Aller au contenu principal

Assemblée générale des Jeunes agriculteurs de la Manche
[EN IMAGES] Et si les agricultrices osaient prendre leur place ?

Trente ans après avoir débattu de la place des femmes en agriculture, les Jeunes agriculteurs de la Manche ont replacé le débat lors de leur assemblée générale le 22 mars, avec le concours de six femmes déterminées à défendre la place des femmes en pensant à toutes "ces guerrières" qui l'ont fait les décennies précédentes.

Le mot " agricultrice " n'est apparu dans le dictionnaire qu'en 1961. Elles n'avaient pas de statut. " On ne savait pas comment les nommer ", souligne Jean-François Dorenlor, agriculteur et animateur de la table ronde de l'assemblée générale des Jeunes agriculteurs le 22 mars dernier au lycée de Saint-Lô Thère. Il s'est attaché à rappeler les dates importantes de l'évolution des droits des femmes comme le congé de maternité en 1976, la création d'une EARL en 1985 ou encore la possibilité de " créer un Gaec sous la couette " en 2010. 

Lire aussi : Jeunes agriculteurs de la Manche : "Foncez les filles"

Six femmes témoignent

Pour débattre de ce thème, six femmes ont accepté de partager leur expérience et livrer leur point de vue à savoir Catherine Guérault, ancienne présidente de la commission agricultrice de la FDSEA de la Manche, Virginie Renaud, chef d'entreprise dans le bâtiment, Laura Nowak, bergère au Val-Saint-Père, Manon Pisani, trésorière des JA National, Anne-Marie Crolais, président de CDJA des Côtes-d'Armor, et en visio Christiane Lambert, ancienne présidente de la FNSEA.

Lire aussi : Comment accompagner les agri'preneuses ?

Force et persévérance

Sans états d'âme, Anne Marie Crolais reconnaît qu'au début de son installation, "mon tracteur était mieux assuré que moi". Si ce constat fait sourire aujourd'hui, il traduit du combat qu'elle a pu mener en tant qu'agricultrice, tout comme Catherine Guérault qui s'est engagée une fois que sa fille soit grande et qui a porté des dossiers comme le congé de maternité. La place des femmes est tout autant une question en agriculture que dans le bâtiment. Virginie Renault a redoublé de "force et de persévérance" pour gagner cette légitimité. Où est le patron ? est une question entendue dans les cours des fermes tout comme dans les entreprises. Mais pour cette femme à la tête d'une cinquantaine de salariés, "plus les jeunes vont s'affirmer, plus elles trouveront leur place". C'est le cas de Manon Pisani, engagée au sein des JA Nat et en voie d'installation. "Je n'ai pas eu de difficultés à m'intégrer", reconnaît-elle. À 30 ans, Laura Nowak, bergère au Val-Saint-Père, a osé s'installer grâce à des patrons accueillants ou encore des cédants bienveillants. Et si elle fait le choix de conduire son exploitation seule, elle sait que si elle est il y arrive elle pourra être fière d'elle.

Une vie de famille

Si l'engagement n'est pas une question en soi, l'organisation et l'articulation avec la vie de famille on est une. "Pour nous, la troisième mi-temps c'est à la maison que cela se passe", note Catherine Guérault. "Si nous avons été préparées à être de bonne mère, de bonne fermière, il faut se violenter pour partir en réunion, en manifestation en laissant les enfants", ajoute Anne Marie Crolais. Et parfois ils ont suivi leur maman sur le terrain. " on n'en fait des enfants forts, autonome, avec des valeurs", reconnaissent Catherine et Anne-Marie. À la question de Pascal Férey, président de la Chambre agriculture de la Manche, que faut-il faire pour convaincre des responsables d'accompagner des projets portés par des femmes, la réponse ne s'est pas fait attendre par la voix de Manon Pisani. "Il faut connaître son sujet !"

Lire aussi : Les femmes dans le monde agricole (étude de la MSA Côtes normandes)

Se libérer du temps grâce au revenu

Par l'amélioration des conditions de travail, et notamment la robotisation, Sébastien Delafosse, président national des fermiers, espère pouvoir recruter plus de femmes dans les instances locales, départementales voire nationales. Mais pour Manon Pisani, "le problème, c'est le revenu qui permet de se libérer du temps, c’est le nerf de la guerre", conclut-elle. 

Cette assemblée générale a été aussi l'occasion d'avoir une pensée pour Paulette Lefèvre, première présidente de la commission féminine de la FDSEA de la Manche et pour toutes ces guerrières qui ont permis de faire avancer les droits des femmes. 

Comme chaque année, les JA mettent en scène une petite vidéo humoristique retraçant le thème de la soirée. 

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
La FCO-3 a été confirmée sur les 13 cas identifiés dans la Manche, 26 nouvelles suspicions
Au 21 juillet 2025, ce sont 13 cas de FCO-3 qui ont été confirmés dans la Manche en production ovine comme bovine. Et 26…
Du 18 au 24 août, onze équipes s'affronteront lors d'épreuves diverses comme les parcours routiers, le débardage, le labour ou encore la traction.
La route des chevaux de trait en Suisse Normande
Du 19 au 24 août 2025 aura lieu un événement majeur de la filière équine : "La route en Suisse Normande" dans la commune de…
En raison de la FCO, les concours d'animaux s'annulent dans la Manche
Le nombre de foyers a FCO ne cesse d'évoluer. En moins de deux semaines, ce sont 141 cas confirmés et 200 suspicions dans la…
1er foyer de FCO8 et 816 foyers de FCO3 dans la Manche
Le 12 août 2025, le premier foyer de FCO8 a été confirmé dans la Manche dans un élevage laitier situé dans le centre manche, dans…
Marcel Delaunay était "le roi de la logistique en manifestation."
Marcel Delaunay, un homme engagé pour le Pays d'Auge, dans le Calvados
Marcel Delaunay s'est éteint le 28 juillet 2025 à l'âge de 79 ans.
Publicité