Aller au contenu principal

Dispositif européen de réduction volontaire de la production laitière : comment le raisonner ?

Le 18 juillet dernier, l’Union européenne a décidé d'engager un plan de réduction de la production laitière européenne. L'objectif est de diminuer de 1 % la production dans les mois qui viennent. Quel sera le dispositif ? Quels éleveurs auront intérêt à répondre ? Premières pistes de réponse, qui seront à préciser dans les semaines qui viennent.

Le dispositif

La compensation sera à hauteur de 144 €/1 000 litres non produits par rapport au même trimestre que l'année précédente. Un complément de crédit français permet d'augmenter ces compensations de 103 € /1 000 l, soit 247 €/1 000 l pour les premiers 5 % de réduction.La date d'engagement de réduction pourra être le 1er octobre pour 3 mois. S’il reste des crédits de nouvelles sessions seront ouvertes à partir du 1er novembre pour 3 mois, etc. jusqu’en mars maximum.Les conditions à respecter pour les éleveurs (tableau 1) :

- avoir livré du lait jusqu’en juillet 2016 ;

- s’engager pour une quantité de lait à réduire supérieure à 1 500 kg (1 547 litres) ;

- s’engager pour une quantité qui n’excède pas 50 % de la référence.

Le paiement aura lieu 90 jours après la fin de la période d’engagement.Les crédits seront limités. Ils respecteront la règle : premier arrivé, premier servi. Il faudra donc que nos éleveurs choisissent vite s'ils y participent ou pas.Le dispositif sera géré par FranceAgriMer de façon dématérialisée sur internet. Tous les formulaires de demandes d’aides seront accessibles sur Internet mi-septembre.Les Organisations de Producteurs (OP) et les coopératives pourront déposer les demandes pour leurs éleveurs.

Comment raisonner une réduction de la production ?

Calculer un budget partiel

Le budget partiel est un bon outil pour raisonner ce genre de décision.

Un plus : connaître son coût de production du lait

La connaissance de son coût de production du lait est un atout.Avec des charges variables en moyenne de l’ordre de 170 euros, on voit que l’indemnisation à 143 € n’apparaît pas suffisante. Il faudra utiliser le plus possible le bonus pour les 5 premiers pourcentsSi l’on réduit sa production, tout en maintenant le nombre de vaches, cela ne peut être gagnant : s’il y a réduction, il devra y avoir réduction du nombre de vaches à nourrir.

Déterminer à partir de combien cela devient intéressant

L’indemnité est de 247 euros pour les 5 premiers pourcents, mais elle décroît vite ensuite. Elle n’est plus que de 196 € pour une réduction de 10 %. C’est dans cette marge de 0 à - 10 % que l’opération est la plus intéressante (tableau 2).


Attention aux engagements de régularité avec sa laiterie

Danone, Agrial, Sodiaal,... pénalisent de différentes façons l’irrégularité de la production : se rapprocher de son technicien de laiterie pour voir si les contraintes peuvent être adaptées.

Des cas d’opportunité à saisir

- Les exploitations qui vont manquer de fourrages à l’automne, pour une raison ou pour une autre, et donc vont produire moins à l’automne, peuvent regarder de près comment s’inscrire dans le dispositif.

- Les exploitations qui de manière générale auraient de toute façon réduit leur production sur les 3 mois qui viennent, peuvent solliciter l’aide.

Mais au final pour des gains peu élevés

Pour une exploitation moyenne normande qui produit 100 000 litres sur un trimestre, la réduction de 5 % engendre une prime de 1 235 euros. Une réduction de 10% 1 955 euros. Et il ne s’agit pas de gains nets ! Les sommes en jeu dans ce dispositif apparaissent donc peu élevées au regard des trous de trésorerie qui se sont créés ces derniers mois !

On peut télécharger le formulaire en tapant http://www.franceagrimer.fr/filiere-lait/Aides/Aides-de-crise/Aide-a-la…

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Les portes ouvertes Innov'Action, organisées par la Chambre d'agriculture du Calvados, ont eu lieu chez Gaëtan Leligois à Amayé-sur-Seulles.
La volaille, une évidence pour Gaëtan Leligois
Une porte ouverte s'est tenue jeudi 5 juin, à Amayé-sur-Seulles, chez Gaëtan Leligois, éleveur avicole. Objectif de la…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Publicité