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Sans hésitation : devenir agricultrice

Estelle s’est installée dans un décor de carte postale. Pommiers haute-tige, herbe bien verte, relief, vaches laitières et cidre : toute la saveur du Pays d’Auge est réunie sur sa ferme. Mais avec un robot de traite et une clientèle “internationale”, la modernité s’est invitée dans ce coin typiquement normand.

Estelle Giard n’a que 22 ans. La jeune femme est pourtant installée à Montreuil-en-Auge depuis déjà deux ans. Frangipane, Marcelle et les autres vaches laitières de l’exploitation n’ont pas de secrets pour elle.  “Je ne me souviens pas quand j’ai décidé de devenir agricultrice. J’ai toujours voulu prendre la suite de mes parents. J’ai grandi sur la ferme. Je trouvais les noms des vaches”. La jeune femme a donc logiquement suivi le parcours à l’installation. Elle a ainsi bénéficié de 90 000 litres de quota supplémentaires sans reprendre de terre. Estelle s’est également familiarisée à la “paperasse” et découvert les relations bancaires. Pas toujours facile quand de nombreux jeunes de son âge pensent à faire la fête.

Robot : deux lots pour pâturer
Dans ce décor de carte postale, la tradition cohabite avec la modernité. La totalité des 100 hectares de l’exploitation est constituée de prairie.  Les vaches pâturent sous les vergers haute-tige. “Les terres ne se prêtent pas à la culture du maïs. Mes parents ont tenté d’en acheter au début des années 80, mais ils ont vite arrêté. ”, précise la jeune femme.
Cette orientation toute herbe n’a pas empêché la mise en place d’un robot de traite. “Mon père s’approche de la retraite. Nous n’avions pas la volonté d’agrandir l’exploitation, mais plutôt d’optimiser l’existant. Le robot nous a donné plus de souplesse”. Dans cette ferme, la technologie et le pâturage ne sont pas incompatibles.  La nuit, les vaches laitières disposent 10 hectares autour de la stabulation. Les jours d’été, le cheptel est géré en deux lots. Les bêtes traites pendant la nuit sont emmenées au pâturage, de l’autre côté de la route. Elles y restent jusqu’à 14 heures. Le second lot ne quitte le bâtiment qu’à partir de 12 heures. “Nos vaches pâturent ainsi six heures par jour dans des parcelles qui ne jouxtent pas le robot”, précise Estelle Giard. Cette stratégie est possible, car les vêlages sont groupés. “En juillet et août, les pics de lactation sont passés. Les vaches ne produisent qu’une petite vingtaine de litres. Ce système nous convient. Mener les vaches au pâturage nous prend 10 minutes. Et avec les vêlages d’automne, les veaux sont moins malades”.

Maîtriser le lait avant de s’attaquer au cidre
Titulaire d’un bac STAV et d’un BTS ACSE, Estelle Giard poursuit l’apprentissage auprès de son père sur la partie laitière de la ferme. “Ma mère s’occupe de l’activité cidricole. Je commence par le lait, j’ai déjà assez à apprendre dans le domaine. La cidriculture, c’est un métier totalement différent”. La jeune agricultrice s’occupe néanmoins du point de vente directe.  Et à observer les diverses nationalités à défiler au magasin de la ferme, la mondialisation a aussi touché ce point reculé du pays d’Auge.  Le reste de la production cidricole de l’exploitation est écoulé par un importateur en Italie, aux États-Unis et en Hollande. “J’aime mon métier. Il permet de créer du lien, plus qu’on ne le croit”, résume Estelle. Alors après ses journées de travail, elle n’hésite pas à retrouver ses homologues des Jeunes Agriculteurs pour préparer leur prochaine fête de l’agriculture. Le milieu rural a de l’avenir. Le sourire d’Estelle le confirme.

J'aime

- La guitare
- Le basket
- Sortir à Caen avec les amis
- J’aimais bien l’anglais à l’école, aujourd’hui, je le parle régulièrement

 

J'aime pas

- Je peux passer mes tours de tracteur, ça tombe bien, car ma mère adore le machinisme !
- L’image de “bouseux” parfois véhiculé par les médias

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