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Rencontre haies
[EN IMAGES] Avec les haies, il faut oublier ses préjugés pour en tirer parti

Pré-Bocage Intercom Normandie a organisé, mercredi 14 février 2024 à Dialan-sur-Chaine, dans le Calvados, un après-midi d'échanges autour de la haie, en lien avec l'Afac Haies et Bocages de Normandie. L'occasion d'en finir avec certains a priori sur l'entretien des haies.

"On est là pour causer des haies et pour répondre à vos questions, pour changer votre façon de voir les choses", annonce d'emblée Marine Levrard, coordinatrice et responsable à l'Afac Haies et Bocages de Normandie. L'experte a fait le déplacement à Dialan-sur-Chaine, mercredi 14 février 2024, à la demande de Pré-Bocage Intercom Normandie. L'intercommunalité accompagne les agriculteurs du secteur depuis trois ans pour les encourager à replanter des haies bocagères "à long terme", précise Marion Gallet, technicienne Bocage.

Pré-Bocage Intercom finance à hauteur de 30 % (TTC) l'achat de plants bocagers, en plus du conseil, quand le Département du Calvados aide à hauteur de 70 % (HT). 

Lire aussi : Haies : une meilleure valorisation au cœur des préoccupations

Recéper

Alexandre Villière est installé en polyculture élevage sur 160 ha de SAU. Il a repris la ferme familiale en 2016 et il produit 500 000 litres de lait par an avec ses Prim'Holstein. "On essaye tant bien que mal de débroussailler les haies avant le maïs et le blé, reconnaît-il avec peu d'entrain. C'est une contrainte et énormément d'entretien." 

"La largeur optimale pour une haie, c'est trois mètres. Bien souvent, d'un côté il y a le champ, mais de l'autre une route. Auquel cas, il faut entretenir l'emprise", avertit Marine Levrard. © LM

L'occasion pour Marine Levrard de lui prouver que cette charge peut s'alléger avec quelques bonnes pratiques. "Regardez ici, il n'y a qu'un seul et même tronc, seulement un brin", pointe-t-elle. La conseillère suggère une taille de formation pendant les trois premières années - recépage des cépées et défourchage des hauts-jets. Le recépage consiste en "une coupe au plus près du sol, nette qui favorise l'indépendance racinaire", pour lui permettre de repousser plus dense.

Lire aussi : Entretien des haies et cours d’eau : un vrai casse-tête ?

"Il faut adapter la haie à l'exploitation et non l'inverse."

Afin de privilégier des prélèvements de bois fournis plutôt que "des coupes qui n'apportent rien", pour la valorisation, c'est une fois tous les 10 à 15 ans. Au lieu d'un tronc, on obtient ainsi un maillage de branches plus étoffé et donc plus solide, source de biodiversité.

"Le recépage, c'est ce qui sauve la haie et par conséquent, le bocage. Le rendement perdu en pied de haie, on le retrouve au milieu de la parcelle", insiste Marine Levrard.

Lire aussi : Entretien des haies et des cours d'eau : « l’agriculteur n’ose plus rien faire »

S'affranchir des idées reçues

Par ici, par là, du lierre grimpe sur les troncs et s'enchevêtre dans les branches. Marine Levrard rassure : "Le lierre est un indicateur de vieillissement des arbres de haut jet qui ont souvent été trop élagués. Il ne les étouffe pas contrairement à ce que l'on pense. Ça les gaine. Le lierre les protège du gel, de la chaleur extrême et il apporte des baies aux oiseaux et de quoi nourrir les abeilles à une période où aucune autre nourriture n'est disponible. [...] Ce sont des idées à déconstruire", s'exclame-t-elle sous le regard dubitatif d'une participante. 

Côté haies, pour l'entretien d'emprise, elle conseille d'utiliser l'épareuse. "Il n'est pas intrusif s'il est fait sur les repousses de l'année ou sur des petites sections. Le lamier a une coupe plus nette, mais il ne fait pas de détail, ce n'est pas une coupe sélective." Une reprise à la tronçonneuse est parfois plus utile. Autrement, la débroussailleuse et le broyeur sont parfaits pour dégager les pieds des arbres. En moyenne, les copeaux de bois peuvent être valorisés autour de 60 €/t ou en litières.

Lire aussi : [VIDEO] Quelles solutions pour valoriser son bois en Normandie ?

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