Aller au contenu principal

Les producteurs de pommes ont du mal à digérer

Le changement de pied d’Agrial et de sa filière fruits à cidre suscite interrogation et incompréhension. Passée la surprise, les producteurs demandent des comptes.

© TG

ll Alors que les vergers se parent de leurs jolies couleurs du printemps, les producteurs de pommes font grise mine. La faute à l’annonce par Agrial (60% de la production nationale de cidre) d’inciter à la baisse de la production via une révision des contrats individuels et un plan d’arrachage.
Agrial met ainsi 3millions d’euros sur la table pour encourager ses producteurs à arracher une partie de leurs vergers. Le dispositif comprend aussi une révision des contrats. On passe d’une collecte totale des surfaces contractualisées à une collecte limitée en volumes.
Pour établir la référence, la coopérative a calculé la moyenne des livraisons des quatre dernières années, l’a majorée de 10% et lui a appliqué un coefficient de réduction de 20%. En somme, on demande aux producteurs d’apporter en moyenne 12% de pommes en moins par rapport aux quatre campagnes passées. Enfin, si la coopérative ne prévoit pas des pénalités pour dépassement comparables à la gestion des quotas laitiers, elle prévient que les quantités livrées en supplément seront payées selon « un barème dégressif ». A chacun de faire ses calculs et d’envisager d’autres usages pour ses pommes en excédent.


Compensation par le prix
« On comprend que l’année n’a pas été bonne, que la consommation est en berne mais cette gestion de la production nous laisse perplexes, » annonce Thomas Pelletier, président de la Fédération Nationale des Producteurs de Fruits à Cidre (FNPFC). Et pour cause, il n’y a pas si longtemps, Agrial recherchait des planteurs laissant augurer un développement des débouchés. Avec ce « changement de pied » du leader de la production française, c’est le désenchantement qui prime : « Agrial a incité à produire pour des marchés volatils, tels les concentrés à l’export, et s’est exposé à un retournement de marché, » analyse Thomas Pelletier. Dans ce contexte, la baisse des volumes livrés, entre la révision des contrats et l’arrachage de vergers, fait réagir les producteurs. « Cela concerne environ 40 000 tonnes de pommes, » estime Thomas Pelletier. Le total de la facture s’élève à « une baisse de chiffre d’affaires de 5 millions d’euros pour les producteurs, » calcule-t-il. Une perte de chiffre d’affaires à laquelle il ne trouve pas de compensation. « Agrial a plusieurs cordes à son arc pour éviter cela avec une diversité de débouchés. Nous attendons une compensation sur le prix de la pomme. Si la coopérative revalorisait ses prix d’achat, cela nous aiderait à amortir la perte, » indique le président de la FNPFC.

S’adapter à la volatilité
Ainsi donc la pomme à cidre connaît-elle, elle aussi, ses périodes de turbulences après des années porteuses. La volatilité des marchés agricole est générale et il semble bien difficile de prévoir les besoins des marchés tant les aléas sont nombreux. Témoin le Brexit qui aura modifié le taux de change entre l’euro et la livre sterling et rendu le concentré de jus de pomme français non-compétitif au Royaume-Uni. Il reste que les producteurs ne peuvent se contenter d’explications, aussi fondées soient-elles. Les plantations de vergers induisent des coûts qui ne peuvent s’amortir sur de courtes périodes, les producteurs ont besoin de visibilité et c’est sans doute ce qui manque aujourd’hui à la filière.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Publicité