès de leurs familles, au sein de la maison… Et c’est pour cela que « la CNA veut porter une proposition pour les femmes qui s’engagent afin de bénéficier d’un crédit d’impôts non pas de 50 mais 80 % pour celles qui font appel à des aides à domicile », souligne Catherine Faivre-Pierret. C’est un sujet qu’elle a déjà abordé avec Aurore Bergé, ministre de l’égalité entre les femmes et les hommes, pour qui « la CNA est importante. Nous allons continuer à travailler ensemble pour que tous les droits qui concernent les parents puissent être également accordées aux agricultrices. Nous savons que 4 agricultrices sur 10 ne prennent pas le congé de maternité parce qu’elles ne peuvent pas être remplacées. Elles ne s’arrêtent jamais », précise la ministre. Elle planche également sur un congé naissance, mieux rémunéré qu’un congé parental. « En agriculture, la féminisation est essentielle. Les femmes contribuent déjà au renouvellement des générations », conclut-elle. 

Lire aussi : La féminisation en milieu agricole ? Peut mieux faire

Un engagement olympique 

Dans l’agenda de Catherine Faivre-Pierret et Joël Limouzin, la date du 10 août 2024 est bien arrêtée parce que « nous avons reçu notre dossard pour le marathon olympique grand public, qui empruntera le même parcours que les athlètes, et de nuit ». Un nouveau défi sportif que les deux agriculteurs vont partager et qui pourrait inciter les femmes à oser comme le fait Catherine Faivre-Pierret. 

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