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Tuberculose bovine
Tuberculose : un audit pour préserver le domaine sanitaire

Le Groupement de défense sanitaire (GDS) propose des audits aux agriculteurs du secteur de prophylaxie bovine ou pas. Le but ? Renforcer et préserver le domaine sanitaire de l'exploitation. Le Gaec du Grand Hazé à Bellou-en-Houlme, dans l'Orne, a fait appel à cet audit.

Katia Aleixandre, technicienne du Groupement de défense sanitaire de l'Orne (GDS), navigue de ferme en ferme à la réalisation d'audits pour renforcer le domaine sanitaire des élevages, notamment en zone à risque. 

Depuis plus d'un an, le GDS propose des outils d'accompagnement dans la biosécurité en élevage. Le Gaec du Grand Hazé, géré par Vincent et Nicolas à Bellou-en-Houlme, a fait appel à cet audit pour améliorer ses pratiques.

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Un état des lieux

Dans un premier temps, "je réalise un état des lieux via une visite complète du site d'exploitation, les bâtiments, ainsi que les parcelles destinées au pâturage. Et je travaille également avec les différents indicateurs mis en évidence dans l'Observatoire sanitaire de l'élevage. Ce dernier est un outil développé au GDS de l'Orne", précise Katia Aleixandre. À l'issue, une note est attribuée à l'éleveur, avec des conseils, des pistes d'améliorations et des outils concrets.

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"Le but est de s'améliorer, tout simplement", reconnaissent les éleveurs, dont l'exploitation qui compte 60 Normandes et 100 ha d'herbe est située en pleine zone de prophylaxie. Pour le moment, touchons du bois, l'exploitation n'a jamais été frappée par la tuberculose bovine. En revanche, la paratuberculose a fait son entrée, il y a quelques années, "et nous ne sommes pas à l'abri d'une résurgence de la maladie"

Le voisinage - l’état des clôtures, l'entretien des haies, le pâturage avec des cheptels voisins, les visites, les livraisons - mais aussi le circuit alimentaire - la table d'alimentation préservée, des abreuvoirs à hauteur - ainsi que l’hygiène en général, sont autant de points vérifiés par la technicienne. 

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"Ici, je n'ai pas eu grand-chose à redire, dans le sens où les éleveurs avaient les bonnes pratiques. J'ai surtout insisté sur le fait que les clôtures doivent comporter au moins trois fils barbelés pour éviter la divagation des animaux de l'élevage et pour minimiser le passage de la faune sauvage, ainsi que sur la matérialisation de la biosécurité au sein de l'exploitation (le stationnement, le lieu de lavage des bottes, etc.)", rappelle Katia Aleixandre. Sur le Gaec, des parkings dédiés aux visites, à la collecte et aux livraisons sont indiqués explicitement par des panneaux.

Mettre toutes les chances de son côté

Concernant la zone d’équarrissage, celle-ci est située bien à l'écart de l'élevage. "Nous ne savons toujours pas comment nous projeter puisqu'il n'y a toujours pas de test fiable de la tuberculose. Alors autant mettre toutes les chances de notre côté avec cet audit", confient les éleveurs, dont la prise en charge de l'audit a été complète. 

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La Direction régionale de l'alimentation (DGAL), prend en charge les audits réalisés en zone de prophylaxie. En dehors, la prestation est facturée à hauteur de 1 500 € TTC, mais avec les aides de la Région, si l'éleveur est éligible au Cas2E, le reste à charge est de seulement 125 € HT. En 2023, le GDS 61 a réalisé 22 audits.

D'autres aides

Une aide du Conseil départemental, complémentaire aux petits investissements, dans le cadre de l'audit, peut être demandée. Pour la modification de système ou l'installation de matériels, dans l'Orne, la prise en charge est de l'ordre de 40 %, à hauteur de 10 000 €, et cela peut monter jusqu'à 60 % si c'est un jeune installé. 

Dans le Calvados, en dessous de 10 000 €, l'éleveur peut prétendre à 90 % d'aides du département, contre 50 % au-delà des 10 000 €. "Ça nous permet de faire en sorte que, financièrement, les éleveurs n'hésitent pas à le mettre en place", explique Étienne Gavart, directeur du GDS 14.

Poursuite de la feuille de route Orne-Calvados

Dans le Calvados et l'Orne, les foyers de tuberculose bovine se multiplient ces dernières années. Assez pour mettre en mouvement une nouvelle stratégie avec l'émission d'une feuille de route pour maîtriser la maladie sur le territoire normand dans un délai de cinq ans. Les GDS, les Chambres d'agriculture, les services de l'État, les Fédérations des chasseurs et les Groupements techniques vétérinaires (GTV) des deux départements ont ainsi signé un plan d'actions coordonné il y a tout juste un an, en mars 2023.

La feuille de route repose sur trois axes : la qualité de la prophylaxie, la biosécurité et la faune sauvage. L'objectif : conserver le statut indemne en restant en dessous de 0,1 % du cheptel atteint à horizon 2028. À ce titre, des comités de surveillance de la prophylaxie sont tenus tous les trois mois et des réunions de suivi toutes les six semaines. 

Lire aussi : Tuberculose bovine : signature du plan d’action de lutte

"On agit sur tout ce qu'on considère être des points à risque", explique Étienne Gavart, directeur du GDS 14. Pour exemples : "la bonne réalisation de la prophylaxie dans tous les cheptels avec un travail important de la DDPP", explique-t-il. 

Des formations biosécurité sont désormais obligatoires pour les élevages contaminés et leurs voisins, des doubles clôtures sont installées pour éviter les contaminations entre élevages et vis-à-vis de la faune sauvage. Quant aux Fédérations de chasse, elle collecte des buvards sur les sangliers. Les représentants de l'État, eux, valident des analyses systématiques sur les blaireaux récupérés, morts sur le bord des routes, et les sangliers lors des opérations de chasse. 

"C'est notre travail quotidien ! L’État a renforcé son dispositif en embauchant une coordinatrice régionale affectée à la tuberculose en la personne de Lisa Briens (basée dans l'Orne). On a un pilote dans l'avion", se félicite-t-il.

Laura MEYER

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