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Carotte de Créances : l’État n’assure pas

Des producteurs de légumes de la région de Créances ont comparu du 19 au 21 mai devant le tribunal de Coutances. Ils comparaissaient pour avoir fait usage ou commerce de dichloropropène, un pesticide interdit. La FDSEA de la Manche s’exprime par la voix de son président, Sébastien Amand et Jean-Luc Leblond, président de la section légumière du syndicat.

Carottes Créances
La filière légumière est depuis des années en recherche de solutions alternatives pour protéger la carotte de Créances du nématode.
© DR

La FDSEA considère qu’il est un peu facile de jeter l’opprobre sur des producteurs qui « ont choisi de sauver leurs productions et leurs entreprises face à l’incurie et la défaillance des services de l’Etat dans la gestion de ce dossier », note les responsables syndicaux, Sébastien Amand et Jean-Luc Leblond.
La filière légumière est depuis des années en recherche de solutions alternatives pour protéger la carotte de Créances du nématode, un ver parasite qui la rend inconsommable. La suppression arbitraire, depuis trois ans, d’un traitement adéquat a conduit à une impasse majeure. Le refus par l’Etat de mettre en place une clause de sauvegarde pour stopper l’importation de carottes traitées avec des produits interdits en France n’a fait qu’aggraver chez les producteurs le sentiment d’injustice et d’incohérence.

Des aides attendues

« Contrairement à certaines affirmations, les enveloppes promises en compensation des préjudices, tout comme celles décidées dans le cadre du plan de lutte contre le nématode engagé depuis deux ans, n’ont toujours pas été versées aux producteurs. Plus de la moitié des légumes consommés en France sont importés. La filière légumes française s’est engagée à relever le défi de la souveraineté alimentaire. Il faudra pour cela un soutien massif du gouvernement. Il devra honorer ses engagements et éviter des procès en sorcellerie contre l’agriculture manchoise et française, qui par ailleurs sont des plus vertueuses au monde », poursuivent les deux hommes. Comme l’ont réaffirmé encore le président de la République et son ministre de l’Agriculture lors de la journée sur la souveraineté alimentaire le 18 mai 2021, « il est hors de question de laisser des agriculteurs sans solutions pour protéger leurs cultures et encore moins d’importer des produits non conformes aux standards français et européens. Même si la fraude était avérée, la situation devra être appréciée sans occulter ces éléments de contexte », concluent-ils.

Le verdict rendu le 1er septembre
Le procès de dix maraîchers et trois intermédiaires s’est déroulé du 19 au 21 mai 2021. Ils étaient jugés pour avoir continué d’utiliser du dychloropropène au-delà de 2018, alors que ce produit avait été interdit. Durant trois jours, 12 des 13 prévenus ont gardé le silence sur les conseils de leurs avocats. Le procureur de la République, Cyril Lacombe, a requis des peines allant de 8 000 jusqu’à 100 000 euros d’amende contre les maraîchers. Il a également demandé des peines allant de 10 000 à 70 000 euros pour trois intermédiaires qui assuraient les commandes, la livraison et l’épandage du pesticide. Le jugement a été mis en délibéré au 1er septembre.
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