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Porte ouverte Chambre d'agriculture
Circuits courts : un "regard vrai" à la Fontaine aux herbes dans le Calvados

Iulia Khramtsova et Yann Lefaux ont accueilli, mardi 13 mai 2025, des porteurs de projet intéressés par la production et la transformation de plantes aromatiques et médicinales à Clarbec, dans le Calvados.

Nous les avions rencontrés il y a un an tout pile pour découvrir les premiers aménagements de leur ferme située au cœur du Pays d'Auge : Iulia Khramtsova et Yann Lefaux ont de nouveau ouvert leurs portes, en lien avec les Chambres d'agriculture de Normandie.

Une rencontre a eu lieu mardi 13 mai à Clarbec, dans le Calvados, autour de la production végétale. Seize personnes ont fait le déplacement pour échanger sur le lancement de projets, l'installation, les circuits courts, la transformation, etc.

Lire aussi : [EN IMAGES] Iulia & Yann exploitent la magie des plantes à Clarbec, dans le Calvados

Découverte en groupe

À la Fontaine aux herbes, depuis septembre 2023, les odeurs sont toujours aussi multiples entre basilic, effluves de menthe, origan, sauge, marjolaine et bien d'autres senteurs encore.

C'est dans ce cadre propice à la réflexion que la Chambre d'agriculture du Calvados a invité des porteurs de projet à venir échanger avec les jeunes installés.

"Le but, c'est de permettre aux porteurs de projet de découvrir, sur de courtes périodes afin de ne pas les mobiliser trop longtemps, une production ou une autre en relation avec les circuits courts, synthétise Olivia Gonesse, conseillère diversification Can. C'est aussi pour se faire connaître de ces gens-là, afin de leur dire qu'on existe et de leur montrer sur quels domaines on peut les accompagner."

Lire aussi : Agreen instal Normandie 2023 : la part belle au végétal

Avancées

"Iulia et Yann avaient déjà un projet très arrêté, ils savaient ce qu'ils voulaient. On a fait en sorte que ça aille dans ce sens-là. Mais ce n'est pas le cas de tous les candidats. Nous sommes là pour les aider à affiner les envies", affirme Olivia Gonesse

"C'était vraiment un plaisir de partager notre expérience", reconnaît Iulia Khramtsova. "Elle n'a pas eu peur de dire les pour et les contre de son parcours. J'ai trouvé ça bien qu'elle le souligne. Certains porteurs de projet pensent qu'avoir un n°Siret lance le tout, ce n'est pas si simple ! Elle a donné un regard vrai et réaliste sur le parcours à l'installation et sur le travail au quotidien", relate la conseillère.

"J'espère ne pas les avoir trop effrayés avec mes déboires administratifs, mais cela permet de dire que tout est possible. Il faut vraiment avoir un business plan irréprochable et suivre ses objectifs", dit Iulia.

"De tels projets, avec cette envergure et cette solidité, c'est assez rare !", commente Olivia Gonesse.

Depuis leur arrivée, le couple a planté 2 000 arbres, monté une serre, un séchoir, un espace de stockage, la tisanière et construit trois éco-lodges - ouverts depuis début mars 2025 - afin de diversifier ses revenus.

Si la vieille étable datant de 1850 n'a pas encore été remaniée de A à Z pour accueillir la boutique finale, l'exploitante arpente les foires (Fêno, Vachement Caen, Fête de la Normandie, Foire internationale de Rouen), les marchés traditionnels, artisanaux et médiévaux.

Lire aussi : Au Fêno à Caen, le 100 % normand n'a jamais autant fait sens

Hausse des PPAM

La ferme a pour objectif une production de 240 kg de plantes sèches. Elle propose des plantes simples, des tisanes, des sels de cuisine et des bouillons aromatiques. La récolte démarre en avril (ail des ours, aubépine, etc.), se poursuit en mai (sureau), en juin (menthe, mélisse) avec un pic en juillet et en août (plantes à fleurs) jusqu'à l'automne (racines).

"L'été, on cueille tous les jours."

"Depuis quelques années, les parfums, plantes aromatiques et médicinales (PPAM) plaisent de plus en plus", constate Olivia Gonesse. Les Can recensent une cinquantaine d'établissements (liste non exhaustive) installée sur ce type de production en Normandie, d'après leur observatoire des productions végétales mis à jour chaque année.

"Je suis contente de voir que des gens portent des projets PPAM. La filière est encore fragile aujourd'hui en France. L'installation de nouveaux projets accélérera la construction d'une filière plus robuste et concurrentielle", conclut Iulia Khramtsova.

Lire aussi : Circuits courts : "Il y a une pénurie de producteurs locaux"

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