Aller au contenu principal

Quelle stratégie collective pour la filière “viandes en circuits courts” en Basse-Normandie ?

En Basse-Normandie, les circuits de proximité se développent, notamment en viande.

Les circuits de proximité se développent : demande des consommateurs en produits locaux, approvisionnement local des restaurations collectives, projets d’agriculteurs en circuits courts… Dans le même temps, on assiste à une recherche d’optimisation : le manque d’outils (abattage, découpe, transformation) sur certains territoires, une charge de travail importante pour les producteurs, et des initiatives collectives qui émergent (ateliers collectifs de transformation, magasins de producteurs…)… : des solutions doivent être trouvées localement pour pérenniser la production et développer la vente de viandes en circuits courts.

Un travail régional en cours

Dans ce contexte, en Basse-Normandie, les Chambres d’agriculture et la Fédération des CUMA mènent un projet “Quelles stratégies collectives pour mobiliser et pérenniser la filière “Viandes en circuits courts” en Basse-Normandie ?”, dans le cadre d’un Appel A Projet du Conseil régional. Au travers de réunions participatives sur 3 territoires, l’objectif est d’aboutir sur chaque zone, à l’élaboration d’un plan d’action opérationnel et pérenne, de créer la mise en relation entre agriculteurs, abattoirs, bouchers, consommateurs… et de faire émerger des projets viables et autonomes dans les années à venir.La première étape du travail a consisté en un état des lieux des filières “viandes en circuits courts” sur la région, grâce à une enquête auprès d’éleveurs (130 réponses), des entretiens directs (25), et une enquête auprès de bouchers (60 réponses).


Différentes organisations possibles

On constate des modes de fonctionnement et d’organisation variés : vente aux bouchers par une relation directe, vente directe en caissette au consommateur avec sous-traitance de l’abattage et de la découpe à un prestataire, atelier de découpe à la ferme, abattoir à la ferme (pour les volailles), appel à des prestataires extérieurs (fumaisons, conserve…), avec vente à des consommateurs en direct, ou à un intermédiaire (restaurant, magasin, restauration collective…) (voir schéma).


Des spécificités selon les espèces

En viande bovine, plus de 250 producteurs pratiquant la vente de viande en circuits courts ont été identifiés, et 8 abattoirs. Les abattoirs sont plutôt bien répartis, mais la question de leur pérennité se pose (Cotentin par exemple). De nombreux agriculteurs travaillent avec les prestataires de découpe, qui sont parfois très éloignés, d’où des contraintes lourdes en coût et en temps. Des ateliers de découpe à la ferme ont été mis en place, mais cette pratique reste minoritaire. La place que prend cette activité sur la ferme est très variable : 2 à 50 bovins/an. Certains approvisionnent les bouchers en direct, et aimeraient renforcer ces liens. Côté vente directe, la caissette sous vide, contenant de la viande fraîche et parfois des saucisses, est le mode de commercialisation majoritaire. La principale difficulté reste la communication et la recherche de clients.  En viande ovine, on compte 3 abattoirs. Beaucoup d’éleveurs ovins pratiquent la vente en circuits courts. Il existe également de nombreux éleveurs “non-professionnels” dont les pratiques sont difficiles à identifier. Les outils d’abattage sont mal répartis, d’où des temps et frais de route importants. Côté vente, la commercialisation aux bouchers est courante, notamment pour les agneaux, tout comme la vente directe aux consommateurs (caissette, carcasses et vif). 
En viande de porc, 50 producteurs ont été identifiés, et 4 abattoirs. La production est disparate sur le territoire, et on trouve peu d’outils d’abattage et de transformation hors Manche. Quelques producteurs ont mis en place des outils de découpe et transformation à la ferme, avec une très large gamme de produits : viande fraîche, charcuterie, plats cuisinés en bocaux… 
En volailles, 120 producteurs ont été identifiés. On compte de nombreuses tueries à la ferme dans la Manche, tandis que les producteurs du Calvados et de l’Orne sont plus nombreux à utiliser les services des abattoirs agréés CE (6 recensés). Peu de prestataires sont agréés en agriculture biologique, ce qui pousse les producteurs à faire de la route, ou à investir dans des tueries à la ferme. Les volailles de chair sont principalement commercialisées entières et en direct aux consommateurs. La gamme de produits frais et transformés à base de canard gras est large, en frais ou en conserve, notamment vers les épiceries fines. 
En ce qui concerne les autres viandes (lapin, escargot, daguet, autruche, chevreau, pigeon), on a pu recenser environ 25 producteurs qui pratiquent la vente en circuits courts.

Les principales forces et faiblesses

Voir tableau ci-dessus.


Des pistes d’amélioration

Les agriculteurs enquêtés ont soulevé l’importance de travailler sur les aspects suivants : - renforcer les partenariats entre acteurs (agriculteurs-bouchers  / agriculteurs - commerçants…) ;- renforcer les opérateurs existants ;- diversifier les outils : multi-espèces, labellisé Agriculture Biologique… ;- apporter un appui à la communication et la commercialisation ;- développer les outils de découpe/transformation à la ferme ;- mettre en place des structurations collectives : transport, abattage, découpe et transformation, vente…Des idées qui restent à creuser et approfondir… C’est l’objectif des réunions participatives qui vont être organisées dans chaque département en ce début 2015, afin de définir une stratégie collective pour pérenniser la filière “viandes en circuits courts” en Basse-Normandie, et auxquelles toutes les personnes concernées seront les bienvenues.

Vous êtes concerné !

La participation des acteurs du territoire (agriculteurs, abattoirs, prestataires de service, bouchers, commerçants, élus locaux, consommateurs…) est primordiale dans la réussite des réunions participatives, afin de prendre en compte les besoins et attentes de tous. Si vous êtes intéressé par ce sujet et que souhaitez participer :

- Calvados (secteur pressenti : Pays d’Auge) : Frédérique Salmon – 02 31 70 25 41 ;

- Manche (secteur pressenti : Cotentin) : Anne Manach - 02 33 06 49 91 ;

- Orne (secteur pressenti : Pays d’Auge) : Paul Rose - 02 33 31 48 06.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

Votre présence est un de leurs atouts !
CLIQUEZ ICI POUR PARTICIPER
Le château de Médavy, dans l'Orne, est une demeure classée du XVIIIe siècle.
Le château de Médavy ravagé par un incendie
Dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre 2025, un incendie s'est déclaré au château classé de Médavy dans l'Orne, en…
Laurence Lubrun et Eloïse Besniard ont présenté Mentor'elles, un mentorat destiné aux jeunes agricultrices qui souhaitent s'installer en exploitation.
Agricultrices, c'est  Natur'elles ! 
Mardi 30 septembre 2025, le lycée agricole de Sées a accueilli les Natur'elles, lors du forum Champs d'innovation at school.
L'année passée, l'édition avait réuni plus de 160 participant(e)s.
Marche solidaire : la déferlante rose est de retour à Omaha, dans le Calvados
Ce dimanche 19 octobre 2025, une centaine de personnes est attendue pour assister à la marche rose, orchestrée par la section des…
La saison de la chasse a débuté dimanche.
Dans l'Orne, la saison de la chasse s'ouvre à un nouveau dispositif 
La saison de la chasse a officiellement débuté dimanche 28 septembre 2025, dans le département de l'Orne. Le président de la…
Nathalie Hédou entourée de Nicolas Dupey et Nicolas Cauchard.
17e marché du goût à la Ferme des miroirs
Si la marque Manche terroirs existe depuis 27 ans, le marché du goût est arrivé dix ans plus tard. La 17e édition est programmée…
Publicité