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Terres agricoles : le verger baisse pavillon

Sylvain Decaen produit des endives à Cambes-en-Plaine. Début juin, deux permis de construire pour des pavillons, à côté de chez lui, ont été affichés. Mais ils ne correspondent pas à ce que lui avait prédit le maire de la commune, Mickaël Bertrand. Il craint de nouveaux problèmes de voisinage.

Sylvain Decaen, à côté de l'un des deux permis de construire. Le verger doit être détruit pour laisser la place à quatre pavillons, à quelques mètres de la ferme du cultivateur.
Sylvain Decaen, à côté de l'un des deux permis de construire. Le verger doit être détruit pour laisser la place à quatre pavillons, à quelques mètres de la ferme du cultivateur.
© JP

« Le corps de ferme date de la fin des années 1800. Après la Deuxième Guerre mondiale, il a été divisé en deux. Mes parents se sont installés en 1973. La deuxième partie appartenait à la famille Pain. Quand Robert Pain est décédé en janvier 2007, ses frères et soeurs ont décidé de vendre le bâtiment. Il y a un an, un promoteur immobilier a tout acheté : le bâtiment et le verger. A ce moment-là, je suis allé voir le maire de la commune car j'avais peur de ce que la société immobilière allait en faire. Il m'a annoncé la construction de deux pavillons jumelés dans le verger. La partie déjà bâtie devrait, elle, être séparée en cinq logements. Le 2 juin, le premier permis de construire a été affiché, pour deux pavillons d'une surface plancher de 186 m2. Puis, le 8 juin, un deuxième permis de construire est apparu, pour deux autres maisons de 182 m2. Les constructions sont annoncées avec une hauteur de presque 9 m. Ca fait donc quatre maisons et une dizaine de voisins supplémentaires, très proches de chez moi. Neuf boîtes aux lettres, neuves, ont été installées. J'ai un mur mitoyen avec les futurs propriétaires des logements à bâtir. Je suis inquiet de leur attitude car j'ai été en procès avec la maison d'en face pendant une quinzaine d'années pour nuisances sonores et olfactives. C'était quinze ans de galère. J'ai  finalement eu gain de cause. Mais, avec autant de nouveaux voisins, cela me fait peur. »

Crainte des conflits
« Quatre pavillons, ce sont potentiellement huit voitures. Des voitures risquent de se garer sur le trottoir, elles vont impacter la circulation de la rue des Alliés, très passante. Un semi-remorque vient quotidiennement,  à 17 h 30, pour emporter les endives. Il entre dans la cour de la ferme, juste à côté du mur mitoyen. Je craints pour le bruit, parce que les nouveaux arrivants vont l'entendre tous les jours. »

Le maire dans le viseur
« En 2008, l'école était menacée de fermer une classe car il n'y avait pas assez d'élèves. Le maire a poussé les constructions afin de maintenir le nombre d'écoliers : 10 ha de terre agricole, où des agriculteurs étaient en place, ont été lotis. Cette année, il y a trop d'élèves, les classes sont surchargées et il va falloir agrandir le groupe scolaire. Il a une mauvaise gestion de l'urbanisation. »
« En plus, lors de ses voeux, il a vanté les écrins de verdure dans la commune. Et pourtant, ce poumon vert qu'est  le verger va disparaître. On sait qu'un agriculteur ne peut pas détruire une haie ou un verger comme il le souhaite. Alors que font les associations environnementales sur ce dossier ? Les règles en matière d'environnement sont à deux vitesses. Je n'ai pas eu le temps de contacter le maire depuis les permis de construire car j'ai eu beaucoup de travail. Je viens de finir les semis d'endives. Mais je regrette que les décisions soient prises sans concertation. Je regrette de les subir. »

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