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À la table ronde des partenaires de la Safer de Normandie

Jeudi 10 septembre, la Safer de Normandie organisait son assemblée générale, accueillie par la Région Normandie à l’abbaye aux Dames, à Caen. Une table ronde était organisée sur le thème des partenariats de la Safer : des fermes ou des firmes… des campagnes vivantes ou des déserts ruraux ?

SAFER AG 2020
De gauche à droite : Jean-Yves Heurtin, Hubert Courseaux, Laurence Meunier, Emmanuel Hyest, Johann Koullepis, animateur.
© DR

Entre les chevaux et les vaches, la fin de la guéguerre ?

Laurence Meunier, présidente du Conseil des chevaux de Normandie : « nous sommes la première région d’élevage au monde pour les trois disciplines que sont les courses de pur-sang, le trot et le concours hippique ; la première région pour la recherche avec cinq centres. Nous sommes reconnus agriculteurs depuis 2005 et partenaires historiques de la Safer. Les terres rétrocédées à la filière équine le sont au prix agricole normal. Nous avons tout à gagner à favoriser le cheval en Normandie ».

Hubert Courseaux, premier vice-président du Calvados chargé de l’agriculture, président de la communauté de communes Terre d’Auge : « Terre d’Auge compte 44 communes, dont certaines ont plus de chevaux que de vaches. Dans les années 1970-80, les fermes de 5-10 ha ont été rachetées par les éleveurs de chevaux. La concurrence entre le cheval et le lait passe un peu ».

Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d’agriculture du Calvados : « nous devons avoir une approche compartimentée entre la filière équine structurée, qui apporte de la valeur ajoutée au territoire, et celle plus ludique qui génère de l’agacement chez les paysans dont les collecteurs de lait ne viennent plus car ils sont isolés. Je suis partagé car des exploitations sont victimes des effets induits ».

Emmanuel Hyest, président de la Safer de Normandie : « nous mettons en avant une convention avec le Conseil des chevaux, d’accompagnement de professionnels. Le site de Goustranville (qui accueille les étudiants de maison Alfort, NDLR) fait venir des vétérinaires. C’est aussi un soutien à l’élevage bovin ».

Éviter, réduire, compenser, réserves foncières : la consommation des terres

Hubert Courseaux : « il existe plusieurs schémas d’organisation territoriale, mais trop cloisonnés. Souvent, des terres à valeur agronomique supérieure sont consommées. Les plus difficiles à convaincre sont les maires. Il n’y a jamais eu autant de logements vacants dans les villes et villages. Il faut que tout le monde se mette autour de la table. Le Calvados compte 600 000 m2 de friches industrielles ».

Jean-Yves Heurtin : « travailler les friches industrielles coûte, mais c’est vertueux. Chacun a ses portes d’entrée avec la Safer, mais il ne faut pas que les collectivités sentent des failles. En tant que président de Chambre, je pense qu’il faut avoir des outils de production pour des jeunes qui croient dans notre métier, de l’intensif au bio. Chaque mètre carré est important ».

Emmanuel Hyest : « la réserve foncière est un moyen de mettre en œuvre les politiques publiques, quelles qu’elles soient, vues par le prisme agricole. L’anticipation est le maître mot du marché foncier et il appartient à la Safer de remplir ses missions avec tous les acteurs de l’espace rural. Imaginez le peu de conflits fonciers qu’il y a eu ces 50 dernières années en France. Le seul connu, c’est Notre Dame des Landes. Et la Safer n’était pas présente ».

Le mot de la fin

Emmanuel Hyest : « j’espère que nous avons réussi à montrer la complémentarité des partenariats au sein de la Safer. Sortons de l’opposition. En France, nous avons la chance d’avoir des jeunes agriculteurs formés. Répondons-leur positivement. Nous avons vu, avec la Covid-19, l’importance d’avoir une filière agricole et agroalimentaire en France. Personne ne s’est posé la question de l’autonomie alimentaire car des jeunes s’installent. La Safer dispose d’outils pour orienter le foncier au service de nos territoires ».

Alexis Graindorge, président de JA de Normandie
" Signer un bail longue durée avec un jeune est le premier acte de confiance "
« Notre agriculture française a-t-elle encore un avenir ? On assiste à la montée en puissance du végétarisme et pire du véganisme, au changement climatique, à l’absence d’alternative aux produits phytopharmaceutiques. Nous sommes confiants en Normandie mais il existe des zones de déprise agricole. Dans dix ans, 50 % des agriculteurs partent à la retraite. En Normandie, on compte 600 installations par an. L’enjeu de demain est de compter sur ces nouvelles forces vives. Nous avons un gros travail de communication à fournir pour susciter des vocations. L’objectif est une installation, viable, vivable et transmissible pour un départ à la retraite. Nous devons accompagner les communautés de communes dans le développement de leurs projets territoriaux. La question est : comment attribuer des terres à l’installation plutôt qu’à l’agrandissement ? En garantissant le fermage et en faisant confiance aux jeunes, ce que propose la Safer. »
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