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CycleForWater : un an et 10 500 km plus tard

Pétronille, Hugo, César et William sont partis le 9 novembre 2022 autour du monde à vélo pour sensibiliser sur l’enjeu fondamental que représente la préservation de l’eau sur terre. Plus de 365 jours après, ils ont avalé 10 500 km à vélo, traversé 14 pays. Point d’étape à fin novembre 2023, avant d’attaquer l’Europe, direction Bayeux.

Pour fêter leur 1 an sur les routes, CycleForWater a partagé sur les réseaux : « Joyeux kebab d’anniversaire ! On fête nos 1 an sur les routes… et on est toujours ensemble ! Au cours de ces 12 derniers mois, on a vécu tant de choses : des centaines de galères, des milliers de rencontres et des centaines de milliers de moments fous ! On remercie chaleureusement tous les gens qui nous aident de près ou de loin. Et une pensée spéciale pour toutes les personnes extraordinaires qui ont croisé notre route. Le chemin est encore long avant de rentrer dans notre Normandie, mais on garde la même motivation ! »
© CycleForWater

Pétronille, Hugo, César et William sont déjà en Turquie. Fin novembre, ils longent la mer Noire et roulent du côté de Trabzon. Ils se rapprochent des portes de l’Europe. L’équipe de CycleForWater continue son périple pour sensibiliser sur l’enjeu majeur qu’est la ressource en eau. À coups de pédales, ces « héros, la tête dans le guidon », traversent les pays, rencontrent les habitants, s’informent, questionnent, enquêtent pour transmettre des messages, documenter les populations locales et alerter sur l’importance de préserver l’eau en général et potable en particulier. Pétronille raconte l’agriculture, l’eau, la route dans les derniers pays qu’ils ont traversés.

Lire aussi CycleForWater : Pétronille, Hugo, César et William pédalent en Australie

Inde, 1er pays producteur de lait mondial 

« 45 % des emplois sont agricoles. Surface moyenne d’une exploitation : à peine plus de 1 ha. Au global, il s’agit de petites exploitations relativement peu mécanisées. Le pays est le premier producteur laitier au monde : 6-8 litres de lait par vache, dont un tiers est conservé par l’éleveur. Après avoir passé quelques mois en Asie du Sud-Est, là où les produits laitiers très sont peu présents dans l’alimentation, nous les avons retrouvés massivement en Inde. Il n’y a pas vraiment de chaîne du froid : on a souvent croisé des personnes sur leur mobylette avec un bidon accroché de chaque côté pour transporter le lait. En matière de production de riz et de blé, l’Inde est le deuxième exportateur mondial, mais nous avons peu vu de mécanisation. Comme la production laitière, la production de céréales est réalisée par un grand nombre de petits acteurs. Eau : nous étions là-bas pendant la saison de la mousson, mais nous avons dû voir trois ou quatre jours de pluie sur un peu plus d’un mois !

En Inde, comme dans les autres pays, CycleForWater s’arrête dans les écoles. L’eau, enjeu d’aujourd’hui, se préservera en alertant les adultes de demain. @CycleForWater

Kazakhstan : alimentation carnée

Le pays est le plus gros producteur de céréales en Asie centrale. L’alimentation est très carnée. Les Kazakhs mangent de la viande à tous les repas. Nous sommes restés trois jours chez des locaux dans le désert du Manguistaou. Nous n’avons jamais mangé aussi « richement » : beurre, sucre et crème sont présents sur la table dans des ramequins à chaque repas.Environ 75 % des surfaces agricoles sont dédiées au pâturage, des steppes s’étendent à n’en plus finir. Il y a majoritairement des élevages de moutons, mais il y a aussi beaucoup de troupeaux de vaches, cochons, chameaux et chevaux. Nous avons souvent eu l’occasion de voir des troupeaux de ces deux dernières espèces lorsque nous pédalions dans le désert. Eau : territoire gigantesque et très varié. Près des montagnes (sud-est), pas de souci de quantité d’eau, mais des problèmes de qualité. Il y 20, 30 ans les gens buvaient de l’eau au robinet à Almaty. Aujourd’hui les canalisations n’ont pas été suffisamment entretenues et l’eau n’est plus directement consommable. Au bord de la mer Caspienne (sud-ouest), à Aktaou, c’est une usine de dessalement construite par l’entreprise française Veolia qui fournit l’eau aux habitants et aux industriels.

