Situation sanitaire 2025
DNC : "C'est l'initiative la plus désagréable, mais la plus sérieuse"
L'interdiction de toute sortie de bovins du territoire métropolitain a surpris plus d'un éleveur. Selon la profession, c'est "un mal pour un bien" afin d'enrayer la propagation de la DNC en France, à condition que le blocage ne dure pas.
L'interdiction de toute sortie de bovins du territoire métropolitain a surpris plus d'un éleveur. Selon la profession, c'est "un mal pour un bien" afin d'enrayer la propagation de la DNC en France, à condition que le blocage ne dure pas.
Face à la multiplication de foyers infectieux de Dermatose nodulaire contagieuse (DNC) en Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté et en Occitanie, Annie Genevard, ministre de l'Agriculture, a annoncé la mise en place de mesures renforcées sur les mouvements d'animaux avec, entre autres, l'interdiction de toute sortie de bovins du territoire métropolitain.
Une mesure permettant "d'ouvrir la confiance envers ses collègues européens", juge Anne-Marie Denis, présidente de la FRSEA de Normandie. Sans quoi, l'UE aurait bloqué elle-même les transferts d'animaux pour un délai d'exclusion indéterminé.
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Prudence et confiance
Cette mesure est valable jusqu'au 4 novembre 2025. "Nous sommes dans une région où il y a des mouvements d'animaux extrêmement importants. On accueille énormément de bêtes : la Normandie est la deuxième région de France en production de jeunes bovins et elle compte plus deux millions de bovins. Ça rentre de partout", brosse Anne-Marie Denis.
"On attend la levée des autorisations de recommercialisation extérieures pour retravailler sereinement."
"C'est supportable seulement si ça ne dure qu'une courte période. [...] Le risque économique, c'est que certains abattoirs ne tolèrent pas une fermeture complète des marchés extérieurs et que cela distance les lieux d'abattage des lieux d'élevage. Mais bien sûr, le danger c'est aussi de ne plus pouvoir faire entrer ou sortir d'animaux, ce qui menace la production au global, laquelle est notre raison d'être en élevage", constate-t-elle.
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"Tout le monde doit jouer le jeu"
"Quelques exploitations sont encore en surveillance sur nos départements. Une fois sorties de cet état, s'il n'y a pas d'autres animaux à risque, on peut espérer que la maladie puisse être derrière nous. Si l'on augmente la vigilance surveillance sanitaire, on va forcément accélérer le moment où notre pays pourrait obtenir l'ouverture à la vente de produits bovins vers l'étranger. J'ai bon espoir que les choses avancent si tout le monde joue le jeu."
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La biosécurité comme fer de lance
"Il ne semble pas que ce soit une maladie aussi sournoise qu'une pathologie comme la tuberculose bovine, rassure Anne-Marie Denis. Nos parents avaient de grosses inquiétudes autrefois sur la partie sanitaire. On avait un peu oublié ces soucis. Des maladies reviennent : la tuberculose, la FCO, la DNC, etc. Le climat change. Nous sommes au risque de voir de plus en plus de problèmes sanitaires".
Les OPA orientent alors les éleveurs vers les dispositifs de biosécurité. "Il faut y être attentif. Il existe déjà en Normandie des formations. Il y a un réel intérêt pour les agriculteurs à faire des audits sur leurs exploitations. Quand on se protège d'une maladie, on se protège d'autres", insiste-t-elle.
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