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FDSEA/JA du Calvados
La LME sans effet transparence sur le panier de la ménagère

150 agriculteurs, toutes productions confondues, ont manifesté vendredi dernier à Caen pour défendre leur revenu. Dans le collimateur : la grande distribution qui fait pression sur la transformation mais aussi les pouvoirs publics, dérégulateur de marché et initiateur d’une LME qui ne fonctionne pas.

La LME (Loi de Modernisation Economique), votée il y a quelques semaines par le Parlement, est un échec. C’est un des constats dressés par Patrice Lepainteur (président de la FDSEA) qui, avec Guillaume Férey (président de JA), a appelé vendredi dernier les agriculteurs à manifester.
Une manifestation en deux temps. Tout d’abord opération blocage, de 10 h à 13 h, des entrées du parking du centre commercial Leclerc d’Ifs. Ensuite, barbecue de 13 h à 15 h, devant la préfecture de région pendant qu’une délégation FDSEA/JA était reçue par le directeur de cabinet du Préfet, le DRAF et quelques élus ou leur représentant.

Marre d’être pris pour cible
“A chaque fois que le prix de la baguette augmente, c’est de la faute des céréaliers. A chaque fois que le prix du yaourt augmente, c’est de la faute des laitiers. Or, depuis quelques mois, on assiste à une baisse dramatique du prix des produits agricoles sans pour autant que cela ne se concrétise dans le panier de la ménagère. On en a marre d’être pris pour cible”. La LME, censée apporter de la transparence dans les étiquettes, fait chou blanc. Et Patrice Lepainteur, au nom de la FDSEA, de dénoncer une fois de plus “l’opacité dans les relations commerciales transformation/grande distribution”. Les pratiques commerciales plombent ainsi le porte-monnaie du consommateur et font du gras sur le revenu des agriculteurs. Une situation d’autant plus inadmissible pour les agriculteurs (toutes productions confondues) que les niveaux de charge dans les exploitations ont explosé. C’est un des premiers messages que FDSEA et JA ont lancé aux pouvoirs publics et aux élus lors de leur entretien à la Préfecture.

Rares élus ?
Des élus peu nombreux. Seuls Claude Leteurtre (Falaise) et Laurence Dumont (représentée par son attachée parlementaire) avaient répondu à l’invitation du syndicalisme agricole, se sont étonnés Guillaume Férey et Patrice Lepainteur. “Or, le Calvados est composé de 6 circonscriptions et l’agriculture est une composante économique, sociétale et environnementale incontournable de notre territoire”. Certains députés ont fait valoir un billet d’absence circonstancié (Nicole Ameline s’était excusée) mais du côté de la FDSEA/JA, on attend de voir sous quelle forme les élus absents apporteront leur soutien à leurs revendications.
Revendications qui concernent aussi le prolongement du Grenelle de l’Environnement. Un enjeu de société mais “halte à de nouvelles règlementations qui deviendraient insupportables sur nos exploitations”, a exhorté Patrice Lepainteur.

Quelques lueurs ternies par la bataille du lait
Au chapitre des bonnes nouvelles, les pouvoirs publics ont confirmé que concernant le dossier installation/bonification, il ne devrait pas y avoir de souci. “Le DRAF s’est montré optimiste sur les quelques dossiers de fin d’année”, a résumé Guillaume Férey. Autre avancée, le paiement des primes PAC pourrait être avancé de 15 jours à 3 semaines. Un petit plus côté trésorerie.
Mais ces quelques pas en avant n’ont pas sufft à rassurer les producteurs de lait sur le fil du rasoir depuis plusieurs semaines. “On aurait préféré que tout se termine mardi soir (ndlr : à l’issue de la réunion interprofessionnelle laitière qui s’est soldée par un échec)”, a regretté Jean Turmel, responsable lait de la FRSEA. “Il faut repartir au combat contre la grande distribution via leurs plates-formes de distribution et s’associer au mouvement national”. Mais avant d’appeler ses troupes à poursuivre la mobilisation, voire même à la muscler, Jean Turmel a dénoncé la politique gouvernementale. “400 Mrde pour les banques, ça veut dire que l’Etat intervient. Comment après cela nous interdire de vouloir fixer le prix du lait ? Qu’est-ce que c’est que ce pouvoir politique qui interdit les choses mais ne propose rien ?” Certes, l’Etat a mis de l’eau dans son vin. Comme la situation risquait de tourner au vinaigre, il a lâché du lest et autorisé la filière laitière à s’asseoir de nouveau à la table des négociations. “Pour 6 mois. Au-delà, il faudra trouver des règles DGCCRF compatibles”, acte Jean Turmel. Trop présent ou trop absent, l’Etat n’a pas trouvé le bon tempo dans cette crise laitière qu’il a contribué à déclencher. L’Etat sait pourtant faire. Cheville ouvrière du Modal’Prix qui a apporté beaucoup de sérénité dans la campagne pendant 10 ans : le ministre de l’Agriculture de l’époque, Philippe Vasseur, n’a pas manqué de rappeler Jean Turmel. Du grain à moudre pour Michel Barnier avant de se lancer dans les européennes ?

Le marasme des producteurs de lapins
• Depuis plusieurs mois, la filière lapin subit une crise dramatique qui touche tout particulièrement les producteurs. Confrontés à l’envolée des coûts des matières premières, les producteurs ne couvrent plus leurs coûts de production. L’augmentation des charges des éleveurs est de 20 000 e en moyenne sur l’année et cette situation dure depuis plus d’un an
(+ 40 % sur les prix d’aliment, ce poste représentant 60 % des charges). Les prix de reprise du lapin à la production n’ont quasiment pas augmenté bien qu’un plan de maîtrise de la production (- 5%) ait été mis en place sur 2008 et les abattoirs (Société Normande de Volailles – groupe LDC – 61) n’ont pas répercuté l’augmentation des charges à la Grande Distribution. Le coût de production moyen est passé de 1,70 e/Kg vif à 1,90 e/Kg vif suite à l’augmentation des charges. Le prix moyen de vente consommateur a été de 8,24 e/Kg en 2008, en augmentation de 3% par rapport à 2007. Dans ces conditions, depuis un an, le revenu des éleveurs est nul pour certains et négatif pour une grande majorité, en particulier les récents investisseurs. Pour faire face à la crise en 2007, les pouvoirs publics ont accordé à la filière une première enveloppe de 1 Me répartie entre les abattoirs pour compenser partiellement les efforts de dégagement de stocks de congelés réalisés en 2007 et les organisations de production pour compenser partiellement les pertes de chiffre d’affaires subies par les producteurs. Compte tenu des graves difficultés de nombreux éleveurs confrontés à une dégradation rapide de leur trésorerie, ces aides sont totalement insuffisantes.
Normandie Lapin demande donc en conséquence la mise en œuvre des mesures suivantes :
- des aides pour la trésorerie des producteurs de lapins dans le cadre du Fonds d’allègement des charges au sein duquel une ligne spécifique lapins doit être allouée,
- la prise en charge des cotisations sociales des éleveurs de lapins,
- l’appui des pouvoirs publics à l’adaptation de la production au marché avec une aide au financement de cessations d’activité.

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