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Collectif d'éleveurs
Tuberculose bovine : bientôt une nouvelle réunion sur l'abattage total

Le collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires" organise jeudi 27 mars 2025 une nouvelle réunion publique à Cahagnes, dans le Calvados.

Patrick Levrard, Philippe et Guillaume Lefoulon, Emmanuel Leboucq, Jocelyn Bertrand et Julian Meilink du collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires".
Patrick Levrard, Philippe et Guillaume Lefoulon, Emmanuel Leboucq, Jocelyn Bertrand et Julian Meilink du collectif de "défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires".
© LM

La tuberculose bovine n'en finit pas d'être l'un des sujets les plus discutés sur le territoire normand, et en particulier dans le Calvados. Une première réunion publique organisée le mardi 28 janvier 2025 à Saint-Omer a rassemblé plus de 150 éleveurs.

Face à cette affluence, le "collectif de défense des éleveurs pour faire face à la gestion sanitaire de la tuberculose bovine sur nos territoires", à la manœuvre, a programmé un second rendez-vous pour échanger sur ce sujet, jeudi 27 mars 2025 à partir de 20 h 30 à la salle des fêtes de Cahagnes, dans le Calvados.

Lire aussi : Tuberculose : une réunion d'échanges sur l'abattage total

Remise en question

En décembre 2024, le groupe a vu le jour, sous l'impulsion de Jocelyn Bertrand notamment. L'éleveur installé en Suisse Normande a lui-même dû abattre son cheptel il y a quelques années.

"C'est la douzième année consécutive que nous faisons face à la tuberculose bovine en Normandie. Face aux récidives et au nombre d'animaux à abattre, c'est un protocole [l'abattage total demandé par les services sanitaires lors de la déclaration d'un cas positif, ndlr] qui ne fonctionne pas", juge le porte-parole à l'occasion d'une conférence de presse, vendredi 21 mars 2025.

Ce point s'est tenu chez Guillaume Lefoulon, éleveur touché par un abattage total en 2021 à Evrecy. L'agriculteur ne digère pas la "facture salée" induite par cette épreuve.

Lorsque son cheptel a été abattu, l'éleveur a ainsi reçu une indemnisation du troupeau. "Ce revenu exceptionnel est imposable. Je le paierai encore de nombreuses années", déplore-t-il. "Nos élus locaux ont porté les demandes d'amendements, écrits par la Préfecture du Calvados, pour revoir la fiscalité. Ça été retoqué par le Parlement. Je sais que c'est catastrophique pour les éleveurs touchés", relève Étienne Gavart, directeur du GDS 14, dans un entretien accordé lundi 17 mars 2025.

Face à tout cela, le collectif entend remettre en question la gestion sanitaire de la tuberculose bovine dans le département. Ses membres militent en faveur de l'abolition de la solution de l'abattage total en cas de suspicion lors de la prophylaxie.

"Il faut que les choses changent. [...] Nous demandons un dépistage fiable et des explications sur l'origine de la contamination, qu'elle provienne de la faune sauvage, d'un lien de voisinage ou de la résurgence du sol", déclare Guillaume Lefoulon. Une pétition a été lancée en ligne.

Lire aussi : Tuberculose : un dispositif pour venir en aide aux éleveurs touchés par un abattage total

Une politique locale

"Le collectif dit que les tests sont mauvais, mais il oublie que si la valeur prédictive du positif n'est pas bonne, la valeur prédictive négative ne l'est pas non plus. Donc lorsque les éleveurs disent que leur cheptel a été abattu pour rien, sur quoi se basent-ils ? Ce n'est pas parce qu'on ne trouve rien à l'abattoir ou que le test est négatif, que la maladie n'est pas là. [...] Le collectif souhaite non seulement qu'on généralise les abattages sélectifs, mais qu'en plus on les allège. Ce serait suicidaire pour le statut départemental", souligne Étienne Gavart.

Pour la campagne 2024-2025, effective depuis le 1er octobre 2024 jusqu'au 30 avril 2025, 50 % des 1 250 exploitations ont réalisé leur prophylaxie. "Aucun cas n'est à déclarer jusqu'alors. [...] Il est essentiel comme réassurance du dispositif que les éleveurs soient en situation de biosécurité collective dans les zones", relève Étienne Gavart, directeur du GDS 14.

La dernière fois que la maladie infectieuse a frappé, c'était en février 2024 avec deux nouveaux cas dans la zone de la souche historique normande, à Cesny-les-Sources, dans le Calvados. Au total, 360 bovins ont dû être abattus. En 2023, trois cas ont été détectés au total dans le Calvados et cinq dans l'Orne.

Lire aussi : Tuberculose bovine : deux nouveaux cas détectés en Suisse Normande

Une feuille de route tuberculose Orne - Calvados a été signée en février 2023 par l'État, les Chambres d'agriculture, les GDS et Groupements vétérinaires, ainsi que les Fédérations de chasseurs, afin "d'harmoniser la manière de travailler pour arriver à l'éradication de la tuberculose", eût alors précisé Vincent Rivasseau, chef du service protection sanitaire et environnement à la DDPP du Calvados.

"Si je pouvais faire mieux et contenter les éleveurs en ne faisant que de l'abattage sélectif de manière généralisée, évidemment que le GDS le ferait", s'exclame Étienne Gavart, rappelant qu'à la sortie de la 2nde Guerre mondiale, le territoire faisait face à 25-30 % de cas de tuberculose contre moins d'1 % désormais. "Nous ne pourrons pas bouger de notre niveau de prévalence si nous ne sommes pas en politique d'abattage total", affirme le GDS.

Lire aussi : Tuberculose : la biosécurité comme clé de voûte

Réunion publique jeudi 27 mars 2025 à 20 h 30 à la salle des fêtes de Cahagnes. Plus d'informations au 06 02 23 65 40 (pour le Calvados), 06 19 13 24 19 (pour la Manche) 06 33 67 06 69 (pour l'Orne).

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