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Expérience de science participative en Normandie
Lin pour tous, tous pour lin

Le teillage Vandecandelaere, en collaboration avec le laboratoire ABTE de l'université de Caen, mène le projet "Prosperity" visant à intégrer des fibres de lin dans des bioplastiques pour créer des matériaux composites 100 % biodégradables. L'année dernière, ils ont fait appel au Dôme pour mener une expérience de science participative nommée "Des générations plastiques" qui invite le public à tester la dégradation de ces matériaux dans le sol.

Depuis plusieurs années, le groupe Depestele explore les débouchés du lin dans les matériaux composites, notamment pour l'automobile, l'aéronautique et le nautisme. Avec le projet "Prosperity", en collaboration avec l'université de Caen et le teillage Vandecandelaere, le laboratoire ABTE (Aliments, bioprocédés, toxicologie, environnement) ambitionne d'intégrer cette fibre naturelle au PHA (polyhydroxyalcanoates), un polyester biodégradable produit par fermentation bactérienne de sucres ou lipides. In fine, le but est de créer un matériau composite 100 % biodégradable.

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Alléger, renforcer et biodégrader

"Nous avons déjà démontré l'intérêt du lin pour alléger et renforcer des structures, mais l'enjeu reste d'en faire un matériau totalement biodégradable", explique Davy Duriatti, responsable R & D chez Depestele. C'est dans cette logique que s'inscrit Prosperity, un programme de recherche lancé en 2022, avec un budget de 1,26 million d'euros financé par France 2030 et l'ABTE. Et dans la continuité de Prosperity, il y a "Des générations plastiques", projet qui invite le public, dont les agriculteurs, à tester la dégradation de ce matériau dans le sol.

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Ouvert au public

En parallèle des recherches en laboratoire, une démarche participative a été intégrée au projet sous l'impulsion de l'ABTE et du Dôme à Caen. Encadrée par Arnaud Rioual et Julie Amand, médiateurs scientifiques, et Romane Gallanti, stagiaire en deuxième année de master en médiation scientifique, l'initiative Des générations plastiques a déjà mobilisé 300 personnes entre octobre 2023 et juillet 2024 dont le but était d'élaborer d'un protocole scientifique visant à étudier la dégradation des matériaux. Ensemble, ils ont formulé 14 hypothèses de recherche, apportant des perspectives nouvelles aux chercheurs. "L'idée est d'apporter un regard extérieur aux chercheurs, en posant des questions auxquelles ils n'auraient pas forcément pensé", souligne Arnaud Rioual.

La seconde phase, en cours, consiste en la collecte de données via la distribution de 2 000 kits contenant des bandelettes de bioplastique aux compositions et épaisseurs variables. Les participants sont invités à enterrer ces supports et à observer leur dégradation après quatre mois.​

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Appel aux volontaires

La deuxième phase du projet, lancée il y a 15 jours et qui durera un an, consiste à tester la dégradation du bioplastique en conditions réelles. Pour cela, 2 000 kits contenant des bandelettes aux compositions et épaisseurs variées sont distribués aux personnes volontaires. "Les participants les enterrent et les déterrent quatre mois plus tard pour observer leur évolution", explique Romane Gallanti. Les agriculteurs, et notamment les producteurs de lin du groupe Depestele, sont particulièrement invités à y participer. "Ils connaissent leurs sols et pourront fournir des indications précises et précieuses sur les conditions pédologiques et climatiques d'enfouissement", précise Julie Amand. De plus, cette expérimentation pourrait permettre de trouver de nouveaux débouchés à une partie de la production de lin.

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