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Mystère autour d’un serial-boucher ?

Une balle dans la tête et les pattes arrière découpées : Franck et Stéphane Labarrière, éleveurs à Varaville, ont découvert une de leur bête charcutée la semaine dernière. Ce fait divers en rappelle un autre. Moins d’un mois plus tôt et à environ 10 km, un broutard avait également été massacré dans un champ. Et lundi, un troisième cas a été découvert à Ouville-la-Bien-Tournée.

La semaine dernière, Franck et Stéphane Labarrière ont porté plainte pour “acte de cruauté envers des animaux domestiques”. Mercredi 23 juillet au matin, Franck a découvert la dépouille d’un veau de 5 mois. L’abattage fut net. L’animal a reçu une balle au niveau du museau. Le projectile s’est logé dans le cou. La jugulaire a été sectionnée. “L’acte a été commis dans la nuit. Le sang était encore chaud. J’ai vu la dépouille en faisant mon habituel tour de champ. La carcasse gisait à une quinzaine de mètres de l’entrée de la parcelle”, témoigne l’éleveur.

Du travail de pro !
La gendarmerie a réquisitionné une vétérinaire. Ce dernier a procédé à une autopsie.  Les membres arrière de l’animal ont été découpés. “Selon le vétérinaire, il s’agit d’un travail de professionnel. Les tueurs disposaient d’un bon couteau et avait surtout bon geste”.

Vermifuge : des troubles digestifs pour les voleurs ?
Les voleurs sont repartis avec 80 kg de viande. Ils devraient, cependant, être déçus à plusieurs titres. “Au niveau gustatif, la viande risque de ne pas être très bonne. C’est un broutard”. Plus dérangeant,  les éleveurs venaient de vermifuger l’animal une semaine avant l’incident. “Avec le produit que nous avons utilisé, l’animal ne doit pas être abattu dans les 100 jours. Les potentiels consommateurs risquent une diarrhée”.
Ce cas rappelle celui de l’élevage de Denis Larsonneur, également éleveur dans le pays d’Auge, à Saint-Pierre-Azif.  (Lire l’Agriculteur Normand du 26 juin)  Une dizaine de kilomètres séparent les deux affaires. L’animal, dépecé des quatre membres, gisait dans un chemin, à une cinquantaine de mètres de la pâture où il avait été touché par balle. Les malfrats avaient visiblement agi en équipe, pénétrant dans ce pré situé sur le village de Branville avec un véhicule. Munis d’une carabine, ils avaient atteint la bête à la tête, avant de la traîner jusqu’à leur véhicule pour la tracter et la dépecer à l’abri d’un proche chemin.

Une découpe pas maîtrisée à Saint-Pierre-Azif
En revanche, les compétences des malfaiteurs diffèrent. À Varaville, l’autopsie a révélé un travail de professionnel lors de la découpe. À Saint-Pierre-sur-Azif, Denis Larsonneur indiquait : “Ce n’est certainement pas l’œuvre d’un boucher. Les quatre mem-bres ont été laborieusement sectionnés, les os broyés. D’après le vétérinaire, l’animal, était certainement encore vivant pour cette épreuve de torture. Quant à la viande, elle aura certainement mauvais goût ; la bête n’a pas été saignée”.
Les enquêtes sont gérées par les gendarmeries de Troarn et de Villers-sur-Mer. Les indices recueillis sont pour l’instant gardés secrets.

Un troisième cas

Dans son édition du 29 juillet, nos confrères de Ouest-France évoquent un veau dépecé à Ouville-la-Bien-Tournée. Le mode opératoire semble similaire. L’animal a d’abord été tué avec une arme à feu. Dans les colonnes du quotidien, les éleveurs évoquent “un travail de professionnel”.

JA et FDSEA ont alerté leurs adhérents par SMS
Une fois la gendarmerie alertée, Franck Labarrière a revêtu sa casquette de secrétaire général adjoint de la FDSEA. “Nous avons décidé d’envoyer un SMS d’alerte à tous les adhérents de la FDSEA 14 et des Jeunes Agriculteurs. En cette période de récolte, il n’est pas facile de surveiller les animaux. Les agriculteurs doivent cependant rester vigilants”. Les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA tenteront de rencontrer prochainement les responsables de la gendarmerie au niveau départemental. Dans l’Orne, un dispositif d’alerte par SMS est en place. Dans la Manche, le système vient d’être lancé (lire ci-contre) “Nous devons réfléchir à des dispositifs dissuasifs. Mais, nous ne pouvons pas suppléer les forces de l’ordre qui ne doivent pas oublier le milieu rural”, insiste Franck Labarrière.

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