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Rendement du blé : 2015, année des records

Moisson de records de rendements en Normandie pour la récolte 2015 ! Des dynamiques différentes se cachent derrière les chiffres.

En 2015, le rendement du blé en France (79 quintaux par hectare) a battu son record historique, établi depuis 17 moissons en 1998, qui était de 78 quintaux. Les régions normandes n’ont pas été en reste : l’ex-Haute-Normandie avec 94 quintaux a crevé son plafond établi depuis 2008. La Basse-Normandie a aussi égalé son record de 1998 à 82 quintaux. Mais derrière cette moisson de records, se cache des dynamiques très diverses.


L’ex-Haute-Normandie de records en records

Le rendement du blé dans les départements de la Seine-Maritime et de l’Eure montre une tendance régulière à la hausse. Depuis 25 ans, la tendance est à une hausse moyenne de 0,6 quintal par an. La Haute-Normandie s’inscrit là dans une dynamique des régions au nord de la Seine : la région Nord-Pas de Calais a atteint pour la première fois le chiffre de 100 quintaux de rendement régional moyen.La plupart des experts attribuent cette dynamique au réchauffement climatique. Toutes les régions au nord de la Seine profitent à plein des hivers doux que nous connaissons. Ils ne semblent pas connaître d’effet plafond, puisque ce sont aussi les régions au rendement les plus élevés qui progressent le plus !


L’ex-Basse-Normandie plafonne

Les départements de Basse-Normandie ont égalé en 2015 leurs rendements record datant de 1998, sans les dépasser. La tendance moyenne sur 25 ans est à une modeste hausse de 0,1 quintal par an, essentiellement par remontée des minimums lors des mauvaises années et non par une hausse des rendements maximum.Il semble donc que ces 3 départements ne tirent pas bénéfice de la hausse des températures comme peuvent le faire les départements plus au nord.De plus la surface de céréales cultivées en ex-Basse-Normandie est en hausse constante. On peut penser, au vu des résultats que les nouvelles terres céréalières ne sont pas de hauts potentiels pour la culture du blé. Un autre facteur a pu limiter la hausse des rendements : le développement de la culture de céréales en agriculture biologique. Grosso modo, le rendement d’un hectare bio est la moitié de celui d’un conventionnel. Le rendement haut-normand avec moins de 1 % de sa surface en bio, est donc moins contraint par le développement qu’en Basse-Normandie.

Le rendement français à la peine

Ailleurs en France, la récolte 2015 n’a pas du tout été exceptionnelle au sud de la Loire. C’est là une tendance qui se dessine depuis plus de 20 ans : les régions de l’Est, la Bourgogne, Rhône-Alpes voient leurs rendements plafonner, voire régresser, avec aucune perspective de dépassement des records établis au tournant du siècle.Certes, sous l’effet des excellents rendements au nord de Seine, le rendement français a battu son record établi depuis 17 moissons, mais cela ne dessine pas une tendance franchement à la hausse : sur 25 ans la tendance est à une hausse de 0,3 quintal par an. Ce n’est pas rien, mais bien peu quand on regarde en arrière : depuis les années d’après-guerre jusqu’à la fin du siècle, la tendance était à une hausse du rendement français de 1,2 quintal par an ! L’Europe dans son ensemble ne connaît pas le même plafonnement : elle a aussi battu son record de rendement en 2015 à 63 quintaux. De même, le rendement mondial du blé continue à croître, mais il se situe à un niveau beaucoup plus faible : de 31 quintaux en 2000, il est passé à 39 quintaux en 2013.

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