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Section lait de la FDSEA
Prix du lait : le retour de valeur aux producteurs se fait encore attendre

C’est au sein du Gaec des Bohons, à Saint-André-de-Bohon que s’est déroulée la dernière session lait de la FDSEA de la Manche, sous la présidence de Ludovic Blin, exploitation qui avait reçu une délégation lors du congrès de la FNPL en mars dernier.

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La conjoncture et le prix du lait ont été au coeur des échanges de la dernière section lait de la FDSEA.
© DR

La crise sanitaire a impacté bon nombre de Français et les producteurs n’ont pas été épargnés. Dès le mois de mars, date du premier confinement, une inquiétude est née au sein de la filière laitière : la collecte allait-elle pouvoir être maintenue ? La fermeture de la restauration hors domicile et le recul des exportations ont profondément bouleversé les débouchés des produits laitiers. « On était dans l’incertitude. Il fallait envoyer un signal pour limiter la production laitière », se souvient le président de la section lait de la Manche, Ludovic Blin. Afin de répondre au besoin exprimé par les transformateurs de lisser le pic de collecte saisonnier normalement attendu au printemps, le Cniel a acté la mise en œuvre d’une indemnisation forfaitaire de 320 €/1000 l, versée aux producteurs de lait réduisant leur production en avril 2020 par rapport à avril 2019. « C’était une mesure nécessaire », assure-t-il. Un producteur sur deux a pu bénéficier de cette aide. Pour autant, les adhérents de la section ont pointé le manque de réactivité de l’Europe. « On est déçu de l’absence de réaction de l’Union européenne sur la gestion des volumes », indique Ludovic Blin, même s’il reconnait que celle-ci aura tout de même  donné son feu vert sur l’aide du Cniel et mis en place les aides pour le stockage privé de fromage, beurre, et poudre de lait écrémé.   

Le prix Agrial choque dans les campagnes

Si la production laitière est restée « dynamique », il n’en reste pas moins que 2020 aura été une année particulière. Et c’est en regardant les comptes de fin d’année que les éleveurs ont le plus réagi, notamment en visualisant l’observatoire des prix, reflétant le prix de base de toutes les entreprises laitières de Normandie. En moyenne, le prix de base tourne autour de 325 €/1 000 l. « C’est 5 euros de moins qu’en 2019 », souligne le président de la section manchoise. Mais c’est le prix appliqué par la coopérative Agrial qui a fait grincer des dents. La moyenne atteint 318,45 €/1 000 l. La plus faible de l’ensemble des transformateurs, avec une baisse de 9 €/1 000 l par rapport à l’année précédente. « Le prix n’y est pas », confirme Ludovic Blin. « Il choque dans les campagnes », poursuit-il. Un point de vue partagé par les adhérents réunis autour de la table. « Agrial doit s’arrêter de s’appeler coopérative », lâche l’un d’eux, prêt à lui décerner le bonnet d’âne.

L’effet EGA

En 2020, les producteurs remarquent que l’impact des EGA aura été moins visible que l’année précédente. Cependant, la loi issue des EGA « a permis d’augmenter la valorisation du lait sur le marché intérieur et ainsi de limiter la baisse du prix », assure le responsable syndical. Mais qu’en est-il dans les exploitations ? « Les coûts de production ne sont pas pris en compte au sein des coopératives », se désolent les éleveurs. Alors, ils se promettent de réagir en demandant notamment une rencontre avec les responsables d’Agrial pour partager avec eux le bilan du prix de base annuel et profiter de l’occasion pour échanger sur la prise en compte des coûts de production des éleveurs dans la détermination du prix. Celle-ci devrait se faire au travers du nouvel indicateur interprofessionnel de prix de revient, publié par le Cniel et évalué à 403 €.  Une meilleure prise en compte de celui-ci dans les négociations entre transformateurs et distributeurs est indispensable.

Donner de la visibilité

Les distributeurs ne sont pas oubliés. « Faire un relevé de prix dans les magasins est assez simple à mettre en place », note Luc Chardine, président des JA. Surtout qu’il y a eu des précédents, avec des données réelles sorties des rayons des enseignes de la Manche. Et en début d’année, il est envisagé de mettre les enseignes autour de la table comme cela s’est déjà déroulé les années précédentes. Rares sont celles qui manquent à l’appel. Les éleveurs de la Manche veulent continuer de responsabiliser tous les acteurs de la filière, notamment en période de négociations commerciales. « Si on veut que des jeunes s’installent, il faut qu’ils aient de la visibilité. Il faut que les prix repartent à la hausse », concluent d’une seule voie les adhérents de la section.

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