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Eau
[EN IMAGES] Dans le Cormolain, la qualité de l'eau au centre d'échanges

Une réunion d'information a réuni une vingtaine d'agriculteurs jeudi 26 avril 2024 à Cormolain, dans le Calvados. Organisée par les Chambres d'agriculture, le Syndicat mixte de production d'eau de la région Sud Bessin-Pré Bocage et le Conseil départemental, l'objectif était d'encourager les agriculteurs à s'investir dans la définition des bassins d'alimentation des ressources du territoire de Cormolain.

À Cormolain, entre Bessin et Bocage virois, dans le Calvados, l'eau est un sujet épineux. Depuis peu, le forage est devenu une zone de captage dite sensible - elle n'est pas pour autant classée prioritaire, pour le moment. La dégradation récente et progressive de la qualité de l'eau brute a conduit la préfecture du Calvados et l'Agence régionale de santé (ARS) a demandé au Syndicat mixte de production d'eau de la région Sud Bessin-Pré Bocage de mener une étude pour définir les bassins d'alimentation des ressources du territoire de Cormolain en vue d'établir une future aire d'alimentation de captage (AAC).

Ce type de disposition est déjà mis en place sur le bassin de Saon, près du Molay-Littry, par exemple. Les Chambres d'agriculture sont à la manœuvre. Afin de relayer le dispositif, une réunion d'information a été organisée à Cormolain, jeudi 26 avril 2024.

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Prévenir

Si la date de réunion n'a pas satisfait l'entièreté de l'assemblée - "Il y a eu assez d'eau ces dernières semaines pour qu'on mette cette réunion en pleine période d'ensilage d'herbe", a déploré l'une d'entre elles - une vingtaine d'exploitants, majoritairement installés en polyculture élevage, ont fait le déplacement. 

"Il y a une problématique de dépassement en molécules de dégradation des produits phytosanitaires à Cormolain et des nitrates à la Suzannière. C'est le fait générateur", introduit Julien Daurios, référent eau pour les CAN. En matière de phytosanitaires, la concentration de l'eau ne doit pas dépasser 0,1 μg/l. À Cormolain, elle est de 0,08 μg/l. Encore en dessous, mais en constante progression. Sur la Suzannière, les nitrates avoisinent les 40 μg/l, quand il ne faut pas outrepasser 0,50 μg/l.

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Une zone très large

Un cabinet d'études en hydrogéologie a été sollicité pour délimiter la zone, laquelle s'étend sur plus de 11 000 ha et 16 communes. L'idée est donc d'impliquer les agriculteurs volontaires pour conduire des essais (avec accompagnement technique) afin de mettre en œuvre des pratiques agroécologiques pour le maintien de la qualité de l'eau. 

"Pour le moment, il n'y a pas d'obligation réglementaire", rassure Julien Daurios. "Ça commence par du volontaire et ça finit par du réglementaire", rétorquent certains participants. "Ce n'est pas la position du Calvados. Si la dynamique n'est pas bonne et que ça s'aggrave en termes de qualité, le préfet pourrait mettre des choses en place. Mais ce n'est pas notre objectif. On veut que ce soit gagnant-gagnant", a tenté de rassurer l'Agence de l'eau. "Nous sommes des chefs d'entreprise, il faudrait mettre la compensation financière avant les contraintes et pas l'inverse. [...] Des contraintes on en a déjà plein", rétorque l'un d'eux.

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Participer

La caractérisation de l'AAC devrait durer jusqu'à la fin de l'année. Elle sera suivie d'un diagnostic jusqu'en 2025, puis de l'élaboration du programme d'actions et de sa mise en œuvre. "Il faut vraiment se mobiliser parce qu'à partir du moment où il y a des plans d'actions, il faut être partie prenante", conseille Clotilde Hareau, élue des CAN.

Une représentativité de 80 % de la zone est recherchée. Pour ce faire, Loélia Picard (CAN) va contacter les agriculteurs locaux afin de mener 120 diagnostics sur les 260 exploitations potentielles et d'identifier des axes d'amélioration.

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