Aller au contenu principal

Face à Savencia
[EN IMAGES] 550 producteurs de Ouest'lait unis et dans l'attente

Après une forte mobilisation devant le site d'Armor Protéines (Savencia) à Maen-Roch, aux portes de Fougères le 8 février, les producteurs de l'OP Ouest'lait sont en attente de la décision du comité de règlement qui leur permettrait de prolonger leur contrat jusqu'à la fin de l'année 2024 qui devrait être connue le 16 février. 

Ils étaient plus de 250 producteurs à s'être déplacés le 8 février devant le site d'Armor Protéines (Savencia) à Maen-Roch, entre Saint-James (Manche) et Fougères (Ille-et-Vilaine). Et pour cause, le contrat initial qui liait les producteurs à Savencia arrive à échéance le 8 mars 2024. La date butoir arrive donc à grand pas. Mais pour les producteurs, l'objectif est de " rester unis ", expriment-ils les uns après les autres, ici dans l'Ouest comme à Jurançon (Pyrénées Atlantiques) où une mobilisation était également organisée. " On ne va pas vous vendre du rêve mais nous voulons défendre nos arguments ", souligne Landry Rivière. 

Lire aussi : Sunlait veut trouver une issue pour ses producteurs

Avant qu'une délégation de six personnes rencontre le responsable de la collecte, Guillaume Migault, le président de Ouest'lait a fait état de la situation. " On demande l'arrêt des pressions auprès des producteurs par Savencia. Il vous fait peur. Il fait du chantage au volume si vous ne partez pas de l'OP. C'est inadmissible ", insiste-t-il, lui qui a reçu une mise en demeure. " Nous voulons retourner à la table des négociations. L'organisation de producteurs a été créée dans le but de pouvoir négocier de manière collective. C'est votre outil. Il n'est pas question de partir de Sunlait ", martèle-t-il. 

Lire aussi : Sunlait contre Savencia : la bataille judiciaire fait rage

Une décision attendue le 16 février 

La situation est donc toujours conflictuelle entre les producteurs et l'industriel laitier. Désormais, la situation est scrutée par toute la filière laitière tout comme la décision du Comité de règlements des différends commerciaux attendue ce 16 février. " On est convaincu qu'on peut trouver une solution ", confie Landry Rivière, restant positif et combatif pour l'ensemble des producteurs. 

Lire aussi : Les producteurs sont déboutés et dégoûtés

Si aujourd'hui, 14 producteurs ont démissionné de l'OP, il en reste plus de 500 en quête de solutions après le 8 mars. À ce jour, " la volonté de ne pas discuter avec Sunlait ne donne pas le choix d'aller en cassation. On pourra la lever lorsque les six OP de Sunlait auront été signés avec Savencia Ressources laitières ", conclut Landry Rivière.

Lire aussi : Savencia ne veut laisser aucun producteur sur le bord de la route

Paroles de producteurs 

 

David Turpin, Saint-Laurent-de-Cuves

Installé en avril 2000 (70 vaches laitières)

La situation n’est pas facile à vivre. Mais je ne vois pas comment Savencia peut nous mettre dehors. Il y a dix ans, l’organisation de producteurs a été mise en place pour le bien de tout le monde, pour pouvoir négocier collectivement. C’est plus facile qu’individuellement. Et c’est ce qui fait la force de l’organisation de producteurs. Aujourd’hui, la situation n’est pas tenable. 

 

 

 

Rachel Lepeltier Bacilly

Installée en 1999 (85 vaches laitières)

La laiterie cherche toujours à nous écraser même avec le jugement de la cour d’appel. Cela ne m’empêche pas de dormir mais psychologiquement, ce n’est pas simple à vivre. Le dialogue est rompu. Savencia fait tout pour casser l’OP et l’AOP Sunlait. Je n’ai pas eu personnellement de pression mais cette situation est inquiétante. On veut tout faire pour défendre les producteurs. 


 

 

Michel Rivière, Brécey

Installé en 1989 (70 vaches laitières)

Il faut rester groupé pour faire pression, montrer qu’on est là tous ensemble. C’est le maitre mot. C’est l’état d’esprit du collectif. La situation m’inquiète. Mais Savencia est au cœur d’un bassin laitier. L’entreprise ne peut pas se priver de notre lait. Je n’ai pas vu de responsables dans mon exploitation mais le climat ne favorise pas les négociations. Elle va continuer à imposer son prix. 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout l'Agriculteur Normand.

Les plus lus

À 50 ans, Cyril Moitié a mis fin à ses jours.
Le Père Cyril Moitié disparu à 50 ans 
Le 21 mai 2025, le père Cyril Moitié, âgé de 50 ans, a mis fin à ses jours. Pus de 2 000 personnes lui ont rendu hommage, lui qui…
Le festival se déroulera sur deux jours les 31 mai et 1er juin prochains.
Tracto-rétro et moteurs en fête dans le Perche
Le Perche s'apprête à vibrer au son des moteurs et des amplis les 31 mai et 1er juin prochains, à l'occasion du tout…
Guillaume Marie, gérant de la Ferme de la vieille abbaye à Barbery, a accueilli Clotilde Eudier et les équipes de la Région Normandie pour une visite de la nouvelle ligne de production de la teurgoule.
L'engouement grandit autour de la teurgoule à Barbery
Teurgoule individuelle restauration, installée à Barbery, connaît un essor nouveau concernant la fabrication de la fameuse…
Quarante élèves de l'école de Gacé se sont rendus sur la ferme de Christophe Cougé au Merlerault.
Des enfants en immersion pédagogique à la ferme
Depuis le 19 mai, ce sont 19 exploitations ornaises, qui, dans le cadre du dispositif " Fermes ouvertes ", ont reçu des…
Vendredi 16 mai, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis la médaille du Mérite agricole à neuf récipiendaires.
Des agris distingués de la médaille du Mérite agricole
Vendredi 16 mai 2025, le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, a remis, au nom de la ministre de l'Agriculture et de la…
Tout au long de l'après-midi, pas moins d'une centaine de chevaux vont fouler le sable de Jullouville, seul hippodrome marin de Normandie et un des quatre de l'Hexagone.
Sur les hippodromes ou dans les champs, Claude Legrand garde la passion de l'élevage
Un coefficient de marée de 92/89, une basse mer à 16 h 45, voilà les ingrédients principaux pour organiser un…
Publicité