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Témoignage : le pastel, une alternative à la betterave ?

Une filière pastel est en cours de structuration entre la Somme et le Calvados. Aurore Cottrel, agricultrice bio et Arnaud Besnier, entrepreneur de travaux agricoles, cherchent une alternative à la betterave sucrière. Objectif : une centaine d'hectares en 2030.

PASTEL CULTURE
Plante bisannuelle, ce sont les feuilles qui sont récoltées en première année et dont on extrait le pigment. En seconde année, on récolte la graine pour resemis ou extraction d’huile.
© DR

Et si le rêve bleu devenait réalité ? Aurore Cottrel et Arnaud Besnier y travaillent encouragés par l’obtention récente du trophée de la bioéconomie (lire ci-dessous). Aurore Cottrel est agricultrice bio dans la Somme. Elle est passionnée par la culture du pastel qu’elle travaille « de façon artisanale ». Arnaud Besnier est entrepreneur de travaux agricoles et agriculteur dans l’arrière-pays deauvillais. Contraint par la fermeture de la sucrerie de Cagny (14), il cherche depuis une alternative à la betterave sucrière.
Aurore et Arnaud se sont connus sur les bancs de l’école. Enfin, pas la maternelle, ni même la primaire, mais au cours d’une formation CER « Entreprendre et réussir » pour adultes en 2019. L’occasion pour 35 stagiaires d’échanger sur leurs problématiques respectives et phosphorer collectivement pour défricher l’avenir proche. La culture et la transformation du pastel se sont vite imposées comme un chemin à défricher.

Une plante bisannuelle

« Je n’ai aucune maîtrise de l’itinéraire technique. Je fais tout à la main », reconnaît humblement Aurore. Arnaud, c’est plutôt le contraire. Sur son exploitation, il a beaucoup expérimenté, tant agronomiquement que technologiquement. Il s’est donc essayé à la culture de cette plante bisannuelle qui se sème vers le 15 août, puis se fauche à l’autochargeuse de mai à septembre pour enfin monter en graine l’année suivante. Avec les feuilles de la récolte en première année, on extrait le pigment. En seconde année, on récolte les graines pour resemis ou en extraire de l’huile pour les cosmétiques.
Pendant plusieurs mois, Aurore et Arnaud ont prospecté les laboratoires pour des essais et affiner leurs connaissances. L’occasion aussi de tenter de régler la difficile équation de l’industrialisation de l’extraction. A ce jour, tout n’est pas solutionné mais les progrès sont considérables. L’heure est même à la levée de fonds en vue de la création d’une filière organisée et d’une unité d’extraction dans le département. Le ministère de l’Agriculture, en récompensant l’initiative par un trophée de la bioéconomie, montre tout son intérêt pour le pastel abandonné jadis au profit de l’indigo, un colorant synthétique produit à raison de 80 000 t/an dans le monde.
Bonne tête d’assolement, culture ne nécessitant que très peu d’intrants, aux débouchés garantis dans le textile (par exemple pour colorer des jeans bio et normand), dans la cosmétique, la peinture, l’alimentaire..., Arnaud évoque une sole d’une centaine d’hectares d’ici quelques années. Et si le rêve bleu devenait réalité ?

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