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Jeudis de la colère
[EN IMAGES] Mobilisation : 65 tracteurs en opération escargot sur le périphérique de Caen

Pour répondre à la mobilisation générale des syndicats FNSEA et Jeunes agriculteurs en France, la FDSEA du Calvados et les JA 14 ont organisé une opération escargot sur le périphérique de Caen, ainsi qu'une manifestation devant la Préfecture du Calvados, jeudi 25 janvier 2024.

La colère gronde aussi en Normandie ! A l'appel de la FDSEA et des Jeunes agriculteurs du Calvados, plus de soixante tracteurs se sont rejoints à 11 heures, jeudi 25 janvier 2024, à Castine-en-Plaine, à proximité de la route de Falaise. 

L'objectif : effectuer une opération escargot sur le périphérique caennais avant de rejoindre la préfecture du Calvados dans le centre-ville. "Nous sommes en totale solidarité avec les autres régions. C'est un mouvement national", s'est exclamé Xavier Hay, président de la FDSEA.

Une opération qui s'ajoute à celles menées à Lisieux, Bayeux et Vire, ainsi que dans le département de la Manche avec la mise en place de barrages filtrants et des contrôles de camions frigorifiques à Sées et Flers dans l'Orne.

Lire aussi : [EN IMAGES] Mobilisation des agriculteurs : des produits sortis des rayons

Plus de 130 agriculteurs

Les automobilistes ont dû s'armer de patience, les agriculteurs aussi : il aura fallu près de trois heures au convoi d'une soixantaine de tracteurs - départ de Castine-en-Plaine à 11 h 30, arrivée devant la Préfecture à 14 h 15 - pour parcourir le périphérique sud en direction de Cherbourg. Avec une moyenne de 5 km/h, "même pour nous, c'est long finalement", s'amuse l'un d'eux. 

Guillaume, chef d'exploitation, et Florentin, son salarié, ont fait le déplacement depuis Thury-Harcourt. "Nous sommes venus par solidarité. Nos heures la semaine, on ne les compte plus, on ne les a jamais comptées. On a des emprunts inimaginables. On continue car on aime ça, nos enfants adorent ça, mais est-ce qu'il faut les pousser à faire ça ?, déplore Guillaume, installé avec ses parents en polyculture-élevage depuis douze ans. On a tout pour bien travaillé avec de bons outils, mais la météo et le coût des matières premières ne nous aident pas." © LM

Pas assez pour décourager les exploitants de remettre le couvert dès la fin d'après-midi. Après leur passage à la Préfecture, une nouvelle opération escargot a débuté à partir de 17 h. 

"Ça fait des années que ça dure. Si rien ne se passe au niveau de l'Europe, ça va mal se passer. [...] Les politiques n'y connaissent rien à l'agriculture, ils ne sont pas sur le terrain", argue un manifestant.

Des bottes en signe de ras-le-bol

Après avoir respecté une minute de silence à la mémoire d'Alexandra Sonac et de sa fille de 12 ans, tuées sur un barrage en Ariège, les représentants syndicaux ont rappelé leurs revendications. "Nous voulons que le gouvernement nous propose des actes et non plus des discours", a relevé Xavier Hay. 

Justin Pupin, président du Canton JA d'Evrecy, a lui aussi apporté son soutien. "C'est important de montrer que nous sommes là, que nous sommes tous solidaires. [...] Les consommateurs sont décalés du réel agricole. Quand certains viennent sur la ferme, ils sont surpris de voir à quel point nous sommes avancés technologiquement. Nous ne sommes pas arriérés comme ils le pensent. [...] Nous avons des attentes. Nous n'avons pas envie de venir juste pour faire le déplacement et qu'il ne se passe rien. On doit se faire entendre", témoigne-t-il. © LM

Parmi les sujets notables, Xavier Hay et Romain Courval, membre du bureau des JA, ont cité : le non respect de la loi Egalim, l'augmentation des taxes sur le GNR, l'obligation de 4 % de jachères et de réimplantation de prairies, mais aussi la baisse des aides PAC - "certains ne sont encore pas payés. Ce n'est pas normal qu'au mois de janvier 2024, alors que tout le monde devrait être payé depuis octobre/novembre 2023, que des exploitations n'aient encore rien touché", s'offusque Xavier Hay, avant de terminer sur les clauses miroirs et "la sur-administration, le sur-contrôle et la sur- paperasserie. Il faut absolument que la simplification administrative se mette en place."

Lire aussi : Mobilisation : barrages filtrants et contrôles de camions dans l'Orne

En signe de protestation, des bottes usagées et des papiers administratifs ont été déposés devant la porte de la Préfecture. "Le prix du blé est descendu très bas, le prix du lait aussi redescend, alors qu'en face, les charges (intrants, achats pour produire) baissent très lentement", constate Jean-Yves Heurtin, président de la Chambre d'agriculture du Calvados.

Lire aussi : Nouvelle mobilisation ce mercredi 24 janvier 2024 à Domfront, dans l'Orne

Entretien avec le préfet

Une délégation a ensuite été reçue à 15 h par le préfet du Calvados, Stéphane Bredin, et son directeur de cabinet, Philémon Perrot. L'entretien qui devait initialement être court, a duré une heure. "Nous sommes restés longtemps, il a été bavard. Rien de spectaculaire, mais le préfet a été à l'écoute notamment sur la simplification administrative avec la volonté de créer des groupes de travail pour s'atteler à échanger sur ce volet" explique Xavier Hay.

Le préfet, Stéphane Bredin, a reçu pendant une heure une délégation d'agriculteurs, avec Thierry Chatelain, directeur de la DDTM du Calvados. © LM

Aucune opération n'est prévue dans le Calvados vendredi 26 janvier 2024. Néanmoins, la FDSEA et les JA 14 recevront les parlementaires à Colombelles. "Je vous remercie pour le sérieux de la mobilisation. Nous ne sommes pas contre sa poursuite. On sent qu'il y a vraiment une 'gronde'. Il faut mettre la pression jusqu'à ce qu'on obtienne ce qu'on veut", déclare Romain Courval. En attendant, la manifestation se poursuit à Vire dès 20 heures.

Lire aussi : [EN IMAGES] Le Préfet du Calvados en visite dans le Bocage virois

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