Parc du Perche
Les Maec, un plus pour Philippine et Léo
Mercredi 31 janvier 2024, Philippine et Léo Dodin-Lechevalier, éleveurs laitiers, ont accueillis le Parc naturel régional du Perche sur leur exploitation à Saint-Germain-de-la-Coudre (61) pour dresser le bilan de la nouvelle campagne d'engagement des Mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec), plutôt positif.
Mercredi 31 janvier 2024, Philippine et Léo Dodin-Lechevalier, éleveurs laitiers, ont accueillis le Parc naturel régional du Perche sur leur exploitation à Saint-Germain-de-la-Coudre (61) pour dresser le bilan de la nouvelle campagne d'engagement des Mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec), plutôt positif.



Philippine et Léo Dodin-Lechevalier ne jurent que par le bio. Éleveur d'une soixantaine de Prim’Holstein à Saint-Germain-de-la-Coudre dans l'Orne, le couple est soutenu par le Parc naturel et régional du Perche dans ses activités. Désireux de mener des actions pour la biodiversité, les Mesures agroenvironnementales et climatiques (Maec) - aides financières versées par la Région Normandie et coordonnées par le Parc, issue de la PAC - tombent à pic pour aider le couple à poursuivre ses efforts envers l'environnement et mener ses travaux. "Elles permettent d'inciter les exploitations agricoles à se diriger vers le développement de pratiques combinant performances économiques et environnementales. Ceux qui le souhaitent s'engagent sur une durée de cinq ans", indiquent le Parc.
Exit le maïs
Philippine et Léo sont installés depuis 2020 sur une exploitation de bovins laits, engagée en filière bio depuis plus de vingt ans. "On a repris cette ferme pour son histoire et sa philosophie, explique Léo. On veut aller encore plus loin sur plusieurs points agroécologiques", en diminuant davantage l'empreinte carbone de leur activité et en développant les prairies - ils sont passés de moins 75 % de prairies en SAU à plus de 75 %.
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Alors que la filière bio est en pleine crise, les Maec surviennent à point nommé. "Quand la période économique est tendue, on est très heureux d'avoir des mesures agroenvironnementales", complétées par des mesures localisées, souscrites par les éleveurs, comme le retard de fauche ou la plantation de haies, leur apportant quelques subventions supplémentaires.
"On voit qu'économiquement, ça a du sens, ça se tient. Ce n'est pas juste une théorie",
se félicite Thierry Liger, vice-président de la Région Normandie et de la commission agriculture-alimentation au Parc.
"Aujourd'hui, les Maec sont le seul élément économique qui valorise les externalités positives, explique l'éleveur. La qualité de l'air, le maintien de la biodiversité et la qualité de l'eau... Personne ne nous le paye, en tout cas dans le prix du lait, ce n'est absolument pas pris en compte." Léo et Philippine voient dans cette aide une opportunité d'en faire encore un peu plus pour l'environnement, notamment en remplaçant leurs 15 hectares de maïs par des prairies temporaires ou définitives.
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"En 2021, on avait l'idée d'arrêter le maïs, mais il y a un certain risque économique. Celui-ci a été contrebalancé par les Maec, avec un nouveau souffle au niveau de la trésorerie et, dans le même temps, une perte de lait compensée par moins de charges mécaniques. Il faut attendre d'avoir une vision sur le long terme", précisent Philippine et Léo, lancés dans la réalisation d'un séchoir en grange. Le bâtiment est monté, la griffe est en place, il ne manque plus que l'agencement intérieur. Cette nouvelle installation va générer des économies sur plusieurs niveaux. "Plus besoin d'enrubannage et la manutention va être réduite, le séchoir est relié aux logettes."
Bilan des MAEC en 2023
En 2023, c'est 100 agriculteurs qui se sont engagés sur les nouvelles MAEC avec le parc. 48 éleveurs répartis sur 4 600 ha, se sont engagés sur la mesure permettant de soutenir l'élevage valorisant les surfaces en herbe et permettant ainsi de préserver les prairies. A travers ces mesures, le parc vise avant tout à soutenir l'élevage et maintenir les prairies dans le paysage percheron. En effet, travailler à maintenir les prairies permet de protéger la qualité de l'eau, stocker le carbone, lutter contre l'érosion des sols et préserver la biodiversité.