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Portrait d'éleveur
[EN IMAGES] Damien Marie entre vallons, vaches & cochons

Damien Marie est agriculteur depuis dix ans. Après une reconversion professionnelle, il s'est installé en Suisse normande sur une ferme laitière qu'il a totalement repensée. Électron libre, l'éleveur a découvert par hasard le porc de Bayeux, lequel l'a emmené jusqu'à Paris en février 2024.

C'est le 14 février 2014 que Damien Marie s'est installé sur une exploitation laitière, nichée au creux des vallons, en Suisse normande à Saint-Martin-de-Sallen. "Déjà dix ans", songe-t-il l'air rêveur. C'est ici, à la ferme de Montfort qu'il a imaginé un élevage sur-mesure à l'issue d'une reconversion. "Avant je travaillais dans l'installation de chaudières et la conception de piscines", déclare-t-il. 

Non issus du milieu agricole, il a fini par attraper le virus de la paysannerie à coups d'échanges avec son voisin éleveur laitier. Après s'être acheté "une vache Highland cattle, puis un tracteur, puis 10 ha", énumère-t-il avec amusement, il s'est inscrit en Brevet professionnel responsable d'entreprise agricole (BPREA) à Maltot. 

Aussitôt diplômé, l'homme originaire d'Aunay-sur-Odon a repris cette exploitation par le biais de la Safer. "Tout s'est enchaîné. Je suis arrivé là par hasard avec très peu d'expérience", reconnaît-il.

Lire aussi : Christelle Marie et ses porcs de Bayeux en virée au Robillard

À la recherche de rusticité

"La ferme a vachement évolué", conte Damien Marie. Du conventionnel à l'agriculture biologique, de 70 à 55 vaches, des céréales au tout herbe, Damien Marie bouscule l'organisation préétablie. "Nous avons cherché à retrouver de la rusticité et retourner aux basiques", explique-t-il naturellement. 

Le troupeau est mixé avec des Prim'Hosltein, initialement implantées, des Jersiaises et des Kiwis - race rustique issue d'un croisement entre la Jersiaise et la Frisonne-Pie Noire, originaire de Nouvelle-Zélande - sur laquelle s'ajoutent la race Montbéliarde ou la Rouge norvégienne. "Ce sont des vaches basiques, mais qui font énormément de matières grasse et protéique. C'est une plus-value à la laiterie [il est collecté par Lactalis, N.D.L.R] et top pour la qualité du fromage", relate-t-il. 

Depuis 2020, la ferme s'est dotée de sa propre fromagerie où elle transforme 35 000 l de lait pour fabriquer de la tomme, des fromages affinés et des enrobés aux herbes, ainsi que du lait, de la crème et du fromage blanc. Depuis fin 2022, la monotraite est de mise.

Lire aussi : [EN IMAGES] Le préfet se met à l'herbe lors d'une visite dans le Bessin

Le porc de Bayeux par hasard

Damien Marie souhaitait valoriser les sous-produits de sa literie (le sérum). C'est en suivant un concours porcs de Bayeux qu'il a entendu Alphonse Van Dartel, éleveur passionné de cette race, lancer un appel pour la sauvegarder. 

Ni une, ni deux, Damien s'est retrouvé avec deux femelles et un mâle compatible dans son étable. "Nous qui faisons de la vente directe, la viande de ce porc est toujours excellente car persillée et bien grasse", confirme-t-il. Les cochons sont nourris avec les résidus de fromagerie et la drêche, coproduit de la brasserie locale, ainsi que des invendus de potimarron et de courges d'un maraîcher voisin. "Tout est bio et ce n'est que du recyclage", se félicite-t-il. 

Avec la cochette Tennessee, Damien Marie et ses fils, Marcel (10 ans) et Émile (7 ans), ont remporté le 1er prix de section lors du concours de porcs de Bayeux au Salon de l'agriculture 2024. "On s'est pris au jeu", dit-il. © LM

Dans le laboratoire de 110 m2, la quarantaine de porcs est vendue en caissette ou au détail, à la commande, sinon en pâté, rillettes et boudin noir. "C'est beaucoup de travail, mais la vente directe et la transformation nous ont permis de faire la balance économique. On aime avoir ces multi-activités, c'est enrichissant", conclut-il avec enthousiasme, prêt pour une nouvelle décennie.

Lire aussi : [CÔTÉ PORCIN] Les porcs de Bayeux paradent sur le ring de Paris

Laura a rejoint son mari sur l'exploitation depuis 2020. Elle est en charge de la fromagerie et de la vente directe à temps plein, en plus d'un salarié et du boucher qui vient chaque semaine pour la découpe. © LM
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