Au Kazakhstan, 9e pays le plus grand du monde, les canalisations ne sont pas suffisamment entretenues, rendant l’eau du robinet impropre à la consommation. @CycleForWater

Lire aussi CycleForWater : good morning Indonésie

Ouzbékistan : la mer d’Aral a disparu

C’est le plus grand pays enclavé du monde. Il souffre de désertification et de salinisation des sols. La disparition de la mer d’Aral a laissé la place à un désert. Celui-ci étant désormais à l’origine d’un changement local du climat, devenu très aride. La disparition de la mer est due au détournement des deux affluents de l’ancien quatrième plus grand lac au monde : l’Amu-Darya et le Syr-Daria pour irriguer les champs de blé et de coton, implantés par les soviétiques dans les années 1960 au Kazakhstan et en Ouzbékistan. Ils ont ainsi privé la mer d’Aral de 20 à 60 km3 d’eau, chaque année. En 1970, la mer d’Aral avait déjà perdu 9/10e de sa surface. Résultat : son taux de salinité a grimpé et des millions de poissons sont morts à la suite de l’assèchement. Tous les emplois régionaux liés à la pêche qu’offraient les bords du lac ont disparu. À vélo, nous avons longé les bords de l’Amu-Darya sur plusieurs centaines de kilomètres et avons observé des champs de coton à perte de vue. L’économie locale semble principalement tournée autour de cette culture qui nécessite l’emploi de nombreuses personnes, notamment lors de la récolte (manuelle). À Nukus, nous avons été hébergés par un Allemand travaillant sur le sujet de la mer d’Aral depuis deux ans. Il nous a confié que la culture de coton dans la région était beaucoup trop lucrative pour cesser, et ceci même si les conséquences environnementales sont catastrophiques. Il y a bien quelques acteurs locaux (une ONG ouzbek notamment) qui tentent d’implanter des filières alternatives et adaptées au nouveau climat, mais cela reste cependant minime…

Le campement pour la nuit, en Ouzbékistan. Les quatre cyclistes ont roulé des centaines de kilomètres le long du fleuve Amu-Darya. @CycleForWater

Géorgie : gérer les fuites d’eau

Nous avons pu rencontrer le responsable de la principale entreprise fournisseur d’eau dans la capitale géorgienne: Tbilissi. Il faut savoir qu’un tiers de la population du pays réside dans la capitale. L’enjeu est donc de taille. Celui-ci nous a expliqué qu’il n’y avait pas de problème lié à la quantité d’eau. Tout l’enjeu réside dans le fait de gérer les 400 fuites d’eau/100 km de canalisations/an (contre une moyenne convenable de 50/100 km/an), héritage des installations soviétiques vétustes de la ville. Par ailleurs, Tbilissi est une des rares villes où nous avons pu boire l’eau directement au robinet !
Dans les campagnes, c’est une autre histoire. L’eau du robinet n’est pas vraiment potable et le réseau d’eau est loin d’être homogène sur tout le territoire.
Nous avons traversé le pays de la capitale au bord de la mer Noire, à Batoumi. Les paysages ont été très variés et les climats également. Nous sommes arrivés dans la capitale, il faisait 25°C. Deux semaines plus tard, nous étions dans les montagnes à presque 2 000 mètres d’altitude et nous avons reçu 30 cm de neige.L’agriculture en Géorgie est à l’image de ce que nous avons vécu : diversifiée et variée selon les régions. Elle demeure relativement vivrière et familiale. Par ailleurs, c’est en Géorgie que les premiers vins ont été fabriqués entre 6 000-8 000 av. J.-C.. Mais, on vous rassure, le vin français reste bien meilleur ! » 

En Géorgie, CycleForWater est passé est dans les montagnes et a roulé sous la neige. « L’agriculture est aussi diversifiée que ses paysages », rapporte Pétronille Sartorio. @CycleForWater

 

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