Aller au contenu principal

Les Normandes à Paris
« Il fallait que ce soit un peu spectaculaire pour nous faire entendre »

Marie-Thérèse Mahé,

alors maraîchère et membre de la section des agricultrices de la Manche

Marie-Thérèse Mahé
© Marie-Thérèse Mahé

« C’était l’après-mai 68. Le statut de la femme en agriculture était loin d’être satisfaisant. À la MSA, on était dans la case « conjoint à charge », c’est pour dire. On avait une retraite insignifiante ; à la banque, l’époux était le détenteur des comptes. Par contre, quand on faisait un emprunt, on nous demandait de signer ! On avait l’impression qu’on n’était rien dans l’agriculture. On se battait pour exister. Nos maris étaient favorables à ce qu’on prenne notre place.

 

Je me souviens que sur les Champs-Élysées, on fonçait sur les barrières, mais les policiers étaient sympas, ils nous laissaient passer, puis ils couraient derrière nous pour nous rattraper ! Il fallait que ce soit un peu spectaculaire pour nous faire entendre. On était contentes d’être là, d’avoir réussi à descendre les Champs-Élysées.

 

Les femmes voulaient faire voir qu’elles étaient capables de se battre pour la profession, vis-à-vis des responsables de tous les organismes professionnels. On a été un peu déçues de ne pas être reçues par le ministre à Matignon. Quand c’étaient nos maris, il y avait toujours un ministre pour les recevoir. On en a parlé longtemps de cette manif, il y en a eu d’autres après. C’est une date mémorable pour nous les agricultrices.

Progressivement, nous avons pris notre place, à la Chambre d’agriculture, dans les coopératives, etc. Je suis entrée à la MSA dans les années 86/87, il n’y avait pas beaucoup de femmes alors. À la banque, ça a été beaucoup plus long. »

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
"J'ai du mal à croire que demain, il n'y est plus que du lait étranger. Il faut arrêter de décourager les jeunes de s'installer et soutenir l'élevage français", clame Emmanuelle Leroux, jeune installée de 28 ans.
Emmanuelle Leroux, éternelle amoureuse de Normandes
Emmanuelle Leroux, fan de Normandes et nouvelle présidente de l'Association des éleveurs de la race, entend prêcher un vent de…
1er foyer de FCO8 et 816 foyers de FCO3 dans la Manche
Le 12 août 2025, le premier foyer de FCO8 a été confirmé dans la Manche dans un élevage laitier situé dans le centre manche, dans…
A la foire de Lessay 2025, les concours d'animaux en suspens
Alors que la Foire de Lessay arrive à grand pas, les interrogations portent sur le maintien des concours d'animaux organisés par…
En raison de la FCO, les concours d'animaux s'annulent dans la Manche
Le nombre de foyers a FCO ne cesse d'évoluer. En moins de deux semaines, ce sont 141 cas confirmés et 200 suspicions dans la…
Marcel Delaunay était "le roi de la logistique en manifestation."
Marcel Delaunay, un homme engagé pour le Pays d'Auge, dans le Calvados
Marcel Delaunay s'est éteint le 28 juillet 2025 à l'âge de 79 ans.
Publicité